C’est un véritable bras de fer qui est engagé entre la Ligue Nationale de Rugby et la Fédération Française de Rugby depuis plusieurs semaines désormais au sujet du calendrier international de cet automne.

Les clubs ne souhaitent pas libérer leurs internationaux pour plus de cinq matches tandis que la FFR a d’ores et déjà organisé la tenue de six matches cet automne.

La LNR a d’ailleurs décidé d’attaquer la FFR devant le Conseil d’Etat pour obtenir gain de cause.

Interrogé à ce sujet dans les colonnes du journal L’équipe, le président du Rugby Club Toulonnais, Bernard Lemaître indique que le bras de fer pourrait s’intensifier dans les jours à venir.

En effet, il précise que les clubs pourraient refuser de libérer leurs internationaux à l’équipe de France. Extrait:

« Il n’y a pas forcément une obligation absolue de libérer les joueurs… Les joueurs sont d’abord des employés des clubs. Il y a le règlement de la Fédération, il y a des accords avec la LNR, mais le droit social existe aussi. Il ne faut pas l’oublier. »

Dans pareille situation, il avoue que tout le monde serait pénalisé. Mais il rappelle qu’il en va de la survie des clubs du Top 14. Extrait:

« Tout le monde pourrait être pénalisé. Mais en ce moment, en raison de la crise sanitaire, on se bat pour la survie des clubs. Beaucoup de gens n’ont pas idée de la situation des clubs. Pour certains, c’est une question de vivre ou mourir économiquement. Donc certaines choses passent un peu au second plan, comme la potentialité d’actions ou de pénalités… C’est un peu comme une entreprise commerciale ou industrielle qui essaie de sauver son marché et qui aurait un litige avec le fisc, si elle risque une pénalité, croyez-moi, ce serait secondaire par rapport à sa survie. »

Pour conclure, Bernard Lemaître confirme que plusieurs internationaux de son effectif ne souhaitent – de toute manière – pas jouer six matches avec l’équipe de France cet automne. Extrait:

« Je confirme. C’est la vérité. En plus du programme chargé avec le club, six matches avec les Bleus, ils n’y étaient eux aussi pas très favorables. Ils me l’ont dit. Si ça devait arriver, ils le subiraient. Ils se retrouvent donc dans une position délicate, entre le club et l’équipe de France. Ils sont gênés. C’est une certitude. Mais qu’on soit clair, le club ne souhaite pas les prendre en otages, ce n’est pas le but. Malheureusement, tout le monde subit les exigences très élevées de la Fédération. »

Pour Bernard Lemaître, il s’agit-là d’une situation totalement ubuesque. Extrait:

« La situation est d’autant plus ubuesque que l’équipe de France risque de ne pas pouvoir jouer devant un large public. L’argument selon lequel la FFR devait reconstituer ses fonds ne tient plus. Il ne reste que le sportif. Et encore, préparez la Coupe du monde 2023 avec 42 joueurs dès 2020, c’est quelque chose qui nous paraît également un peu excessif. »