Karabatic et Contepomi : « On a les mêmes valeurs » (midilibre.com)
Karabatic et Contepomi : « On a les mêmes valeurs » (midilibre.com)
Le dimanche 21 novembre 2010 à 12:53 par David Demri
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Que pouvez-vous nous dire l’un de l’autre ?
Nikola Karabatic : J’aime le rugby car on partage beaucoup de valeurs. Rencontrer Felipe est un honneur. C’est un des meilleurs demis d’ouverture. Je suis ses matches à la télé avec Toulon. Felipe Contepomi : C’est un des meilleurs joueurs de handball. Sa notoriété n’est pas à faire. Comment perçoit-on le rugby dans la famille Karabatic et comment perçoit-on le handball chez les Contepomi ? N. K. : Ce n’était pas dans notre culture yougoslave de suivre ce sport. Chez nous, le ballon était plutôt rond qu’il soit de foot, de basket, de hand ou de water-polo. Je n’y ai jamais joué. Je l’ai découvert assez tard et ça m’a plu. J’apprécie l’engagement, le contact, le courage dont il faut faire preuve et que je retrouve dans mon sport. Chez nous, à présent, on aime le rugby. F. C. : En Argentine, on s’intéresse beaucoup aux sports collectifs, mais le hand n’est pas trop connu. On en voit un peu à la télé, mais le niveau est nettement moins relevé que chez vous. En France, c’est le top niveau. Rugbyman, handball, qu’est-ce qui vous sépare, qu’est-ce qui vous rassemble ? N. K. : Au rugby, le ballon est ovale et ses rebonds sont bien plus capricieux que le ballon de hand
(rires). En fait, Felipe a tout dit. Dans les deux sports, tu ne peux rien faire tout seul. F. C. : Les deux disciplines ont beaucoup de valeurs communes. Ce sont les valeurs de la vie : le sacrifice, la solidarité, le don de soi. On a dans les deux cas besoin d’individualités, mais elles ne sont rien sans l’équipe, ni l’esprit collectif.
Quel poste occuperiez-vous dans la discipline de l’autre ?
N. K. : J’aurais aimé être ailier ou arrière. C’est du combat, du un contre un dans des petits espaces. Mais sans doute le poste de centre correpond mieux à mon profil. F. C. : Regardez ma taille, je suis bas et les handballeurs sont grands. Que voulez-vous que je fasse ? Gardien de but, peut-être. Quelles chances la France et l’Argentine ont-elles d’être champions du monde de handball et de rugby en 2011 ? N. K. : On aura un titre à défendre en janvier prochain en Suède avec de bonnes chances puisqu’on a quasiment la même équipe. Maintenant, chaque équipe veut nous battre et beaucoup d’entre elles ont progressé. Au rugby, la France a ses chances. Elle a fini quatrième de la dernière Coupe du monde, derrière l’Argentine d’ailleurs. Les Bleus peuvent battre les meilleurs, mais il leur manque encore la constance par rapport à d’autres et peut-être aussi un peu de chance. F. C. : Pour l’Argentine, en handball comme en rugby, je crois bien que les chances sont les mêmes, 1 % tout juste. On espère, bien sûr, faire une bonne Coupe du monde. La réalité, c’est qu’il y a des équipes plus fortes que nous. On travaille en tout cas pour faire une bonne compétition.
Quel rêve aimeriez-vous réaliser sur un terrain ? N. K. : J’aimerais participer aux Jeux Olympiques avec mon frère Luka. F. C. : Alors ça, c’est un vrai rêve : être champion du monde. Déjà, qualifions-nous pour les quarts de finale. Quel sportif admirez-vous le plus ?
N. K. : Petit, j’aimais beaucoup Michael Jordan. Comme j’aime le tennis, j’apprécie Rafael Nadal. Il a réussi jeune et dégage beaucoup de hargne. F. C. : Maradona, mais le côté sportif. Il a fait des choses avec le ballon que personne d’autres ne peut faire. Même en jouant avec des équipes moyennes, il les a toujours conduites à la victoire. Regardez ce qu’il fait à Naples et avec l’Argentine en 1990. Celle-là était moyenne, elle va en finale. J’admire aussi Zizou. Il est d’une autre planète.
Un pronostic pour le France – Argentine de samedi ?
N. K. : La France aura une revanche à prendre. Je ne peux pas dire de score. Allez, 10-7. Un match de défense. F. C. : Ce sera très difficile. La France est la meilleure équipe d’Europe, une des meilleures du monde. Je ne peux pas donner un score. J’espère qu’on fera un bon match.
Recueilli par Frédéric PRADES et Patrice ESPINASSE
FELIPE CONTEPOMI RUGBY à XV
Les chiffres valent mieux que de longs discours. Contepomi, c’est trois Coupes du monde, 68 sélections et 509 points avec l’équipe d’Argentine, mais aussi deux Coupes d’Europe avec les Irlandais du Leinster. Chirurgien de formation, ce joueur polyvalent est capable de découper au bistouri toutes les défenses, au poste d’ouvreur ou de centre. Depuis la saison dernière, il foule les pelouses du Top 14 avec Toulon. Et ce samedi, le capitaine a encore inscrit 17 des 22 points des Pumas en Italie (16-22). Né à Buenos Aires. 33 ans. 1,84 m, 92 kg. Clubs successifs : Bristol (2000-2003), Leinster (2003-2009), Toulon (depuis 2009).
A cinq jours du test-match de rugby France-Argentine à Montpellier, Adidas avait réuni deux de ses ambassadeurs hier, au stade Yves-du-Manoir. Découverte sympa et insolite
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