Cette saison, le staff du Rugby Club Toulonnais a la ferme volonté de faire émerger des jeunes joueurs du centre de formation. Cela a d’ores et déjà été constaté puisque Anthony Belleau, Swan Rebbadj, Emerick Setiano, Rudy Gaheteau et d’autres encore sont régulièrement appelés avec l’équipe professionnelle pour les matches du week-end.

Lors d’un entretien accordé à Var-matin et à Rugbyrama, le patron du centre de formation du RCT, Laurent Emmanuelli a expliqué la nouvelle politique du club Varois. Extrait:

« Il y a une nouvelle politique voulue par le président avec la volonté de mettre le centre de formation en avant. La volonté est de faire émerger des jeunes du centre de formation afin qu’ils deviennent des cadres de l’équipe première et ainsi assurer une rotation pour permettre au club de se projeter sereinement vers l’avenir. La formation doit assurer un renouvellement naturel de l’effectif et la pérennité sportive du club. On veut changer l’étiquette qu’on nous a souvent collée : celle d’un club qui ne forme pas et en a rien à faire des jeunes. On en a souffert. C’est vrai que c’était parfois compliqué de voir émerger des jeunes, mais on en a toujours eu. Regardez dans beaucoup de club, il y a des joueurs issus du centre de formation de Toulon. « 

Contrairement aux saisons passées, le RCT a pour objectif de piocher du côté des jeunes. Pour cela, les membres du staff Toulonnais rendent régulièrement visite aux Espoirs pour faire le point sur les joueurs qui peuvent postuler. Extrait:

« Quand on cherchait des jeunes pour combler les absences que l’on pouvait avoir à certains postes au niveau de notre centre de formation, on a parfois ramé. Ça a été le cas, notamment, avec Méric et Belleau. Ils avaient la crainte de ne pas pouvoir accéder à l’équipe première. Quand on a un jeune qui tient la route, c’est toujours dommage de s’en priver. Mais si on prend l’exemple de la saison passée, c’était chaotique, ce n’était pas forcément propice aux expérimentations. Désormais, Fabien Galthié, Fabrice Landreau et tous les membres du staff sont très attentifs. Ils demandent les stats de jeunes, viennent voir les entraînements et selon leurs emplois du temps viendront voir les matches des Espoirs. On s’inspire de ce qui se fait chez les anglo-saxons. Ils sont en avance sur nous sur les skills notamment. Ils ont compris que plus vite on développe les capacités individuelles, plus vite le collectif progresse. »

Laurent Emmanuelli rappelle que le centre de formation du RCT en date pas d’hier. Extrait:

« C’est avant tout un travail d’équipe. On n’a rien inventé. Il y a toujours eu une formation au sein du club. On essaie simplement de construire sur le moyen et long terme. Le RCT, quoi qu’on en dise, reste un club attractif. Avec le dispositif Jiff (joueurs issus de la formation française), une nouvelle politique est mise en place. 

Ce-dernier précise également que dès la saison dernière, Bastien Soury avait déjà été préféré au joker médical Shalva Mamukashvili pour palier les absences de Guilhem Guirado et Jean-Charles Orioli. Extrait:

« L’année dernière déjà, malgré la venue d’un joker médical au talon (Mamukashvili), c’est Bastien Soury qui avait été préféré. Il connaissait mieux le jeu préconisé par Toulon. Au centre de formation nous avons un bon socle à peu près équilibré, même si culturellement on forme davantage d’avants. C’est intéressant d’emmener les meilleurs éléments au plus haut niveau. Cette alchimie a un côté excitant. C’est très important de conserver un côté identitaire. Après, on doit progresser notamment au niveau des installations. Les choses vont évoluer avec le temps. Investir est indispensable. »

Pour conclure, Laurent Emmanuelli est revenu sur le faux-départ d’Anthony Belleau à Agen. Extrait:

« Anthony souhaitait davantage de temps de jeu. On pensait alors qu’un prêt éviterait la frustration. Et puis il y a eu la fin de saison que vous connaissez… »