A la 58ème minute de la demi-finale de Top 14 entre l’Union Bordeaux-Bègles et le Stade-Toulousain, un tournant du match a eu lieu.

Pour un plaquage dangereux effectué sur l’ouvreur Toulousain Romain Ntamack, le trois-quarts centre Bordelais Ulupano Seuteni a écopé d’un carton rouge.

Bien évidemment, ce carton rouge a compliqué les affaires des Girondins qui n’ont pourtant rien lâché jusqu’à la dernière seconde de jeu, mais qui n’ont pas réussi à repasser devant au tableau d’affichage.

Interrogé sur le plateau du Canal Rugby Club, le consultant rugby Sébastien Chabal a expliqué ne pas du tout comprendre la décision de l’arbitre Monsieur Trainini.

Selon lui, ce plaquage ne vaut en aucun cas un carton rouge. Extrait:

« Non, je ne comprends pas ce carton rouge ! L’arbitre dit que le joueur Bordelais, Seuteni, ne fait pas le geste pour éviter le plaquage alors que si ! On voit qu’il essaye de contourner mais qu’il est pris dans son élan et il est trop tard. Mais il essaye de contourner Ntamack et il fait un tête contre tête ! Il faut arrêter de parler de violence. C’est de l’intensité ! »

Le son de cloche est quelque peu identique pour l’ancien Toulousain Thierry Dusautoir.

Selon lui, le carton rouge est très sévère. Extrait: 

« Le fait que Romain Ntamack reste au sol, ça a dû jouer dans la décision de l’arbitre. Est-ce que l’on peut parler véritablement de jeu déloyal sachant que ni le bras ni l’épaule ne sont au contact de la tête ? Mais il arrive avec énormément de vitesse avec un contact tête contre tête. Est-ce que ça valait rouge ? Je ne pense pas. Je pense que c’est une décision très dure mais elle a été motivée par l’état de Romain Ntamack qui a pris un sacré choc quand même ! »

Frédéric Michalak l’affirme aussi : ce carton rouge est très sévère. Extrait:

« C’est dur à arbitrer. Quand on voit Romain au sol, on a de suite envie de sanctionner car on pense à la santé des joueurs. Il y a de la vitesse et de la dangerosité car le joueur peut se blesser en essayant de plaquer. Je ne pense pas que ce soit intentionnel. Donc le rouge est très très sévère. »

En revanche, pour Marc Lièvremont, l’affaire est toute autre.

L’ancien sélectionneur Français affirme que le carton rouge est largement mérité et qu’il n’y a pas l’ombre d’un doute sur le fait que Monsieur Trainini ait pris la bonne décision.

Il explique son point de vue. Extrait:

« Evidemment je comprends le dépit légitime de Christophe Urios et sa frustration. Mais pour moi il n’y a pas photo sur la décision de Monsieur Trainini. Le terme d’imprudence est important. Il reconnait que Seuteni n’a pas une volonté d’agresser Romain Ntamack mais il le plaque haut ! C’est l’épaule dans la tête. Que les images soient impressionnantes ou pas, c’est épaule dans la tête. Il ne se maîtrise pas et le rugby c’est du combat mais aussi de la maîtrise. Quand il n’y a pas de maîtrise il y a carton rouge, c’est cher payer oui, mais il y a carton rouge. Il y a vitesse et violence même si c’est involontaire.

Puis il y a l’épaule dans la tête donc il n’y a même pas à discuter : pour moi c’est carton rouge. C’est la bonne décision qui a été prise même si je la regrette évidemment car je pense que l’UBB avait fait l’essentiel pour gagner ce match. Mais à l’image de Botia aussi en finale de la Coupe d’Europe, ce sont des gestes qui changent un match dans le rugby moderne. Monsieur Trainini a pris la bonne décision pour moi en tout cas. »

Sébastien Chabal n’a pas manqué de s’emballer et de se révolter contre les propos de Marc Lièvremont. Extrait:

« Mais non ! Mais non ! Si on regarde bien les images, on voit bien que c’est tête contre tête ! D’ailleurs Seuteni est coupé à l’arcade ! Et il n’y a pas de violence ! Il y a de l’intensité mais pas de violence ! Il faut arrêter ! Marc Lièvremont ne peut pas comparer ça avec l’action de Botia où il engage l’épaule dans la tête du joueur ! Il faut arrêter ! »