Les clubs amateur de rugby ont répondu au référendum lancé par le président de la Fédération Française de Rugby, Bernard Laporte.

A 59%, ils ont refusé l’arrivée d’un sélectionneur de nationalité étrangère à la tête de l’équipe de France.

Le patron du rugby Français a vivement été critiqué pour cette décision de consulter les clubs amateurs pour prendre une décision si importante pour l’avenir du rugby Tricolore.

Dans les colonnes du Midi Olympique, Bernard Laporte a justifié son choix de lancer un référendum plutôt que d’imposer son propre choix. Extrait:

« C’était un véritable changement de principe de prendre un sélectionneur étranger. C’est aussi une chose que je n’avais pas inscrite dans mon programme, dans mes engagements. Au départ, quand j’arrive à la Fédération, je pense sincèrement que le XV de France a touché le fond en 2015, qu’il est sur la voie du renouveau. Deux ans et demi plus tard, mon avis a évolué… De plus, au sein du bureau fédéral, quand j’ai évoqué la possibilité d’engager un entraîneur venu d’ailleurs, certains étaient d’accord mais d’autres clairement en opposition. On m’a alors rappelé que j’ai été élu sur quarante-quatre engagements et que cela n’en faisait pas partie. J’ai aussi vu, que le monde professionnel n’était pas défavorable, mais la fédération c’est d’abord le monde amateur. Comme je suis tenace, j’ai voulu donner la parole aux clubs et nous sommes passés par un référendum. »

Il avoue cependant qu’il penchait davantage pour recruter un sélectionneur étranger. Mais il respectera la volonté des clubs amateurs. Extrait:

« J’ai pris acte et je vais respecter ce choix. Personnellement, je ne vais pas le cacher, cela ne m’aurait pas gêné, au contraire, d’aller chercher l’un des plus gros palmarès mondiaux. Mais encore une fois, je suis là pour appliquer ma politique et écouter les clubs. Clairement, j’étais favorable à cette révolution culturelle. Quand j’entraînais le XV de France, l’entraîneur de l’Irlande s’appelait Eddie O’Sullivan. Ce n’est plus le cas… Les Gallois ont pris Gatland et je crois que son remplaçant sera également un Néo-Zélandais ; les Anglais ont fait pareil… Bref, les exemples ne manquent pas. Je voulais aller vite car au cours de mes rencontre durant le Tournoi des 6 nations, j’ai pris conscience que ces entraîneurs, à savoir Gatland, Jones ou Hansen, étaient sollicités par ailleurs et que, si je voulais pouvoir en engager un pour 2023, il fallait le faire durant ce printemps. C’est pourquoi nous avons lancé ce référendum sans faire campagne. »

Lorsque le journaliste lui demande si ce référendum n’était finalement pas une erreur, Bernard Laporte répond. Extrait:

« Maintenant que l’on connaît les résultats, c’est facile de dire cela. Mais si c’était refaire, je le referai. Cela allait être une véritable révolution et je voulais concerner tout le rugby français. Ils ont dit non à 59 %, on passe à autre chose. »