La saison 2011/2012 débute à peine que Philippe Saint-André sait déjà ce qu’il ne veut pas : revivre l’échec de l’an passé. Huitièmes et non qualifiés pour les barrages du Top 14, les Toulonnais avaient, de l’avis du technicien, traîné comme un boulet les deux défaites concédées à domicile en début d’exercice (face à Bayonne et le Racing-Metro). La faute à une préparation trop courte, causée en partie par la réussite du club lors de la saison précédente (demi-finale du championnat).

Une situation qui ne se répétera pas cet été, Philippe Saint-André disposant de onze semaines de préparation, là où il n’en avait que sept en 2010. « C’est le seul avantage d’avoir été mauvais l’an dernier, sourit-il aujourd’hui. Nous aurons le temps cette fois-ci de travailler les automatismes. »

Deux saisons en une
Le liant, justement, il en sera presque exclusivement question jusqu’au 26 août et la reprise du championnat. Car, outre les quatorze arrivées qui vont garnir les rangs Rouge et Noir, le staff toulonnais devra composer – comme l’ensemble du rugby européen – avec la Coupe du monde (du 9 septembre au 23 octobre). Qui retiendra sept joueurs varois à l’autre bout de la planète (Kubriashvili pour la Géorgie, Botha pour l’Afrique du Sud, Fernandez Lobbe pour l’Argentine, Wilkinson pour l’Angleterre, Giteau pour l’Australie, Lovobalavu pour les Fidji, Palisson pour la France et Lamont pour l’Ecosse).

« Il va y avoir deux saisons en une année, reconnaît Philippe Saint-André. Et si nous voulons réussir la seconde, il faudra bien réussir la première. Sans penser un instant à ceux qui jouent la Coupe du monde. »
Pour cela, point de mystère. Le travail effectué en amont, au début de l’été, sera primordial. Entre les cinq semaines dévolues au physique et les six au rugby pur, PSA espère donc trouver le liant qui avait fait défaut l’an dernier. « Je pourrai m’appuyer sur la série de matches amicaux (entraînement dirigé face à Aix le 22 juillet, puis contre Lyon le 5 août, les Saracens le 12 et le Racing-Metro le 19, Ndlr) pour déjà créer une émulation et voir ce que valent les jeunes. »

Travailler dans la continuité
Dans son souci de continuité qui l’anime constamment, Philippe Saint-André devrait néanmoins faire confiance, dans un premier temps, a une majorité de joueurs ayant bouclé la dernière saison. On pense notamment à la première et à la deuxième ligne. En troisième ligne, PSA devra compenser l’absence de Fernandez-Lobbe par, pourquoi pas, Armitage. À moins qu’El Abd, Tawake ou Rokobaro s’immiscent au milieu. La charnière sera, elle, 100 % inédite du fait de la sélection de Wilkinson et de l’arrêt de Mignoni. Tillous-Borde et Pretorius peuvent prétendre à une place de titulaire, tout comme Cibray ou Dumora.

C’est au centre que le chantier sera le plus provisoire. Giteau et Lovobalavu retenus sous d’autres latitudes, le staff toulonnais devra soit innover avec Mason, qui vient du XIII, soit s’appuyer sur du déjà existant – mais fragile – avec Kefu, qui revient à peine de blessure, et Messina. À l’aile, David Smith peut prétendre, au vu de ses performances en Super 15, a une place de titulaire. Et à l’arrière, Rooney ne devrait pas être dépaysé.

Toute cette fiction, s’appuyant, bien entendu sur le fait que ces joueurs arrivent en temps et en heure dans le Var… Ils ont pas loin de onze semaines pour cela. Le temps de voir venir en somme. Et surtout, aux yeux de Philippe Saint-André, celui de travailler.

Source Var Matin.com