Le président du Stade-Toulousain, Didier Lacroix s’est longuement confié lors d’un entretien accordé à La Dépêche du Midi.

Lors de ce face à face avec les lecteurs du journal régional, le patron du club de la Ville Rose a évoqué la Tournée réussie du XV de France en Australie.

Dans un premier temps, il affirme avec ironie que l’équipe de France s’en était très bien sortie en Australie, sans les joueurs du Stade-Toulousain. Extrait:

« L’équipe de France s’en sort très bien sans les joueurs du Stade-Toulousain donc ils peuvent nous laisser tranquille tout au long de la saison. Mais les joueurs Toulousains vont me dire que je suis en train de dire qu’ils ne doivent plus y aller. Bien au contraire. Je suis au-delà des hommes. »

Il confirme cependant ironiser autour de la situation et rappelle qu’un club ne peut pas aller contre l’équipe de France. Extrait:

« Je suis intimement convaincu qu’un club ne peut pas être contre l’équipe de France. C’est un respect pour les joueurs et leur carrière car ils se construisent pour jouer en équipe de France et plus particulièrement lors de cette Coupe du monde qui va se jouer en France. C’est pour nous un objectif majeur en préparation car il faut que cette équipe de France soit compétitive. Et le Stade-Toulousain doit aussi faire en sorte de continuer d’être en capacité de gagner ses compétitions et c’est la dualité du rugby du moment. »

Didier Lacroix ne manque pas d’évoquer le problème des doublons et des calendriers, avec l’arrivée prochaine d’une nouvelle compétition : la Coupe du monde des clubs. Extrait:

« Cela passe par une énième réflexion sur le calendrier. Il est dessiné au moins jusqu’en 2023. Il faut regarder l’avenir avec notamment une Coupe du monde des clubs. Une compétition qui pourrait venir en alternance avec la Coupe du monde actuelle. Est-ce qu’il faut la jouer une fois tous les quatre ans ? Je suis partisan de cette périodicité. Il faudra discuter de cela avec l’ensemble des Fédérations. Il ne faudra pas pour autant dévaloriser le Top 14 et la Coupe d’Europe. Mais on traite si bien la politique et la géopolitique… Regardez le parcours des Rochelais. Ils voulaient aller jusqu’à la première place du championnat, puis ils prennent un entraineur international. Ils sont autant attirés sur la Coupe d’Europe que sur le championnat. Désormais, la Coupe d’Europe intéresse les Rochelais alors qu’il y a quatre ou cinq ans ce n’était pas leur objectif. Et ce sera peut-être ensuite la Coupe du monde des clubs. Ce n’est pas parce qu’on s’est donné un nouvel objectif qu’ils ont oublié l’objectif de gagner le championnat. »

Pour conclure, Didier Lacroix a évoqué toute la complexité du moment avec le sélectionneur Fabien Galthié qui souhaite travailler avec 42 joueurs et pas 31 joueurs comme cela se faisait avant son arrivée à la tête des Bleus.

Il explique que des négociations sont en train d’être menées pour optimiser la libération des internationaux Français. Extrait:

« Pour moi, les dirigeants que nous sommes doivent être avant tout à l’écoute du besoin sportif. Le besoin sportif en face du desiderata de Fabien Galthié, ce n’est pas l’avis de Yann Roubert, de Didier Lacroix ou de Jacky Lorenzetti, mais ceux de nos entraineurs. Les premières discussions se font avec Ugo Mola ou Laurent Travers, des gens qui sont concernés par ces doublons. Les entraineurs ont envie d’avoir 42 joueurs pour préparer leurs équipes et pouvoir tourner avec les 2 fois 15 qui s’opposent et les doublons aux postes. On a donné le moyen à l’équipe de France de s’entrainer à 42 joueurs. On est en train d’aller au plus profond du découpage jour par jour, pour savoir pendant combien de jours ils doivent être à 42 et en combien de jours ils doivent descendre à 31. Comment on peut récupérer les internationaux en club ? Comment un club peut avoir des joueurs mis à disposition tardivement le mercredi ou le jeudi. Tout dépend de ton effectif, du nombre de blessés. Cela prend du temps mais on a besoin d’ouvrir la discussion et je pense qu’on n’est pas si loin. »