Arrivé au Rugby Club Toulonnais en juillet 2020 en provenance du Stade Rochelais, le deuxième ligne Thomas Jolmès a rapidement été éjecté du groupe Toulonnais en raison de ses prestations inquiétantes.

Ce-dernier a rapidement rejoint les rangs de l’Union Bordeaux-Bègles, recruté par Christophe Urios.

Et contre tout attente, Thomas Jolmès effectue désormais des prestations très intéressantes, bien loin de celles qu’il effectuait sous le maillot Toulonnais.

Lors d’un entretien accordé au journal Sud-Ouest, le joueur Bordelais a expliqué sa montée en puissance.

Il explique dans un premier temps avoir perdu 26 kilos. Extrait:

« J’ai retrouvé un niveau acceptable pour le Top 14. C’est déjà bien, ça fait plaisir, parce que j’ai traversé une période difficile durant laquelle j’avais pris beaucoup de poids. J’ai mis du temps à le perdre, 26 kg au total. Maintenant que c’est fait, c’est beaucoup plus facile d’aborder les matchs ou même les entraînements. C’est plaisant de se sentir mieux physiquement, d’avoir enfin de la réserve dans les cannes pour pouvoir jouer des actions qui n’étaient pas accessibles avant du fait de la limitation cardio-vasculaire. »

Selon lui, le travail qu’il effectuait à Toulon ne se voyait pas encore. Extrait:

« Ça a demandé du temps. Il fallait que je m’inscrive dans un travail constant. C’est ce que je faisais depuis Toulon mais ça ne se voyait pas. Je repartais de trop loin. J’ai fait évoluer cette rigueur au niveau de l’hygiène de vie – bien manger, bien boire, bien dormir – pour trouver un meilleur équilibre. Brique par brique, je reconstruis les fondations et mes performances. Pour être constant sur la durée, ça demande de la rigueur. Maintenant, je l’ai compris. »

C’est à La Rochelle qu’il a connu le point de rupture. Extrait:

« À La Rochelle, j’essayais de m’arracher tout le temps, sur chaque entraînement, de façon plus poussée. J’en étais arrivé à un point où je me suis cramé, je me suis dégoûté moi-même du travail. Ça m’a marqué mentalement, c’est là où j’ai pris du poids. Il a fallu du temps pour que cette blessure mentale s’efface. Je me suis dit que je ne pouvais pas me sentir aussi mal physiquement et mentalement, qu’il y avait un problème. Je suis reparti sur de bonnes bases pour être heureux. »

Il explique dans la foulée pourquoi il a vécu une grosse période de doutes. Extrait:

« Je pense que j’ai eu du mal à gérer ma vie. J’ai commencé des études de kiné avec le statut de sportif de haut niveau, je suis aujourd’hui dans ma dernière année. Même au niveau des études, j’ai toujours voulu en faire plus, pour être sûr de passer. Je bossais jusqu’à 4 heures du matin. Sur les études de kinés, il y a aussi beaucoup de pratique. À Grenoble, ça allait. Mais quand j’étais à La Rochelle, l’école était à Nantes. Pendant trois ou quatre ans, je n’ai jamais pris de vacances. Quand je n’étais pas au rugby, j’étais en stage ou en partiels. J’ai enchaîné, jusqu’à exploser. Jouer sur les deux tableaux, ça explique aussi ce qui s’est passé. Avant, je mettais le rugby et mes études sur le même plan. Aujourd’hui, je mets d’abord le rugby, et ensuite les études. Une année de kiné, ça se redouble. Pas une saison de rugby. »

Désormais, il se sent vraiment bien à Bordeaux. Extrait:

« J’ai eu de la chance de tomber dans ce club. J’avais déjà enclenché la dynamique à Toulon, je partais de trop loin. À l’UBB, Christophe Urios m’aide en posant un cadre. Sur les entraînements, la récupération, les horaires, je sais où je dois m’arrêter. À Grenoble, pour une série que je n’avais pas faite, je me rendais malade. J’étais dans un fonctionnement destructeur. Aujourd’hui, je me dis que si je manque une série durant la séance, c’est parce que c’est trop pour moi. Je gère mieux ce que je ressens. »