Ce vendredi après-midi, l’ancien président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal s’est rendu dans les locaux du Sporting de Toulon pour parler… du rachat de l’Olympique de Marseille.

Voilà une situation totalement loufoque qui pourrait mettre en rogne les supporters du Sporting de Toulon tant les deux clubs se détestent.

Ainsi, Mourad Boudjellal explique la raison de sa présence dans les locaux du Sporting et officialise son projet de rachat de l’Olympique de Marseille.

Si ce projet de rachat de l’OM est accepté par Franck McCourt, le président du club de Marseille, alors Mourad Boudjellal ne pourra pas s’engager avec le Sporting. Extrait:

« Je suis venu pour finaliser l’accord que nous avons trouvé avec Claude Joye. J’avais précisé vendredi dernier que j’avais pris un engagement et qu’il fallait que je me désengage. C’est pour cela que je me suis rendu à Paris ce jeudi. Je n’ai pas beaucoup dormi. Je n’ai pas obtenu ce que j’étais allé chercher. J’ai appelé Joye pour lui dire que j’étais un peu en retard. Je voulais juste préciser aujourd’hui quelle était la nature de l’engagement que j’ai par ailleurs. J’ai donc été approché il y a quelque temps par un homme d’affaire franco-tunisien de première importance qui portait des fonds du pays du Moyen-Orient, des fonds issus du pétrole, de l’eau et de l’énergie. Cet homme souhaite faire une offre de rachat à Monsieur McCourt. Il m’a approché pour être le porteur de ce projet et j’ai donné mon accord. C’est un projet qui porte sur le développement de l’OM autour de la Méditerranée. Marseille est l’ambassade d’environ 500 millions de personnes. C’est un projet qui fait peur et sur lequel je me suis engagé. Une banque d’affaire de dimension internationale est dépêchée aujourd’hui pour faire une offre de rachat à l’OM. Si cette offre est acceptée par Monsieur McCourt, je ne pourrais pas tenir mes engagements au Sporting Club de Toulon. Il y a donc une clause suspensive à nos accords. Je suis juste venu mettre un nom propre sur la clause suspensive qui existait la semaine dernière sans aucun nom. »

Si le rachat de l’OM venait à tomber à l’eau, alors il pourrait ramener ces investisseurs au Sporting de Toulon. Extrait:

« Après, peut-être que si les choses ne se font pas avec Marseille, je pourrais peut-être ramener ces investisseurs au Sporting mais il faudrait alors demander à la Fédération de nous faire monter de trois divisions d’un coup (rire). Mais ce n’est pas exclu car je pense que j’ai un capital confiance qui m’honore. Mais leur premier choix aujourd’hui c’est l’Olympique de Marseille et d’en faire un club avec une identité Méditerranéenne très très forte. »

Il dévoile ensuite le planning concernant cette offre de rachat de l’OM. Extrait:

« L’offre de rachat de l’OM va être formulée la semaine prochaine. Lundi ou mardi, la banque va se dévoiler et on formulera une offre à Monsieur McCourt qui est actuellement à Miami, une ville que j’adore vraiment. C’est un point commun et ça me fait plaisir. Cela prouve que c’est un homme de goût. Je pense qu’il est au courant oui, car on a fait un peu de bruit quand même. J’ai reçu un SMS de l’Elysée tout à l’heure et par correction, je vais donner le nom des investisseurs au président de la République. Mais on a affaire à des gens sérieux. »

Mourad Boudjellal rappelle qu’il souhaitait vraiment s’engager avec le Sporting mais qu’il n’a pas réussi à se désengager de son projet avec Marseille. Extrait:

« Toulon c’est ma ville. Après, peut-être que l’on peut trouver des systèmes, je ne sais pas. Mais moi j’ai cet engagement avec Marseille depuis trois semaines – un mois désormais. Cela tombe d’autant plus mal que nous étions dans un rapport apaisé avec Claude Joye et j’espère que ça va continuer car c’est mon souhait. Ce n’est pas du tout pour mettre une pression particulière. Je pensais que ça allait être plus simple de se désengager. J’ai fini tard hier soir au George V qui était quasiment privatisé et ça s’est fini très tard. Maintenant, je vais respecter ma parole vis-à-vis du Sporting, de Claude Joye et du maire. Pour info, j’en avais informé Hubert Falco lors de notre entretien précédent. Il était au courant. Mais sur la base, avec le Sporting on a trouvé un accord, à moins que Claude Joye ait changé d’avis. »

Il se dit prêt à aider le Sporting dans les semaines qui arrivent, le temps que son projet avec Marseille puisse se mettre en place. Extrait:

« Sincèrement, je pensais revenir de Paris libre et ce n’est pas le cas. Imaginons que l’opération se fasse dans deux ou trois mois et imaginons qu’elle aille au bout ce qui est très probable, si dans ces deux trois mois je peux apporter mon expérience au Sporting, ce sera avec grand plaisir, dans l’hypothèse où on me le demande bien sûr. »

Il en dit ensuite davantage sur le projet de rachat de l’OM. Extrait:

« Tout le monde sait que l’OM a un déficit important cette année et il faut le couvrir. Je ne peux rien vous dire d’autre. La seule chose est qu’il y a des fonds de sociétés privées et des fonds d’états qui s’intéressent à l’OM et qui souhaitent racheter le club. Je suis seulement le porteur de ce message et de ce projet. Pourquoi moi ? Je ne sais pas ! Surtout qu’on ne parle pas toujours en bien de moi dans la presse. Ce sont des gens qui ont pris des renseignements, qui me connaissaient. J’ai proposé aussi certains noms qui plaisent bien. C’est une belle opportunité pour la ville de Marseille, c’est un beau challenge, ça me fait un peu peur mais je me suis engagé. »

Il précise qu’il ne mettra aucun argent personnel dans ce projet. Extrait:

« Je ne mettrais aucun argent à l’OM. Au Sporting c’était prévu, mais pas à l’OM. Moi, c’est Fédérale ou 4ème division. Il paraît que j’ai du mal à trouver des fonds. »

Pour conclure, Mourad Boudjellal indique regretter la tournure des événements et se dit gêné par rapport au Sporting, les supporters et la ville de Toulon. Extrait:

« Ma position est gênée car j’avais vraiment envie de m’investir dans ce projet, j’ai visité les installations, je l’ai ai trouvées top, les bureaux sont supers et les gens me paraissaient tout à fait compétents. J’ai commencé à rencontrer des agents et à faire des projets de joueurs. Je suis un bâtisseur, j’aime bien partir d’une page blanche. Mais ce n’est la faute à personne. Ce sont les aléas des discussions et il y a eu ce mois de vide et ce n’est de la faute de personne. J’avais le choix entre deux bonnes solutions : une très affective c’est Toulon, c’est clair et une autre qui est pharaonique. »