Les belles confidences de Charles Ollivon sur sa terrible blessure à l’omoplate
Les belles confidences de Charles Ollivon sur sa terrible blessure à l’omoplate
Le mercredi 29 janvier 2020 à 18:30 par David Demri
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Lors d’un long entretien accordé à Canal +, le troisième ligne du Rugby Club Toulonnais, Charles Ollivon est revenu dans les détails sur sa grave blessure contractée à l’omoplate en 2017, laquelle l’a écarté des terrains pendant deux ans.
Pour commencer, Charles Ollivon se remémore de la première fracture et de la rechute. Il avoue avoir vécu une galère. Extrait:
« C’est le début de la galère lors de cette première fracture. A partir de là, je plonge dans le doute car en face, je n’ai pas trop de réponse et beaucoup d’incertitudes. Cela a été compliqué. Je savais très bien ce que c’était : c’était une fracture d’omoplate. Mais vu la réaction des médecins et du corps médical et de l’incertitude face à ce type de blessure, on a pris la décision de tester un retour sans opération et laisser se consolider l’os naturellement. Sauf qu’au premier contact, ça a lâché. Après, ça a été encore plus compliqué de se dire que la solution sans opérer n’était pas possible. Il a fallu chercher et trouver une autre solution. Pendant cette période, je ne vais pas toujours de l’avant car il y a eu une répétition de galères que ce soit sur le terrain ou en dehors du terrain. Il y a eu pas mal de problèmes en dehors du rugby. Dans cette situation, je ne voyais pas forcément qu’il y avait pire que moi. Ce n’était pas facile de positiver. Mais je n’ai pas lâché. »
Il précise avoir pris des risques car les opérations auraient pu l’handicaper encore davantage. Extrait:
« J’ai bataillé et j’ai pris des risques. Je n’avais pas le choix. Les opérations subies, elles auraient pu m’handicaper sur le long terme. J’ai pris le risque et je n’ai aucun regret. Pendant ces moments, on a du mal à trouver du réconfort. Chez les gens qui ne vous lâchent pas et qui sont prêts à aller au bout avec vous, c’est tout. Chez les gens que vous sentez présents. Il y a eu beaucoup de ménage autour de moi. Mais je n’ai pas de colère ni de rancœur. »
Lors de cette période de doute, Charles Ollivon a échangé avec Vincent Clerc qui était alors joueur au RCT durant cette période. Extrait:
« J’ai parlé de cela avec Vincent Clerc en plein cœur du problème. C’est quelqu’un de génial. J’ai parlé peu avec lui mais ça m’a servi car il a connu beaucoup de galères aussi et il est toujours revenu sur le terrain. Cela a été une source de motivation pour moi. J’ai de nombreux exemples de joueurs qui se sont blessés et qui sont revenus à chaque fois. Il y a énormément d’exemples. Il fallait s’inspirer de ces mecs-là qui ont galéré et que ça allait finir par sourire. »
Il avoue avoir été têtu pour trouver la bonne solution. Extrait:
« Il fallait être têtu jusqu’à la connerie pour trouver la solution, car on parle d’avril 2017 jusqu’à mars 2019. La première solution, j’ai mis 4 ou 5 mois à la trouver. 4 ou 5 mois quand t’es blessé, c’est interminable car tu ne sais pas ce que tu peux faire. Tu n’as aucune solution car personne ne t’en donne. Et pendant 5 mois c’est une fin de carrière. Même 4 mois c’est très long. Je ne m’entraîne plus car je ne suis pas apte, je ne travaille plus car je ne suis pas apte… Je n’ai pas de solution. »
Finalement, il arrive enfin à trouver le chirurgien qui accepte de l’opérer. Extrait:
« C’est moi qui trouve le chirurgien. On m’a aidé sur la fin, mais c’est moi qui le trouve. Le jour où je le rencontre, c’est un soulagement car je passe d’être tout seul à un mec qui va peut-être me remettre sur pied. Même s’il ne peut pas m’opérer de suite car il y avait énormément de choses à préparer pour l’opération car elle était complexe, peu importe le temps que ça va mettre, j’avais quelqu’un avec moi et c’était très important. »
Lors de son retour sur les terrain, il a vécu un réel soulagement. Extrait:
« Le premier match que j’ai rejoué, c’était à Mayol contre Montpellier. Patrice Collazo m’avait un peu protégé et j’arrive à rentrer dedans sans trop de pression car il n’y avait pas trop d’attente autour de moi. Cela m’a permis de faire mes débuts du reste de ma carrière, sans trop de pression, sans trop réfléchir et sans faire de bruit. C’était de l’euphorie car j’étais tellement tombé bas que… Quand vous re-goûtez cela, c’est génial. Et on n’apprécie pas assez tous les bons moments que c’est au quotidien. Il faut prendre du plaisir car ça va vite et ça peut s’arrêter à n’importe quel moment. »
Vient ensuite l’annonce de la liste du groupe France pour disputer la Coupe du monde au Japon, un moment qu’il décide de vivre seul. Extrait:
« J’avais envie d’être seul pendant l’annonce de la liste et c’était très bien comme cela. Il y a eu beaucoup de choses. C’était une préparation compliquée et difficile. C’était pour nous tester et voir jusqu’où on pouvait aller. On avait un bon groupe, un super groupe et c’est très important d’avoir des mecs avec qui tu te régales au quotidien. Je me sentais bien là-dedans et je suis content car on a réussi à créer quelque chose même si nous n’avons pas été jusqu’au bout. Il en est ressorti une équipe. Tout le monde nous annonçait perdant dès le premier match et au final on se qualifie. Je veux retenir notre esprit et le groupe que nous avons créé. »
Pour conclure, Charles Ollivon évoque le moment où il a été désigné capitaine du XV de France pour le Tournoi des Six-Nations. Extrait:
« C’est tombé sur moi pour le Tournoi des Six-Nations et ça a été beaucoup de bonheur pour moi. Cela veut dire beaucoup de choses : beaucoup de responsabilités. Je ne vais pas me mettre trop de pression. Je veux faire la même chose que nous avons fait pendant la Coupe du monde : ne pas se prendre la tête, s’amuser, créer quelque chose et les choses devraient arriver d’elles-même car ça marche quand on s’apprécie entre nous. Je ne suis pas inquiet pour cela. »
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3 Commentaires
Magique et poignant.Tu vas réussir Charles. Quand on est capable de cela sur soi on réussit forcément sur les autres. J’ai pas dit gagner à chaque fois. La défaite apprends tout autant.
Je crois que le Fighting spirit n’est pas qu’Irish.
Continues et régales nous !!!.
Un ami de quelqu’un que tu apprécies beaucoup et qui s’est rarement trompé sur les mecs: Juan.
Allez Captain. Ce rôle te vas bien je trouve.
Eric.
P…..
quand christian carrere et andre herrero tombent dans un shaker , apres le mix il en sort un charles ollivon !!
« Charles Ollivon »… Le « Joe van Niekerk » à la sauce française aux piments d’Espelette !!!
Bravo ! Bravo !!