Contre Toulon, Bourgoin a enregistré son troisième revers à domicile depuis l’entame du championnat. Inexistant dans le jeu et surclassé en conquête, le CSBJ inquiète et s’apprête à vivre une semaine délicate. Joueurs et entraîneurs sont conscients de la situation et tirent la sonnette d’alarme.

Sept défaites en huit rencontres. Six points au compteur et lanterne rouge du Top 14. Le bilan de Bourgoin est tout simplement catastrophique. En perdant vendredi contre Toulon (26-3) à Pierre-Rajon, les Isérois ont rendu une copie désastreuse. Inexistants dans le jeu et arc-boutés la plupart du temps dans leur camp, ils ont été des plus défaillants en conquête avec un festival de maladresse en touche (sept ballons perdus) et une mêlée broyée (quatre pertes). Avec de telles statistiques, Bourgoin ne pouvait pas espérer mieux dans son antre. Le pire, c’est que les partenaires d’Anthony Forest enregistrent une troisième défaite en quatre réceptions cette saison.

« C’était un match cauchemardesque. On n’a pas eu beaucoup de ballons en conquête et on n’a pas été précis sur le peu de lancements de jeu que l’on a eus. Il faut retrouver impérativement une conquête. On savait que Toulon venait ici avec un gros mental et on ne fait plus peur à personne à domicile. Il faut se rendre à l’évidence: on n’est pas au niveau pour l’instant », livrait en toute lucidité le centre David Janin. « Il est impossible de jouer au rugby sans ballon. On a eu une conquête défaillante, autant en mêlée qu’en touche. On se perd complètement devant. C’était un désastre« , rajoutait à la fin de la rencontre le coentraîneur Xavier Péméja.

Janin : « Se dire les choses en face »

Bourgoin reconnait sans se cacher ses faiblesses. Mais il est plus difficile d’en expliquer les raisons. « Nous n’avons eu aucun ballon. C’est simple, aucun ! Dire pourquoi ? En mêlée, je sais. Nous enregistrons les blessures de nos deux recrues au poste de pilier (Du Preez et Buckle, NDLR) et il a fallu mettre en place des solutions dans la semaine. Mais en touche, je ne sais pas. Si nous avions tout changé, je comprendrais. Nos lacunes y sont incompréhensibles« , analysait dans Midi Olympique Péméja. L’heure est donc grave pour les Isérois qui sont à la traine sur le plan comptable. Un mini-championnat à trois avec La Rochelle et Agen se dessine inéluctablement. Et une seule formation sauvera sa peau.

Une réaction d’orgueil est donc attendue lors de la venue de Brive samedi. Le public l’attend vivement et a déjà montré des signes de mécontentement en réclamant la démission de l’autre entraîneur, Eric Catinot. Pas serein, Bourgoin doit resserrer les rangs. « Il faut qu’on arrive à se dire les choses en face et que l’on arrive à retrouver un projet de jeu cohérent à l’entraînement », lâche le centre David Janin. »Il faut à tout prix qu’on réagisse contre Brive, parce que notre situation devient dramatique. On doit travailler et corriger ce qui ne fonctionne pas. Il va falloir qu’on se ressaisisse mentalement », précise le demi de mêlée Mickael Forrest. Les doutes sont bien présents et une défaite contre Brive plongerait le CSBJ dans une sérieuse crise de nerfs.