Son départ manqué et l’offre de reprise qu’il a refusé pour Bernard Lemaître : Les confidences de Mourad Boudjellal !
Son départ manqué et l’offre de reprise qu’il a refusé pour Bernard Lemaître : Les confidences de Mourad Boudjellal !
Le mercredi 2 décembre 2020 à 21:40 par David Demri
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L’ancien président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal s’est longuement confié dans les colonnes du journal Var-matin pour évoquer son départ du club, sa guerre avec Bernard Lemaître et ses regrets vis-à-vis du RCT.
Dans un premier temps, Mourad Boudjellal avoue regretter de ne pas avoir eu le droit à une belle sortie comme a pu l’avoir Bernard Laporte lors de son départ du RCT.
Il indique ne pas avoir pu dire au revoir à de nombreuses personnes. Extrait:
« De ne pas pouvoir dire au revoir aux joueurs, ça a été une cassure. De ne pas pouvoir dire au revoir à des gens avec qui je bossais depuis 25 ou 30 ans… Il y en a à qui j’avais envie de dire au revoir. Donc ça a été dur. »
Mourad Boudjellal regrette également les propos qu’a tenu Bernard Lemaître à son sujet. Extrait:
« Puis quand tu croises des gens, avec tout ce que Bernard Lemaître a dit sur moi, tu n’oses même pas les regarder dans les yeux. J’avais l’impression de revivre RTL et le dopage. Cette histoire là… C’était pareil ! Cela touche quand Eric De Cromières, que je respectais, dit dans L’équipe à propose d’une interview : « Comment croire un mec qui a planté son club de 18 millions d’euros ? » Tout cela fait mal car c’est faux ! Si c’était vrai, je dirais OK, mais c’est faux ! C’est faux et j’en ai toutes les preuves. »
Il rappelle le palmarès du RCT à la tête du club et précise tout ce qu’il a apporté au Rugby Club Toulonnais depuis 2006. Extrait:
« Je suis requinqué, mais pendant trois mois je n’ai pas été très bien. ça a été dur de baisser la tête, de lire ce que l’ont a dit sur moi. La séparation a été rude, j’étais attaché à cette histoire. Je ne voyais pas mon départ comme cela. Quand on commence un projet, on pense à sa sortie. Et ce n’est pas celle que j’espérais. J’imaginais un truc avec des étoiles, sympa, comme on a pu offrir à Bernard Laporte. Mon passage au RCT, c’est tout de même dix finales. On en a perdu, certes, mais il faut y arriver. Sur mon mandat, le club a plus joué de finales et gagné de titres que dans toute son histoire. On a construit le club pour le monde professionnel. En arrivant, je savais qu’il y avait un héritage. Et en partant, je savais aussi que dans l’histoire du club il y a 102 ans derrière, pas seulement mes 14 années. Sans les 102 ans, il n’y a pas mes années. Et le club n’a pas eu un trou entre 2006 et 2020. »
Il réfute ensuite avoir laissé le club avec un déficit de 18 millions d’euros. Extrait:
« Il parle de 18 millions. Mais quand il entre, on est entre entre 4 et 5 millions de passif. C’est lié aux deux saisons de merde. Face à ça, on peut vendre un peu d’actifs, Tuisova par exemple, on fait attention au recrutement, puis on réinjecte un peu ou je fais rentrer quelqu’un de minoritaire. Je peux aussi faire un emprunt. Lemaître est ambitieux. Il me dit qu’il veut gagner. On signe un accord dans lequel il est dit que l’on mène une politique ambitieuse, qui va générer d’importants déficits. C’est écrit noir sur blanc. Je veux bien qu’on parle de passif, mais qu’on évoque aussi les actifs. »
Aussi, Mourad Boudjellal indique avoir refusé une offre de reprise du club à hauteur de 17 millions d’euros car il s’était déjà engagé avec Bernard Lemaître. Extrait:
« J’ai refusé une offre de reprise à 17 millions, Bernard le sait, il l’a vue. Je ne vends pas car je me suis engagé avec lui. Avec un club comme le RCT, il n’y avait aucun problème à trouver un financement. Qu’il se paie un kiff, mais qu’il ne nie pas l’héritage. Il arrive dans un club qui a de la valeur, avec des actifs de partout. J’ai amené un terrain pour le centre de formation qui vaut des millions d’euros. Si la Ville donne la concession au club, c’est lié au service rendu, aux années passées. Les actifs formation au club, c’est plusieurs millions d’euros. J’amène un actif partenariat, tu n’as rien à faire tu as 8 millions. Il y a une vraie image de marque. La notoriété du club, son image, ses audiences. D’où ça vient, ça ? Un président ça sert à créer de la valeur et c’est d’ailleurs là-dessus qu’on jugera Bernard Lemaître, pas sur sa capacité à mettre de l’argent. »
Quand le journaliste lui indique que Bernard Lemaître a tout de même fait construire un centre de formation flambant neuf au RCT, là encore Mourad Boudjellal réfute. Extrait:
« C’est faux ! Le club a emprunté 6 millions d’euros sur 20 ans et j’en suis caution. Il a mis de l’argent, certes, mais il y a eu des subventions. Je lui ai amené le terrain. C’est le plus cher, il y a 5 hectares tout de même, à une sortie d’autoroute sur l’axe Nice – Marseille. De toute façon, il ne serait pas venu sans le terrain. Je n’y suis pour rien s’il a voulu ce centre d’entraînement. Je l’aurais fait aussi, mais j’avais un autre projet. Celui de négocier avec la Ville pour faire un centre de business et sportif. Je finançais le sportif par un promoteur immobilier qui construisait des bureaux. Lui est parti sur autre chose, je respecte cela, mais le fait est que cela a coûté beaucoup plus cher que prévu. Ça, je n’y suis pour rien. »
Pour conclure, Mourad Boudjellal indique ne pas être aigri. Il souhaite au club de gagner. Extrait:
« Je ne suis pas aigri, je souhaite au club de gagner. J’ai vécu ce que j’avais à vivre, j’ai apporté ce que je pouvais de mieux à ma ville. J’ai toujours été sincère, je veux passer à autre chose, je n’ai plus envie de me prendre la tête. Je ne veux plus dire du mal de personne et entendre du mal de moi. Je souhaite que le RCT gagne et rende heureux les gens. L’héritage est beau, les Carbonel, Gros, Rebbadj, c’est la génération Wilkinson. On a redonné à la ville la notion du très haut niveau. »
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« Je n’y suis pour rien s’il a voulu ce centre d’entraînement. Je l’aurais fait aussi, mais j’avais un autre projet. Celui de négocier avec la Ville pour faire un centre de business et sportif. Je finançais le sportif par un promoteur immobilier qui construisait des bureaux. »
J’adore ce passage. Le projet dangereux avec un centre qui aurait été créé avec une sorte de partenariat bancal avec un promoteur immobilier. Ma foi, je n’ai aucun regret…
« »Je ne veux plus dire du mal de personne », purée il m’a bien faire rire!!!