Les confidences de Christopher Tolofua avant de défier les Saracens
Les confidences de Christopher Tolofua avant de défier les Saracens
Le jeudi 12 mai 2022 à 9:13 par David Demri
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Le talonneur du Rugby Club Toulonnais, Christopher Tolofua s’est longuement confié dans les colonnes du journal Var-matin pour évoquer le match à venir contre les Saracens, programmé samedi soir au Stade Mayol.
Le joueur Varois connait bien cette équipe Anglais pour y avoir évolué durant plusieurs saisons.
Ce-dernier détaille les points forts des Saracens. Extrait:
« J’ai mis l’accent sur ce qu’ils font de mieux: les tâches obscures! C’est une équipe très forte dans ce domaine, capable de répéter ces enchaînements. On sait très bien ce que le wolfpack veut dire. Je connais leur exigence et ce qu’il faut mettre face à eux. Il ne faudra pas seulement avoir un beau rugby, mais être meilleurs sur ces fameuses tâches obscures. Il faut gagner les collisions, maîtriser notre système et faire attention à ne pas déjouer. Ils maîtrisent à merveille le jeu d’occupation. Ils ont été triple champions d’Europe, ce n’est pas pour rien. Après, on ne les présente pas. Que ce soit derrière ou devant, ils ont une belle armada d’internationaux avec notamment des jeunes qui commencent à percer. »
Dans la foulée, il est revenu sur sa décision de quitter Toulouse et la France afin de rejoindre les Saracens en 2017. Extrait:
« Ma volonté était vraiment de sortir de ma zone de confort, de découvrir un autre rugby. Je n’avais connu que Toulouse et j’avais gagné mon premier trophée très tôt. J’étais curieux de voir ce qui pouvait se faire en Angleterre. Je souhaitais progresser au poste, trouver une certaine régularité dans la performance, dans mon travail. J’ai également pu m’étoffer physiquement. A mon poste, il y avait quand même Jamie George qui fait partie des cinq meilleurs talonneurs en Europe. Je voulais me challenger et voir si j’étais capable d’accéder à ce niveau-là. C’était une super expérience rugbystique, personnelle et culturelle. Mon premier enfant était déjà né quand nous sommes partis, il a appris les bases de la langue. Ça a été une super expérience pour nous. »
Il évoque la différence entre le rugby Français et le rugby Anglais. Extrait:
« J’ai très vite analysé la différence de calibre. C’est une exigence que nous avons aussi en France, mais avoir cette constance dans la performance sur la saison, ce n’est pas commun. Lorsque j’étais aux Saracens, j’ai eu la chance de travailler avec Philip Morrow, le préparateur physique qui s’était aussi occupé des Lions. Ils sont vraiment portés sur les statistiques pour la course, mais aussi pour la muscu ou les datas GPS… Tout est mis en place pour que les joueurs respectent les standards du très haut niveau. Il y a aussi une réelle exigence des joueurs les uns envers les autres. Les leaders prennent vraiment beaucoup de place dans l’effectif ou au sein du staff au sens large. Ce sont vraiment eux qui gèrent la mise en place du système. »
Il affirme s’être régalé durant ces deux saisons passées aux Saracens. Extrait:
« C’était un groupe extraordinaire, avec des joueurs de classe. J’ai rencontré des mecs extras. J’ai eu la chance d’avoir des responsabilités à mon poste, ça a été important. J’ai gardé des contacts avec des collègues, on ne s’appelle pas tous les jours non plus et encore moins à l’approche de cette demi-finale (rires). »
D’ailleurs, Christopher Tolofua ne manque pas d’encourager les jeunes joueurs en manque de temps de jeu d’aller jouer en Angleterre pour se forger. Extrait:
« J’encourage vraiment les jeunes Français qui n’ont pas beaucoup de temps de jeu ici d’aller voir ce qui se fait ailleurs. Ça permet de se challenger et c’est positif quand on regarde le parcours de joueurs comme Thibaud Flament ou d’autres. Après, c’est particulier de se retrouver dans la peau de « l’étranger », comme en France pour ceux qui ne sont pas Jiff et qui sont parfois « sacrifiés » sur ce critère.
Avec ma femme, nous nous étions dit : si on ne le fait pas maintenant, on ne le fera jamais. J’en suis sorti grandi. Si c’était à refaire, je n’hésiterais pas. Alors peut-être pas aujourd’hui à mon âge et après mon expérience au RCT. Je ne suis pas certain de pouvoir retourner dans le froid! (rires) »
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