Semi Radradra explique son enfance difficile dans les mines et le moment où sa vie a basculé
Semi Radradra explique son enfance difficile dans les mines et le moment où sa vie a basculé
Le mercredi 11 novembre 2020 à 14:40 par David Demri
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Avant de devenir l’un des rugbymen les plus talentueux au monde, le Fidjien Semi Radradra a connu une enfance compliquée aux Fidji.
Lors d’un entretien exclusif accordé au Midi Olympique de lundi, le joueur passé notamment par le Rugby Club Toulonnais et l’Union Bordeaux-Bègles avant de filer à Bristol a raconté comment il a grandi.
Mauvais à l’école, Semi Radradra a rapidement tiré un trait sur ses études pour se consacrer à la ferme de ses parents.
Très tôt, le Fidjien espérait devenir un grand joueur de rugby et il avait justement été repéré du côté des Fidji. Extrait:
« Je viens d’un village appelé Somosomo, situé sur l’île de Taveuni. On dit de mon île qu’elle est le « jardin des Fidji ». Il y a une fleur qui ne pousse que là-bas et je suis fier de dire que je viens de Somosomo. J’ai grandi comme tous les gamins de mon âge en me passionnant pour le rugby. Je n’étais pas bon à l’école, j’étais bien meilleur dans les travaux de la ferme. Je suis le troisième d’une fratrie de sept, avec quatre frères et deux sœurs. Mon grand frère a toujours eu des problèmes de santé, alors c’était à moi d’apporter la nourriture sur la table. Secrètement, j’espérais devenir un grand joueur de rugby. J’ai été repéré dans mon village et je suis allé jouer pendant deux ans pour une école située sur l’île principale, à deux jours de bateau. Là, j’ai joué au rugby, mais cela n’a pas été suffisant… »
Mais sa famille ayant besoin d’argent, Semi Radradra a dû accepter un travail dans les mines d’or à l’âge de 16 ans pour envoyer de l’argent à ses parents.
Il évoque une période compliquée, jusqu’à ce qu’il soit sélectionné avec les Fidjiens U20 pour la Coupe du monde 2011 en Italie. Extrait:
« Ma famille avait besoin d’argent et l’agriculture ne suffisait plus alors je suis allé travailler dans les mines d’or de Vatukoula, au nord de l’île principale. J’avais 16 ou 17 ans, et je gagnais deux dollars de l’heure. On descendait tous les matins à 7 heures à 100 mètres sous terre, sans jamais savoir si on allait remonter. Nombre de gens sont morts làdessous. J’ai travaillé pendant huit mois dans ces mines, mais cela m’a marqué. Je partageais mes journées entre la mine et le rugby, et j’envoyais mon salaire à ma famille. C’était dur. Mais cela m’a formé. Quelques mois plus tard, j’ai été retenu avec les moins de 20 ans fidjiens pour disputer la Coupe du monde 2011 en Italie. Et ma vie a changé… »
Finalement, grâce à ce Mondial en Italie, Semi Radradra est repéré par les dirigeants du club Australien de rugby à XIII : les Parramatta Eels. Le club Australien l’a recruté simplement en regardant l’une de ses photos et sans même l’avoir vu jouer.
Dès lors, la vie de Semi Radradra a totalement changé. Extrait:
« Ce dirigeant avait vu une photo de moi avec les moins de 20 ans et avait trouvé mes jambes très musclées pour mon âge. Il a fait un pari, m’a appelé et m’a demandé si j’avais envie de jouer à XIII. Je lui ai répondu que je n’y avais jamais joué, et que je n’avais même jamais vu de match à XIII… Il m’a dit : « On va t’apprendre. » Quelques heures plus tard, je recevais un billet d’avion qui me faisait partir le lendemain matin ! J’ai quitté les Fijdi sans même le dire à ma famille. Une fois arrivé, mon agent m’attendait avec le contrat. Quand j’ai vu la somme, j’ai pensé à ma famille qui vivait dans la pauvreté et j’ai signé tout de suite, en me disant que je pourrais les aider et que je n’aurais plus à descendre à la mine de ma vie. »
Depuis, Semi Radradra est considéré comme l’un des meilleurs joueurs au monde.
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Donc le mec priorise sa réussite ayant connu la misère, la vraie hein….
Et certains se permettent de juger ses choix….
Braiiiiiiiif.
ma vie est l’inverse de celle de radradra j’ai connu la fortune et maintenant je vis dans la misère et personne ne me regrette
Quelle belle et émouvante histoire !.. Très heureux que la réussite lui ai au moins souri dans sa vie , surtout qui plus est par le biais de sa vraie passion le Rugby , faisant également parti de notre sport favori à tous . Comme bien évidemment c’est sur , comment comprendre aussi un peu plus ses choix soigneusement privilégiés à cet effet . Quoi qu’il arrive et en prenant en même temps les devant , en aucun cas la famille ne devra jamais manquer de rien , et quoi en fait de plus naturel pour un bon père de famille . Surtout quand on a connu en majeure partie toute sa plus tendre jeunesse , les privations . Grand Respect , et tout en continuant de nous faire rêver , bonne continuation SEMI !..
On comprend mieux pkoi il va la ou son salaire sera plus large,comme beaucoup de fidjiens et d’autres iliens ils nourisssent beaucoup de gens de leur famille.Mais quel joueur a voir evolue un phenomene
Bonjour,je comprends mieux qu’il soit devenu un mercenaire du rugby,il préfère la valeur de l’argent aux valeurs du rugby,c’est tout à son bonheur.
Ceci explique cela.
Peut être que tout ceux qui le traitent de mercenaire vont comprendre un peu mieux.
Et c’est le même cas pour Dakuwaka. Et avant Tuisova. Les fidjiens n’ont que le rugby pour sortir leurs familles de la misère.. Ils monnayent leurs immense talent et s’offrent au plus offrant, mais c’est pas Pour devenir plus riche, c’est pour faire quitter la misère à tous les leurs
Rien de plus respectable.
BRAVO SEMI.
LUI CONNAIT LA VIE!
IL A BIEN RAUSON DE NÉGOCIER AU MIEUX SES CONTRATS,CELA NE DURE PAS 100 ANS!
SI NOS POLITICIENS POUVAIENT UN Y DESCENDRE DANS LA MINE CELA AU LIEU DE SE GAVER AVEC NOS IMPÔTS !
nous jugeons très rapidement et souvent injustement les joueurs sans savoir réellement ce qui les a pousser à etre tout simplement plus fort.
belle histoire.
Respect.