Lors d’un long entretien accordé au journal régional Var-matin, le troisième ligne du Rugby Club Toulonnais, Charles Ollivon est revenu sur sa blessure contractée à un genou en fin de saison dernière, laquelle l’a tenu éloigné des terrains pendant de longs mois.

Le Varois explique avoir tout de suite senti qu’il s’agissait d’une blessure sérieuse.

Il explique comment est survenue la blessure. Extrait:

« Sur un appui, je suis un peu déstabilisé par-derrière et j’ai senti que mon genou avait craqué. Je perçois immédiatement que c’est sérieux, d’autant que j’étais dans des dispositions physiques un peu compliquées… Ça a été une saison très compliquée, c’est une certitude. Pour moi, c’était dur physiquement et mentalement. Devoir tout enchaîner, la sélection et le club, ça a été dur à encaisser. C’est le jeu, je ne m’en plains pas. Au club, il y a eu beaucoup d’agitation, ce n’était pas évident. Ça se termine à Castres, où on aurait pu décrocher une qualification, on s’était préparé pour. On avait bien entamé le match. Mais à l’image de la saison on s’écroule. »

Dès le soir de sa blessure, il n’a pas hésité à contacter plusieurs joueurs ayant contracté la même blessure pour se renseigner sur le protocole de reprise. Extrait:

« Cela a été compliqué. Le soir de la blessure, j’avais pas mal discuté avec des joueurs qui avaient connu une rupture des ligaments croisés. Ils m’avaient dit que c’était long, pour revenir sur le terrain et derrière pour retrouver son niveau, qu’on n’était pas loin d’un an de récupération. Je savais que j’en prenais pour un moment. Dans le même temps, c’était presque un soulagement, car j’étais lessivé. Beaucoup de choses se sont mêlées. Je me suis ensuite lancé dans les consultations de chirurgiens, l’opération et, après, ça a été comme une blessure normale. »

Suite à cette nouvelle blessure, Charles Ollivon affirme avoir appris à apprécier les choses au jour le jour. En revanche, il a refusé de rencontrer un psychologue. Extrait:

« J’ai appris à apprécier les choses au jour le jour. Auparavant, j’étais du genre à planifier, gérer, anticiper. Une telle épreuve a des conséquences sur votre vie personnelle, sur votre famille et beaucoup d’autres choses. Je suis parvenu à en faire un truc positif. Cette blessure fait partie de moi, de mon histoire, de mon chemin. Je ne changerai rien de ce qui m’est arrivé.

Je suis un mec assez têtu. On m’a pris des rendez-vous avec des psychologues, mais je n’ai pas voulu. Je ne dis pas que c’est une bonne chose. Je respecte l’approche mentale, mais moi je sais me gérer. Humblement. J’avais déjà vécu plus grave que cette rupture de ligament croisé. Les gens autour de moi étaient plus inquiets pour mon mental que je ne l’étais moi-même. »

Pour conclure, Charles Ollivon indique s’être blessé quasiment en même temps que Christopher Tolofua, son coéquipier au RCT. Extrait:

« Il a été blessé un mois avant moi. On s’est suivi et on s’est rapproché avec toutes ces péripéties. Je n’ai pas vraiment vécu la même chose que lui, car il a eu des infections et des galères. Moi, c’était différent. J’avais déjà connu une histoire compliquée, j’ai appréhendé cela différemment. Dans des moments comme ça, je me renferme un peu. J’ai besoin de me retrouver. Comme je l’ai dit, j’étais lessivé, j’avais besoin de couper, car physiquement et mentalement j’avais, malheureusement, atteint mes limites. Ça a été dur. J’ai eu la volonté de me mettre en retrait des médias, de l’équipe, de plein de choses. J’avais cette envie d’être tranquille et un peu à part. Je marche comme ça. Je me suis reconstruit doucement en faisant les choses dans l’ordre. Et, aujourd’hui, je suis revenu. »