Samedi soir, le XV de France s’est imposé contre l’Italie, au Stade de France, à l’occasion de la 3ème journée de la Coupe d’automne des Nations.

Interrogé dans les colonnes du Midi Olympique, le consultant rugby Richard Dourthe a analysé la victoire des Bleus.

Il se dit mitigé par la prestation du XV de France. S’il est d’accord pour dire que cette victoire va donner de la confiance à cette équipe qui est finalement très jeune, en revanche, il regrette le jeu pratiqué.

Il affirme s’être longtemps ennuyé dans ce match et regrette que les joueurs ne se soient pas davantage lâchés. Extrait:

« Ce match me laisse en bouche un arrière-goût de je ne sais quoi. D’un côté, je me dis que le XV de France vient de passer près de quarante points à l’Italie, que le contrat est rempli ou qu’une septième victoire en huit matchs, ça se fête. Surtout quand on sort de dix années misérables, n’est-ce pas ? D’un autre côté, je m’interroge. J’ai vu des mômes jouer comme des sénateurs, sans prendre le moindre risque, récitant la stratégie telle qu’elle avait été couchée sur le tableau noir du vestiaire : à l’intérieur de tes 40 mètres, tu dégages le plus loin possible ; aux abords de la ligne médiane, tu montes une quille, un « box kick » à la Conor Murray ; et lorsque par bonheur tu franchis les 40 mètres adverses, tu as enfin le droit d’attaquer.

Le résultat était propre, oui. Mais ça manquait franchement d’étincelle, de folie, de french flair, puisqu’on a tous ce mot à la bouche depuis plus de six mois. Le french flair, hein ? Mais ce n’est ni plus ni moins qu’une volonté individuelle de s’affranchir, voire de dire « merde », au cadre de jeu et aux consignes du coach à un moment ou à un autre du match ! Et jusqu’à la 55e minute, jusqu’à l’essai de Gabin Villière, en fait, on s’est tellement ennuyés qu’on applaudissait Brice Dulin à chaque fois qu’il tentait un truc, une relance, une grimace, n’importe quoi qui puisse surprendre une défense et ravir un téléspectateur. »