Cet international Français dénonce: « Le joueur est vraiment considéré comme un mouchoir »

Cet international Français dénonce: « Le joueur est vraiment considéré comme un mouchoir »

Le vendredi 24 février 2017 à 10:04 par David Demri

13 Commentaires

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Info Hors RCT

Vous vous souvenez très certainement d’un certain Guillaume Boussès, ancien trois-quarts centre international Français (1 sélection) passé par Toulouse, Biarritz, Bourgoin, le Stade-Français, le Racing 92 et Oyonnax.

En juin 2016, ce-dernier décide de quitter subitement le monde du rugby professionnel pour se rendre à Genève afin d’entraîner un petit club Suisse.

Interrogé par un média Suisse, Guillaume Boussès n’a pas hésité à pousser un coup de gueule au sujet du rugby professionnel Français. Il estime que les joueurs sont considérés comme des mouchoirs. Extrait:

« C’était un choix de vie, une manière de dire que j’en avais marre de la manière dont le rugby évolue. De la relation avec les entraîneurs. Le joueur est vraiment considéré comme un mouchoir. On te prend, on t’utilise, on t’essore bien et quand tu n’as plus rien à offrir, on ne te connaît plus. Lorsque j’ai fait mes débuts dans le rugby de haut niveau, beaucoup de jeunes étaient encore étudiants et les anciens étaient des pluriactifs, travail le matin, entraînement l’après-midi. Aujourd’hui, le joueur de rugby a perdu le pied dans l’entreprise. Tous ceux qui n’ont pas 50 capes en équipe de France, je ne sais pas ce qu’ils vont devenir. Ils n’ont pas gagné suffisamment pour être rentiers, ils n’ont pas un nom pour faire consultants à la télé, ils ne sont pas restés suffisamment longtemps dans un club pour y nouer des liens avec le tissu local. »

Il précise également que certains joueurs, pour répondre aux critères des coaches, n’hésitent pas à prendre des produits parfois illégaux. Extrait:

 » J’ai rêvé de jouer au rugby parce que c’est le jeu que j’aimais quand j’étais gamin dans mon village. Ma mère me courait après pour que je rentre à la maison faire mes devoirs. A cette époque, dans une équipe, on pouvait être gros, on pouvait être élancé, on pouvait être petit, il y avait une place pour chacun. J’ai eu ma sélection en équipe de France mais j’en suis vite parti parce que je ne faisais pas 1m90 pour cent kilos. Je ne représentais pas l’homme-robot dont Bernard Laporte rêvait à l’époque. Pour répondre à ces critères et espérer des rémunérations futures, des jeunes n’hésitent pas à prendre des compléments alimentaires, et peut-être des produits illicites, pour allonger les fibres musculaires. Les produits autorisés ne sont pas tous testés, il en arrive de partout. Il y a aussi toute cette omerta au sujet des chocs, des commotions. »

Quand le journaliste lui demande s’il n’est pas en train de cracher dans la soupe, il répond par la négative. Extrait:

« Je regrette juste que l’on ne montre pas assez la réalité, on surfe sur les valeurs du rugby, l’esprit d’équipe, la convivialité. C’est très bien pour faire des séminaires en entreprises mais quand on est acteur de ce monde-là, quand on creuse, où sont les belles idées, les grands mots? Il y a un vrai décalage. »

Enfin, il retrace son parcours et ne manque pas d’énumérer ses déceptions. Extrait:

« Je suis parti de Toulouse parce que la relation n’était pas nette avec l’entraîneur Guy Novès. La première année, j’ai dix-huit ans, j’apparais régulièrement en équipe première, tout va bien. L’été suivant, mon copain Nicolas Jeanjean et moi ne figurons pas sur la liste des joueurs inscrits pour la Coupe d’Europe. Personne ne le dit mais on sent qu’il faut faire de la place pour Clément Poitrenaud et Frédéric Michalak, qui ont un an de moins. Ce sont d’excellents joueurs et ils ont fait un parcours magnifique mais leur carrière a été boostée et la nôtre freinée. C’est la loi du sport, mais il y a aussi d’autres facteurs, comme les relations personnelles, qui influencent les jugements et les décisions.

A Biarritz, tout allait bien sur le terrain. Par contre cela a toujours été compliqué avec les dirigeants. Chaque année, il fallait renégocier son salaire et, jusqu’à ce que je prenne un agent, j’ai toujours été payé en dessous du prix du marché. Lorsque je me suis blessé au genou, le club a communiqué sur le fait qu’il me prolongeait mais parallèlement baissait mon salaire de 50%.

Au Racing, je suis arrivé dans une équipe un peu particulière, avec des dirigeants particuliers, et ce sentiment qu’il faut être «bankable» pour jouer. Oyonnax, c’était déjà pour sortir en douceur et ne pas finir complètement écœuré par ce monde-là. »

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13 Commentaires

  1. Valmax2017 24 février 2017 at 10h- Répondre

    un quasi inconnu qui crache dans la soupe!!!ou plutôt un aigri qui n’a pas réussi pleinement sa carrière de sportif de haut niveau.

    • MaaS83 24 février 2017 at 10h- Répondre

      Inconnu pour toi. Pas pour les personnes qui s’intéressent un peu au rugby. Il aurait pu être le futur espoir français à l’époque.
      Mais sur ce qu’il dit, rien ne m’étonne personnellement.
      1. Pour l’avenir des joueurs moyens, si il n’y a pas de diplômes c’est mort.
      2. Le dopage est présent. Alors peut être moins en pro (et encore) mais ça se dope entre 15 et 18 ans quand personne contrôle. A la place de prendre 10cm en 3 ans tu en prends 20.
      3. Laporte a toujours voulu des monstres. Mermoz a toujours eu un tour de retard sur Bastareaud pour Laporte.
      4. Pour Toulouse c’est de la rancoeur je pense. Quand on voit sortir 2 génies comme Michalak et Poitrenaud, tu sors et c’est tout.
      5. Biarritz on a vu le résultat. Quand tu n’arrives plus à aligner un salaire, tu ne peux plus arnaquer le système toute la vie.

      • Satanas 24 février 2017 at 11h- Répondre

        Je pense que tu es un vrai connaisseur et sache que tout ce que tu énumère est quasiment vrai à 95 % félicitations

      • Valmax2017 24 février 2017 at 12h- Répondre

        1 selection , çà résume tout !

        • aue.luc 24 février 2017 at 12h- Répondre

          Pas tiens, quoi de plus simple, obtenir une sélection?

        • le nougatier 24 février 2017 at 13h- Répondre

          A ben a ce compte là, ton résumé et encore plus limpide….

      • lecuréduXV 24 février 2017 at 13h- Répondre

        2.merde alors !!Notre super ouvreur bernard a oublié d’en prendre à 18 ans.

        Boussés était un espoir et est resté un espoir malheureusement parce qu’il se sentait persécuté .
        3.laporte ne représente pas le rugby francais , –>bastaraud ne rentre pas dans les plans de noves
        Bousses n’a jamais eu le niveau épicétout

    • Explorer 24 février 2017 at 13h- Répondre

      Et Chabal, qui a dit la même chose, nous sommes du bétail, il était aigri et inconnu ?

  2. gemayol 24 février 2017 at 10h- Répondre

    Il lui faudrait un stage en entreprise et il verrait que les mouchoirs il y en a des millions. Toujours cet égo qui leur font croire que ce sont des êtres supérieurs

  3. sergio83 24 février 2017 at 11h- Répondre

    En ce qui me concerne Je partage son point de vue.
    Ce n’est pas un aigri, il dénonce tout simplement le manque d’humanité que produit les hommes face au pouvoir de l’argent. Le rugbyman d’aujourd’hui est tout simplement un ouvrier professionnel comme les autres, et celui qui pense le contraire se trompe lourdement.

  4. Magik 24 février 2017 at 11h- Répondre

    Je suis mitigé mais c’est vrai qu’il est de la génération des rugbymen pro et pas de ceux qui ont vu la bascule amateur/pro.

    Quand tu vois la trajectoire d’un Gallion (dentiste), Champ (DG de société), d’un Fitzy (avocat), Contepomi (médecin) et d’autres, eux ont eu assez de jugeotte pour ne pas se voir dans le rugby ad vitam.

    En fait, j’ai du mal à pleurer sur les sportifs, encore moins sur ceux qui sont en activité maintenant. Oui, leur carrière est courte. Mais ils gagnent en 10 ans ce que je vais gagner dans toute ma carrière. C’est plus facile de « démarrer » dans la vie à 35 ans avec un tel pécule, sauf si on a géré son fric comme un cul.

    Et là, c’est à eux de pas être cons.

    Et de même, le voir pleurer sur les « conditions de travail précaires » et sur la concurrence, des éléments qui sont le quotidien de millions de français, ça me gène.

    Je ne dis pas qu’ils ont forcément une vie de rêve, mais de là à se plaindre…

    En revanche, pour les excès du rugby moderne sur le profil physique des joueurs, je ne peux que le rejoindre. Quand on voit l’état des joueurs sudistes de 45 ans … On est loin de la condition physique d’un Melville ou d’un Champ, justement.

    On a aussi un Blanco, certes. Mais il se dope au saindoux.

  5. Jacquo 24 février 2017 at 12h- Répondre

    Oh pauvre y’a t il un club dans lequel il a pas joué lui ? Le grand espoir du rugby français .,, haha

  6. jj83 24 février 2017 at 13h- Répondre

    Sans parler de sa valeur de joueur de rugby , je ne me rappelle pas trop de lui, je pense que tout ce qu’il dit est très , très proche de la réalité . Quand on parle de rugby professionnel , on parle de profession et donc il faut être productif . je ne parle pas de la valeur humaine de la situation mais de la réalité que nous connaissons tous dans notre travail .