L’ancien talonneur du Rugby Club Toulonnais, Philip Fitzgerald était présent sur le plateau de l’émission « Tribune Mayol » diffusée sur BFM TV, ce lundi.

Ce-dernier est revenu sur l’actualité du club Varois.

Il a bien évidemment évoqué la victoire bonifiée du RCT remportée contre Biarritz. Extrait:

« Je pense que ça fait beaucoup de bien pour l’équipe dans un contexte difficile car elle est sous pression. C’est une équipe qui chercher à se rassurer. Elle est allée à l’extérieur pour jouer Biarritz et elle avait visé ce match depuis bien longtemps. Pour gagner un match à l’extérieur, il faut toujours les mêmes ingrédients : une bonne conquête, une très bonne organisation dans le jeu, de la discipline et un engagement sans faille. Ce sont les ingrédients que nous avons trouvé au RCT ce samedi soir.

On s’est régalé et on voyait sur les visages des joueurs Toulonnais l’appétit qu’ils avaient. On a vu Baptiste Serin qui a mené l’équipe d’une manière formidable et Sergio Parisse aussi. On voit sur le visage des joueurs leur envie et leur détermination d’avancer et de s’imposer à l’extérieur. Ils ont pris le match par le bon bout, ils ont marqué des essais dès le début même si le premier essai a été refusé sur une faute contestable. Mais ils ont su se mettre en confiance. Même si Biarritz est revenu dans le match, ils ont su résister et finir en beauté avec cet enchaînement d’essais sur la fin. »

Il ne manque pas d’encenser deux joueurs du RCT, à savoir Aymeric Luc et Swan Rebbadj. Extrait:

« Aymeric Luc fait un très bon match. C’est sûr et certain. On voit qu’il est très précis, il a toujours avancé, il a trouvé des solutions. On l’a mis dans une situation où il a pu exploiter la défense de Biarritz. De ce côté-là, il faut saluer la performance du paquet d’avants qui a été très bien en mêlée et très précis en touche alors que Biarritz au contraire, a perdu beaucoup de ballons en touche. Donc oui, Aymeric Luc a été très performant, il a pu exploiter les failles dans la défense de Biarritz et il a créé des occasions.

Mais ce n’est pas le seul car d’autres joueurs ont été performants. Il y a eu beaucoup de précision dans le jeu de Toulon. Swan Rebbadj a réussi à passer les mains lors de deux touches pour stopper un ballon porté du BO. Garder la tête froide c’est un très bon signe. Il ne faut pas paniquer. Swan Rebbadj a été précieux contre Biarritz. On peut parler des renvois d’ailleurs car c’est une phase de conquête. Il n’y a rien de pire que de marquer trois points ou un essai et de perdre le ballon sur le renvoi. Au fur et à mesure du match, on voit que Swan Rebbadj a été très précis sous les renvois. Il faut garder le ballon quand l’équipe adverse tape le ballon. On l’a très bien fait. »

L’ancien talonneur du RCT a également apprécié les prestations des centres Toulonnais. Extrait:

« Les centres ont toujours avancé. Je les ai toujours trouvé dangereux dans leurs courses et ils ont toujours mis à mal les Biarrots qui reculaient souvent et ça permettait à Toulon d’enchaîner. Ils ont été pertinents dans leurs courses et toujours agressifs dans le bon sens du terme. Ils ont toujours permis aux autres d’enchaîner et d’avancer. »

Pour Philip Fitzgerald, il s’agit clairement d’un déclic pour le XV de la Rade. Extrait:

« Je pense que c’est un déclic et c’est un moment important pour l’équipe. Il y a des mois où ils ont vraiment été sous pression et c’était de mauvais moments à vivre dans le vestiaire. Donc c’est une libération, c’est le fruit du travail et de l’investissement. Ils ont décidé qu’ils allaient gagner ce match contre Biarritz et ils l’ont fait. Ils étaient déterminés à gagner ce match. Il fallait être précis, gratter des ballons comme il faut, ne pas faire de fautes, mettre tout ce qu’il faut pour gagner. Donc c’est un déclic. »

Il explique également l’importance de la présence de supporters Toulonnais lors de ce genre de matches. Extrait:

« Ca compte beaucoup les supporters. C’est très important pour les joueurs. Quand tu vois les drapeaux lors de l’arrivée au stade et lors de l’échauffement, que tu vois que des supporters se sont déplacés alors que ça coûte cher, qu’ils sont là pour le club et l’équipe, ça fait chaud au coeur. Lever les têtes parfois pendant le match et voir qu’ils sont là pour nous soutenir, c’est quelque chose qui compte pour les joueurs. »

La semaine dernière, Sergio Parisse a décliné la sélection Italienne pour rester à Toulon et aider le club à se sortir de cette situation délicate.

Pour Philip Fitzgerald, il s’agit d’un signal extrêmement positif envoyé à l’intégralité du groupe. Extrait:

« Je pense que l’ambiance dans le vestiaire ne se tient à rien. Dès lors qu’un joueur annonce quelque chose de positif, quelque chose qui va vers les autres dans la bonne intention d’apporter quelque chose au groupe, on va dans le bon sens. Sergio Parisse se conduit de manière extraordinaire sur le terrain et probablement dans le vestiaire, s’expose à la critique car il a 38 ans et il n’a plus rien à prouver et il est là, il s’investit auprès des autres pour donner ce qu’il a à donner. Le fait qu’il soit sur le terrain avec cet état d’esprit, c’est beaucoup pour les autres qui sont autour de lui. Dire qu’il reste à Toulon dans son club et qu’il met de côté sa sélection, c’est aussi un grand geste. Quand on s’investit entièrement, avec le coeur et tout ce que l’on a, forcément derrière ça va suivre. »

Pour conclure, Philip Fitzgerald estime que le Rugby Club Toulonnais doit construire autour de cette victoire à Biarritz, et s’appuyer dessus pour le match contre Montpellier programmé samedi soir. Extrait:

« L’euphorie, les Toulonnais n’en sont pas là. Ils sont très contents du match mais je crois que ce groupe a souffert, ils ont dû se remettre en question. Quand un groupe passe par la souffrance, les choses se tassent et vient une nouvelle organisation. Les choses se posent. Je sens qu’avec les dernières victoires, les choses sont en train de se poser. Je suis d’accord pour dire qu’il faut aller à Montpellier pour construire la fin de la saison. C’est aussi une construction à long terme et les saisons qui suivent. Vivre une fin de saison où ça se passe mal, forcément il faut tout réorganiser durant l’été. Alors que si on pose les choses en terme d’état d’esprit, on prépare forcément les saisons suivantes. »