Les superbes anecdotes de l’intendant du RC Toulon : Gilles Panzani

Les superbes anecdotes de l’intendant du RC Toulon : Gilles Panzani

Le jeudi 30 juin 2022 à 19:18 par David Demri

3 Commentaires

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L’intendant emblématique du Rugby Club Toulonnais, Gilles Panzani a décidé de quitter son poste à l’issue de cette saison 2021 / 2022.

Après plus de 30 ans passés dans les coulisses du XV de la Rade, Gilles Panzani va raccrocher.

Lors d’un entretien accordé à Radio Côte Varoise, Gilles Panzani a dévoilé de superbes anecdotes sur tout ce qu’il a vécu au RCT.

Ses débuts avec le RCT : 

« J’ai commencé au Rugby Club Toulonnais en 1963. On m’a dit de filer un coup de main. J’y suis allé, j’ai pris gout et j’y allais pour déconner. J’ai continué le rugby de cette manière, sur le bord du terrain, à changer les crampons, à faire des straps et masser les joueurs. »

Son meilleur souvenir :

« Le meilleur souvenir ? 1992. L’année est incroyable ! En début de saison, 17 joueurs se barrent. Il faut remplacer ces joueurs, Daniel Herrero s’en va, Ballatore arrive. On ne savait pas où on allait car on ne pouvait pas trop recruter. Mais on avait quand même recruté Loppy et des jeunes du club étaient montés comme De Rougemont, Périé, Teisseire, Orsoni était venu de La Seyne. On a perdu beaucoup de matches. On avait une poule assez coriace pour nous. On se retrouve quand même dernier. Le dernier rencontre le premier du groupe B à savoir Aurillac. On joue ce match à Montpellier et on gagne tranquille. On continue, la saison passe à la seconde phase, on se retrouve à Marseille à jouer contre Béziers. On fait un match héroïque, on joue ensuite à Narbonne et on gagne après les prolongations. On se retrouve en demi-finale contre Castres à Béziers. On leur met une belle rouste. Et on se retrouve en finale contre le Biarritz Olympique. Nos joueurs avaient un moral d’enfer. 

Le président était embêté car il fallait filer de grosses primes aux joueurs mais il n’avait plus d’argent. Finalement tout s’est bien arrangé. On a bénéficié de grands voyages au Québec, à Cuba et aux Etats-Unis. »

Le joueur qui l’a le plus impressionné :

« Le joueur qui sort du lot ? Eric Melville. C’était un extraterrestre. C’était un phénomène. Il ne se plaignait jamais, c’était devenu un vrai Toulonnais. J’ai le souvenir de lui, à Agen en 93. Il se casse le tibia-péroné car un joueur de Toulon lui tombe dessus en porte à faux.  On a tous entendu comme une branche qui se casse. Il adorait le foie gras. Je lui préparais  des sandwich mais il avait été anesthésié pour le remettre en place. Et il ne fallait pas qu’il mange et je ne le savais pas ! Il avait été malade tout le long du trajet en avion depuis Agen. Une fois on joue contre une sélection à Toulon, sa rotule était partie sur le côté. J’ai fait descendre un médecin qui était en tribune. Jerome Bianchi était jeune et il était kinésithérapeute. Il s’est mis les mains sur la tête en voyant ça. Entre temps, Éric Melville me dit que ce n’est pas grave, il s’est remis la rotule tout seul ! Il s’est levé et il est reparti jouer. »

Le joueur le plus acharné de travail :

« Les joueurs qui s’entraînaient le plus ? Le premier c’était Aubin Hueber, ensuite il y’a eu Pierre Mignoni puis Jonny Wilkinson. C’était le sommet lui. C’est le mec qui travaillait le plus. Il arrivait à s’entraîner 10 heures par jour. Parfois il venait le matin de bonne heure faire de la musculation, ensuite il revenait taper, il allait manger, il se levait de table et il tapait toute l’après-midi alors que les autres rentraient à la maison. Quand on a été champion de France en 2014, il m’a dit qu’il m’avait beaucoup emmerdé car il s’entraînait beaucoup mais que ça avait finalement servi. Mais il ne m’embêtait pas. Cela me faisait plaisir. Il était très aimable. C’est un gars formidable. »

Le joueur le plus fêtard :

« Le joueur le plus fêtard ? Ils aimaient tous faire la fête. Je cite Jaubert car il rigole toujours, toujours en train de rigoler, toujours souriant en train de faire une petite farce. Franck Comba et Christophe Dominici étaient aussi de grands déconneurs. »

La demande la plus folle de la part d’un joueur :

« La demande la plus farfelue de la part d’un joueur ? Il y a prescription maintenant : c’est David Jaubert. On avait des shorts avec des poches sur les côtés. Mais un règlement est sorti pour dire qu’il fallait coudre les poches pour ne pas que les mecs s’accrochent. Et finalement, Adidas a supprimé les poches. Pour moi il n’y avait rien d’anormal. Mais il y’en a un qui avait remarqué et c’est Jaubert. Il me demande pourquoi il n’y a plus de poche dans les shorts. Et il se demandait comment il allait faire. Il ne voulait pas jouer sans les poches. Je lui ai demandé pourquoi. Il m’a dit qu’il ne voulait pas le dire. Finalement, il m’a dit qu’il avait un grigri qu’il mettait dans sa poche. Je suis donc allé voir la couturière du club pour lui dire de faire une poche dans le short de Jaubert. Elle m’a engueulé ! Elle m’a dit : ils sont pénibles ! Mais elle lui a fait une poche. »

La plus belle troisième mi-temps avec le RCT :

« La plus belle troisième mi-temps ? Il y en a eu une : c’était un stage à Saint-Martin. Ils ne voulaient pas aller à la neige, ils voulait aller au soleil. Sur la plage, on avait une dégustation de rhum. On était sur la place avec le rhum avec de l’apéro. Tout le monde a bu beaucoup mais à 16h00 il y avait entraînement. Je regardais l’heure car j’avais peur que l’on soit en retard. À 15h40, je dis aux joueurs que j’y allais car c’était bientôt l’heure. Ils étaient tous démontés ! Je prends ma camionnette et je vais au terrain. Je vois Ballatore qui était sur son 31. Il me demande où sont les joueurs. Je dis qu’ils vont arriver mais je lui dit qu’il a fait chaud et qu’ils ont beaucoup bu. Mais il n’y en a pas un qui tenait debout (rire). Il y en a un qui arrive à fond avec une petite moto, il fait le tour du terrain en moto et il repart. Ballatore me dit : mais c’est qui lui ! C’était Jean-Louis Gruarin. Il était en colère le président. Finalement, il y a la moitié de l’équipe qui arrive, ils étaient tous saouls. Finalement, on prend une pigne monumentale. »

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3 Commentaires

  1. MaaS83 30 juin 2022 at 21h- Répondre

    Il ne dit pas que le match contre Aurillac est un match de barrage, si on le perd on descend, fin de saison. Mais on les broie.
    Puis il oublie le quart de finale 92 contre Tarbes, 30-30 et on passe au nombre d’essais marqués.

  2. Attila83 1 juillet 2022 at 09h- Répondre

    Je pense que si il sort un livre d’anecdotes je l’achète de suite ! Un régal !

  3. LaMecque 1 juillet 2022 at 23h- Répondre

    Il prêtait sa maison secondaire dans le sud ouest , où certains joueurs et dirigeants partaient en  » séminaire ».