Les réponses de Bernard Laporte lors de la 2ème journée d’audience !
Les réponses de Bernard Laporte lors de la 2ème journée d’audience !
Le vendredi 9 septembre 2022 à 8:57 par David Demri
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Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby et quatre hauts dirigeants du monde du ruggy comparaissent jusqu’au 22 septembre pour des soupçons de corruption et trafic d’influence. Ce jeudi, à l’occasion de la deuxième journée d’audience au tribunal correctionnelle de Paris, le patron du rugby français s’est défendu…
« J’ai été beaucoup trop longue« , dans la salle d’audience les personnes présentes attendaient un moment : la prise de parole de Bernard Laporte. La Présidente, Mme Hunault, a lu pendant plus d’une heure et demie un rapport consacré à la chronologie des faits. Après une suspension d’audience pour relâcher la pression, Bernard Laporte, costume sombre, s’est présenté à la barre. A ses côtés, son avocat, Me Versini-Campinchi.
Pendant plusieurs minutes, et alors que les passionnés de rugby présents dans l’audience devancent souvent les réponses, la Présidente pose toutes les questions sur le fonctionnement de la Fédération Française de Rugby. « Comment fonctionne la commission fédérale ? » – « Qui a écrit la charte fédérale ? » – « Un club de rugby a deux facettes, l’association et la partie professionnelle, c’est bien ça ? » Bernard Laporte enchaîne les réponses avant d’attaquer sur la partie plus personnelle.
« J’ai commencé le rugby à l’âge de 9 ans dans mon village de Gaillac », poursuit l’ancien secrétaire d’Etat aux Sports, avant d’expliquer qu’il a obtenu son bac F3 en électrotechnique puis de parler de sa carrière professionnelle dans le monde du rugby. Vient une question toute simple de la Présidente : « En tant que président de la fédération, vous êtes en charge de quoi ? Quelles sont vos missions, ça représente un temps complet pour vous ? » Bernard Laporte répond : « Moi, ma mission je l’ai toujours dit, je veux être sur le terrain. Ma première doctrine a été de dire, moins nous restons à Marcoussis, plus nous allons sur le terrain, mieux c’est ! La deuxième mission est simple, je suis le premier commercial de la FFR. » La Présidente ne lâche pas le morceau : « C’est un peu une mission d’élu pour la première partie. Mais moi la question que je me pose, c’est surtout sur l’aspect de la régulation des clubs. »
« Il y a peut-être une erreur »
Bernard Laporte poursuit la présentation de son projet, évoque le budget de la FFR, l’évolution des droits TV ou encore de l’amélioration du niveau de l’équipe de France. Les questions sont générales avant d’attaquer l’étude des faits qui lui sont reprochés. C’est un moment qui a intrigué dans l’audience. En tant que président de la FFR, Bernard Laporte a remis une déclaration de patrimoine à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Elle est versée au dossier. Après un premier passage avec la Présidente sur ce point précis, le procureur du Parquet National Financier revient sur cette déclaration. Et après consultation du dossier, il y a un trou dans les déclarations de salaires entre 2015 et 2016. Bernard Laporte affirme que son contrat s’est terminé avec Toulon le 30 juin 2016. Sauf que dans cette déclaration, les salaires s’arrêtent en 2015. « Il y a peut-être une erreur« , rétorque Laporte. « C’est un sujet important M. Laporte !, affirme la Présidente.
« Vous n’êtes pas très curieux M. Laporte »
Interrogé par la présidente sur son rôle en matière d’éthique, M. Laporte a toutefois été mis en difficulté quand il a reconnu n’avoir « jamais lu » la charte de déontologie du rugby français que la FFR a, statutairement, pour mission de faire respecter. Les deux représentants du PNF ne lâche pas le président de la FFR.
Le procureur va lire l’Article 17 de la charte de déontologie du CNOSF : « ‘Les dirigeants des organisations sportives exercent leurs fonctions en toute probité, intégrité, impartialité et transparence. Ils préviennent tout conflit d’intérêts’ : Qu’est-ce que vous en pensez M. Laporte ? » « Je trouve ça bien. Parce que je n’ai aucun conflit d’intérêt et je m’en expliquerai », explique Laporte. « Alors parfait !« , affirme François-Xavier Dulin, avec des rires dans l’audience. Les coups s’enchaînent, l’avocat de la Ligue Nationale de Rugby défend l’institution après les propos introductifs de Bernard Laporte. « La LNR réprouve les propos tenus lors de cette audience (…) Monsieur Goze n’y est pour rien dans cette histoire« , s’exclame le conseil de la Ligue.
« Vous n’êtes pas très curieux M. Laporte », constate la Présidente avant de sortir une audition de garde à vue. Le tribunal est longuement revenu sur le contrat concernant les séminaires passés avec l’entreprise du président de Montpellier, Mohed Altrad, Altrad Investment Authority (AIA). « Vous avez pris ce contrat parce que vous étiez aux abois M. Laporte ?« , demande la Présidente. « Si j’étais aux abois, j’aurais pris le contrat à 1,2 millions proposés par Altrad, il n’y a que six mois d’écart », répond le président de la FFR. L’échange est vigoureux entre Laporte et la Présidente du tribunal. Pendant ce temps, les quatre autres prévenus écoutent sans broncher les paroles du patron du rugby français.
« La réalité est que vous avez eu envie de supprimer la LNR »
« Est-ce que mon image a été utilisée en interne ? Il m’a dit non, et vu que je n’avais pas fait de séminaire, j’ai dit je vais rembourser et le contrat n’a pas été exécuté. Je donne mon image dès le départ et je m’engage sur quatre séminaires, c’est pour ça qu’il est payé en avance. L’intégralité de la somme a été remboursée il y a trois semaines. » Le Ministère Public a longtemps comparé le contrat signé avec le groupe Altrad et la non-reconduction du contrat de Bernard Laporte avec la radio RMC. « RMC Sport voulait se positionner sur le Top 14 », répond Laporte. François-Xavier Dulin ne lâche pas Bernard Laporte, dévoile plusieurs mails échangés entre les prévenus. « La réalité est que vous avez eu envie de supprimer la LNR, un président de la FFR doit-il dire ça ? », demande le membre du PNF. L’audience reprendra lundi à 14h.
Source: RMC SPORT
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4 Commentaires
Personne ne commente !? Tiens tiens
Puisqu’il dit qu’il a remboursé l’avance sur le contrat, il y a 3 semaines et qu’il a pas lu la charte de déontologie, faut arrêter de l’embarrasser non d’un chien. Le plus drôle c’est quant il a évoqué le fait que sa femme était avocate fiscaliste mais que lui il était pas juriste (sud ouest de ce jour). Enfin de la bonne rigolade.
A deux doigts de lancer à la cour : « Responsable, mais pas coupable ! »
Tu bluffe, Martoni !
UNE SUZE POUR JACKIE !!! FAUT REMBOURSER L’ARDOISE.