Lors d’une longue interview accordée à Vincent Clerc pour Bromance, le trois-quarts centre du Rugby Club Toulonnais, Mathieu Bastareaud est revenu sur la saison ratée du XV de la Rade.

Dans un premier temps, ce-dernier se remémore les très belles années du RCT, entre 2013 et 2015 avec trois Coupes d’Europe remportées et un Bouclier de Brennus.

A l’époque, cela lui semblait naturel de gagner autant. C’est maintenant que le club Varois est dans la difficulté qu’il se rend compte combien cette période a été extraordinaire. Extrait:

« A l’époque, ça nous semblait tellement naturel de gagner. Notre préparation de la saison était construite pour arriver en phase finale. On savait qu’on commençait fort, on avait un petit moment de mou en novembre – décembre – janvier. Puis Bernard Laporte faisait sa fameuse gueulante et après on repartait et on était dans les clous. »

En tant que capitaine du RCT, le trois-quarts centre Toulonnais avoue se sentir un peu responsable de cet échec. Il rappelle ne pas avoir été très présent au club en raison des Tournées avec le XV de France et du Tournoi des Six-Nations. Extrait:

« Je commence à compter les années désormais. C’est compliqué car tu as la sensation de te sentir coupable. Tu te remets en question car tu es capitaine et tu te dis que si ça ne fonctionne, c’est peut-être parce que ton discours ne passe pas et que les joueurs n’ont pas envie de te suivre. C’est compliqué. Puis cette saison, avec la Tournée et le Tournoi, je n’ai pas forcément été très présent en club. Ça fait encore plus mal car tu as l’impression d’abandonner l’équipe. Je pense avoir laissé beaucoup de plumes avec l’équipe de France, surtout mentalement. Quand tu es considéré comme un leader, tu es forcément plus exposé. Sur le Tournoi, on a été très exposés et pas que positivement, que ce soit moi, Guilhem Guirado ou d’autres. Je ne sais pas si ça a été trop car c’est un peu notre rôle. Il y avait beaucoup de jeunes joueurs et c’était à nous d’endosser certaines responsabilités. Mais c’était assez facile de nous reprocher certaines choses. Il y a des trucs que l’on ne peut pas forcément maîtriser. »

Une chose est sûre : il ne comprend pas s’apitoyer sur son sort. L’arrivée de la nouvelle génération aussi bien en équipe de France qu’à Toulon le pousse à se surpasse aux entraînements. Extrait:

« Ce qu’il y a de bien, moi qui suis un compétiteur orgueilleux, je n’aime pas me faire bouger par les jeunes. Donc ça me force à m’y filer encore plus à l’entraînement. C’est une génération très talentueuse. C’est une génération différente de la mienne, notamment dans l’approche de notre sport, de la préparation des matches… C’est plus à nous de nous adapter car on n’est plus beaucoup à être considérés comme des anciens ou des vieux. On a tendance à passer pour des vieux papy qui font que râler. En plus je suis un gros râleur donc ça n’arrange pas. Je suis assez exigeant envers moi et envers les autres donc des fois ça peut en brusquer certains. »