A l’issue de la conférence de presse tenue ce lundi midi par le Rugby Club Toulonnais, le manager Varois Patrice Collazo a répondu aux questions des journalistes.

Il affirme que le RCT ne peut vraiment pas effectuer une seconde saison de la sorte. Extrait:

« L’objectif pour la saison prochaine on va le désigner en interne et on va le garder pour nous. Quand je dis qu’on ne peut pas faire deux saisons comme celle-ci, c’est sur le plan sportif mais aussi sur le plan éthique et moral. Ca a été une saison dure et longue. Une saison peut-être longue. Mais on ne peut pas trouver des excuses car dans une saison il y a des faits et pas des excuses.

Il y a eu une Coupe d’Europe que l’on n’a pas gagnée, un autre que l’on a perdue sur tapis vert, il y a eu le Covid, les internationaux, la profondeur d’effectif, les blessés… On a eu des matches où nous avons eu des opportunités de s’installer dans le classement et on n’a pas su les saisir. On se retrouve à aller jouer à Castres un match de qualification plutôt que de jouer un match de classement. On est à une victoire de la qualification. C’est très près et très loin à la fois car quand on a autant de cartouches dans la saison de pouvoir s’installer confortablement et aller à Castres dans des dispositions de choisir où on va finir, et non pas un match couperet… »

Il explique n’avoir aucune excuse et il ne s’en cherche pas d’ailleurs. Extrait:

« Une saison c’est ça, ça tient à des faits et pas à des excuses. Le Covid, je ne me cacherais jamais derrière, les blessures pareil. Une fois que l’analyse est faite, on met un nouveau cadre et une nouvelle structure autour de l’équipe qui va permettre de changer. Il y a un système à revoir et c’est ce que nous avons fait. Mais oui, deux saisons comme celle-ci à Toulon, quand on est à Toulon, ce n’est pas possible. »

En revanche, il n’accepte pas l’on dise que cela fait désormais trois ans que Toulon ne s’est pas qualifié pour les phases finales. Extrait:

« Par contre, je sais d’où on vient : une première saison compliquée, une deuxième plus aboutie qui s’est arrêtée… Il ne faut pas dire que ça fait trois ans que Toulon ne se qualifie pas. Car jusqu’à preuve du contraire, le club n’est pas responsable de l’arrêt du championnat et du Covid quand on était 4ème. Derrière on n’a pas réussi à enclencher de nouveau cette dynamique positive c’est une certitude, ça dépend de nous et je suis le premier responsable. A partir de là, on tire un bilan et des conclusions. »

Pour la saison prochaine, Patrice Collazo affirme que les objectifs seront très élevés. Extrait:

« Et quand je dis que l’on ne fera pas deux saisons comme celle-là, c’est qu’on se doit d’avoir des objectifs élevés. L’année dernière ils étaient élevés, mais là, on fera en sorte de faire comprendre aux joueurs que tout le monde comprenne que ce sera une saison décisive pour le Rugby Club Toulonnais et qu’elle est importante. Il y a trop d’attente autour du club et trop de gens sont déçus du RCT, nous les premiers. On y passe beaucoup de temps et d’énergie, on est payé pour cela, très bien. Par contre, on est là pour que ça marche. »

Pour ne pas que cet échec se reproduise, l’entraineur du RCT a fait des entretiens individuels avec ses joueurs. Extrait:

« Quand on fait une saison comme celle-là, il faut faire des entretiens individuels, collectifs… Le bilan a été tiré et présenté aux joueurs ce lundi. J’ai reçu les joueurs en entretien. J’ai entendu aussi les choses qu’ils avaient envie de changer, les choses qu’il fallait qu’ils changent. Moi, il n’y a pas de souci, je peux changer malgré ce que les gens pensent. Quand on vit une situation comme ça, il faut réfléchir. Je sais réfléchir aussi. Donc je vais changer et on va changer certaines choses. Par contre, eux, il faut qu’ils changent aussi. C’est une certitude. Le match, c’est une conséquence. Avant, il y a des process de performance, d’éthique de travail, de comment vivre le club. Et après il y a un process rugby avec le résultat qu’est le match. Souvent, quand on a aligné les trois process à savoir moral, travail et rugby, on a eu un résultat. On a été capables de faire des choses. Quand on a aligné tout cela à minima, on est passé juste juste. Et parfois, on n’a pas du tout aligné les process. Cela fait que l’on se retrouve avec un ratio de matches où notre place est logique. »

Pour conclure, Patrice Collazo affirme que le RCT ne peut pas se permettre de passer à côté de ces matches autant de fois en une saison. Extrait:

« Vous prenez notre match contre Castres, vous le découpez en plusieurs parties, vous avez le reflet de notre saison : 20 minutes de très haut niveau car on est capable de faire des choses de haut niveau. J’ai vu que certains ont dit qu’on l’avait fait seulement sur un match. Non. Car quand vous battez toutes les équipes du top 6 à part La Rochelle… On a reçu le Racing dans une période compliquée et on a gagné avec des joueurs en moins car on a maîtrisé. On a gagné au Racing. On a battu Toulouse qui venait dans une certaine configuration et qui avait failli le week-end d’avant à Castres mais on a mis les ingrédients. On a battu Bordeaux aussi. Mais on est aussi souvent passé au travers comme contre Bayonne, une mi-temps à Toulouse, Castres, à Lyon… Ces matches-là, ce sont des cartouches qui nous ont manqué à la fin. Quand vous ne maîtrisez pas votre état d’esprit, vous le prenez dans la figure.

Il y a des secteurs où c’est positif et ce n’est pas moins qui les invente, ce sont les statistiques. Cela va en faire sourire certains. Mais une statistique c’est factuel : c’est un pourcentage, c’est réussite ou pas réussite. Il y a des stats où nous sommes très performants et d’autres où nous le sommes beaucoup moins. Par contre, il n’y a pas de statistiques pour mesurer l’âme et l’état d’esprit d’une équipe. Ce sont des choses qui nous ont manquées. Le premier fautif, c’est moi car le cadre n’était pas adapté à eux et au rugby d’aujourd’hui. C’est pour cela qu’il faut réadapter, changer certaines choses. Il faut partir sur un modèle plus précis et adapté qui laisse très peu de part au hasard. Après, l’adversaire a le droit d’être bon et on a le droit d’être dans un jour moins bon. On a perdu des matches où nous avons été moins bon que l’adversaire, ou des matches sur lesquels on s’est accroché et on a perdu où on a lâché collectivement. Cela veut dire qu’il nous manquait des piliers au niveau des fondations. On a travaillé et insisté sur cela. »