Les confidences de Gabin Villière : « Putain, mais qu’est-ce que tu branles là ? Accélère ! Bouge-toi ! »
Les confidences de Gabin Villière : « Putain, mais qu’est-ce que tu branles là ? Accélère ! Bouge-toi ! »
Le samedi 26 novembre 2022 à 13:27 par David Demri
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L’ailier international Français du Rugby Club Toulonnais, Gabin Villière n’a plus joué depuis le mois de mai dernier et une blessure contractée à une cheville lors de la finale de Challenge Cup perdue contre le LOU Rugby au Stade Vélodrome de Marseille.
Le Varois a connu plusieurs complications de sa blessure le contraignant à repousser toujours un peu plus son retour à la compétition.
Ce samedi soir contre le Stade-Français Paris, l’international Français va enfin refouler la pelouse.
Interrogé via L’équipe, Gabin Villière est revenu sur cette blessure. Extrait:
« Lors de la finale de la Challenge Cup fin mai, après un ballon haut, j’ai pris un plaquage de Josua Tuisova qui s’est laissé tomber sur ma cheville gauche. J’ai senti un craquement, essayé de tenir vingt minutes. Puis j’ai senti le sang affluer et une sensation de chaleur. Ma cheville avait gonflé, je n’arrivais plus à courir. J’ai dû sortir pour ne pas desservir l’équipe. »
Il avoue avoir très mal vécu le moment. Extrait:
« Tu as l’impression d’abandonner tes potes. L’équipe est en mauvaise passe et tu te dis que c’est de ta faute. Tu n’es plus là pour souffrir avec eux. Tu te sens coupable. Et cette culpabilité, tu la ressens après pendant toute ton absence. Chaque semaine pendant ma rééducation, je me disais qu’il fallait que je bosse encore plus dur pour revenir vite. Les week-ends, en voyant les copains sur le terrain, je me disais : « Putain, mais qu’est-ce que tu branles là ? Accélère ! Bouge-toi ! Même si ça fait mal, vas-y ! » C’est mon éducation, je me dis que je n’ai pas le droit d’être sur la touche, en tout cas, pas aussi longtemps quoi. »
Fin août, c’est l’autre cheville qui cède. Extrait:
« Cette fois de l’autre cheville, pour le même genre d’opération : deux trous dans le tibia et le péroné pour faire passer des fils en carbone. Ils resserrent les os pour permettre aux ligaments de bien cicatriser. En arrivant à Toulon il y a trois ans, je souffrais de périostites (inflammation du périoste, une membrane entourant l’os du tibia) et de fractures de fatigue. J’ai payé la note pour avoir beaucoup joué et m’être énormément entraîné entre le rugby à 7 et la Fédérale 1. J’avais des soucis aussi au péroné : le câble était trop serré et mon os compensait vers l’intérieur. La douleur était insoutenable alors je me suis fait réopérer. Cette longue période loin des terrains a été frustrante. »
Pour conclure, Gabin Villière avoue avoir fait de la musculation à défaut de pouvoir faire du rugby. Il se dit rassasié de musculation. Extrait:
« Moi, j’ai besoin de bouffer du rugby. Comme je ne pouvais plus courir, j’ai fait de la muscu. Je ne dirai pas que je déteste ça mais les haltères, ça va un moment (sourire). Je fais ce qu’il faut pour rivaliser physiquement, mais que ce soit en kiné ou en salle, il me faut un ballon de rugby. Je préfère deux heures de skills ou d’exercices de passes que de passer une heure sous les barres. J’aime tout ce qui se rapporte au jeu et au ballon. Avec Fred Michalak (chargé du développement individuel des joueurs au RCT), j’ai bossé des exercices de réactivité et de vision. Par exemple avec des lunettes qui, parfois, s’obscurcissent pour te forcer à ne travailler que d’un oeil. Ou alors qui obturent la vision une seconde sur deux. Des exercices avec des balles de tennis aussi. Des techniques qui aident à optimiser les capacités de prise d’information et la maîtrise du geste. À prendre une bonne décision une fois que tu as un ballon en main. »
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