De retour au poste d’arrière, Nick Abendanon affiche une grande forme et n’envisage pas autre chose que de soulever le Brennus, ce dimanche (20 h 45), face à Toulon. Un titre qui, selon lui, récompenserait la saison de l’ASM.

Dans quel état d’esprit vous sentez-vous à la veille de cette finale de Top 14 ?
« La saison a été longue mais on est là où on voulait être. Il n’y a pas de meilleur endroit qu’une finale pour finir. Maintenant, il faut tout donner pour gagner, c’est aussi simple que cela. On mérite quelque chose cette année. On a bien joué et il faut absolument un titre pour couronner tout ce qu’on a fait. »

Comment gère-t-on les dernières heures avant une finale ? On trouve le temps long ?
« C’est un sentiment un peu étrange car on sent bien que ce n’est pas une semaine comme les autres. Quelque part, on pense tous à ce qui peut arriver après, mais il faut vraiment éviter de trop le faire. Il faut se concentrer sur le match et tout ce qu’on a à faire sur le terrain. Si on parvient à se focaliser là-dessus, on a une bonne opportunité de faire un gros match. »

Brandir le Bouclier à Jaude, on y pense ?
« On essaie de ne pas le faire. Bon hier, j’ai vu la vidéo de 2010 sur votre site. C’était fou. Ça donne envie mais il y a une dernière marche avant ça. Pas la plus facile car on connait les qualités de Toulon, avec leurs grands joueurs. Ce sera un test. »

Vous avez déjà battu Toulon en phase finale cette saison, lors du quart de finale de Champions Cup au Michelin (29-9). Doit-on s’attendre au même genre de match ?
« Je pense que ça va être totalement différent. Premièrement parce que le contexte est très différent. Là, c’est une finale. Ensuite, la physionomie sera certainement différente également. J’espère d’ailleurs qu’il y aura plus de jeu !

« C’est la défense qui va gagner le match »

Quel sera la clé du match selon vous ?
« Tout le monde parle de notre attaque mais pour qu’elle fonctionne il faudra d’abord que la défense fonctionne. Selon moi, c’est elle qui va gagner le match. On aura besoin d’être disciplinés dans les rucks, comme contre le Racing. Tout le jeu de Toulon s’articule autour des « gros joueurs » qui essaient de gagner la ligne d’avantage. Si on peut arrêter ça, on aura l’opportunité de libérer vite les ballons, de mettre en place notre jeu rapide. C’est notre façon de faire, on veut rester là-dessus. Si on arrive à imposer ça contre les Toulonnais, on va les fatiguer et les espaces peuvent s’ouvrir lors des dernières 30 ou 20 minutes. »

Comment vivez-vous ce retour au poste d’arrière ?
« C’est un peu bizarre parce que cette saison, j’ai joué tout le temps à l’aile, notamment quand Scott (Spedding, Ndlr) était en sélection. Après, je n’ai pas vraiment eu besoin de temps d’adaptation car j’ai joué arrière toute ma carrière. Finalement, c’est assez naturel pour moi de changer de poste. C’est presque la même chose. »

« Ils donnent beaucoup d’énergie aux vieux comme moi ! »

En qualité d’arrière, vous aurez un rôle important stratégiquement parlant. Entre occuper le terrain au pied et relancer à la main, y a-t-il une stratégie que vous semble plujs opportune contre Toulon ?
« Ça va dépendre de ce que je vois en face de moi quand j’aurais le ballon. D’une manière générale, je n’aime pas spécialement rendre le ballon au pied et s’il y a une opportunité de jouer, je la saisis. En finale, il faut jouer mais jouer aux bons moments et aux bon endroits. C’est toujours mieux de le faire dans le camp adverse par exemple. Ça dépend aussi des joueurs que j’ai autour de moi. S’ils me donnent les bonnes informations, qu’ils me disent de jouer, je le fais car j’ai confiance en eux. J’espère d’ailleurs qu’il y aura beaucoup d’espace pour moi, Raka, Damian et David, qu’on pourra mettre beaucoup de vitesse. Mais en finale, c’est toujours difficile car les espaces se ferment très très vite. »

Voyez-vous une différence dans la manière d’apréhender cette finale de Top 14, par rapport à celle de 2015 ?
« La semaine de préparation est pareille, on essaie de mettre en place les petits détails car on sait qu’une finale peut se jouer sur une seule action. Par rapport à 2015, je pense qu’on a plus de fraîcheur, car on a eu peut-être moins de blessures durant la saison. Après, c’est difficile de comparer car beaucoup de joueurs sont partis. C’est vraiment différent. Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans l’équipe aussi. C’est bien parce qu’ils donnent beaucoup d’énergie aux vieux comme moi ! »

Ils vous inspirent ?
« Oui. Quand tu vois des joueurs comme Damian (Penaud) ou Raka faire ce qu’ils font sur le terrain, ça donne beaucoup de confiance à l’équipe et, individuellement, ça donne aussi envie de faire la même chose. »

Source: La Montagne