Le premier discours de Bernard Laporte en tant que président de la FFR
Le premier discours de Bernard Laporte en tant que président de la FFR
Le dimanche 4 décembre 2016 à 10:32 par David Demri
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Élu ce samedi nouveau président de la Fédération française de rugby pour les quatre prochaines années, Bernard Laporte a confié sa fierté au terme de cette campagne. Et fait le point sur le dossier du Grand Stade, qui devrait être abandonné.
Bernard, quel est votre premier sentiment après cette élection à la tête de la Fédération française de rugby ?
Il y a beaucoup de fierté, beaucoup d’émotion, beaucoup de considération pour toute mon équipe. Je suis fier d’eux. Fier aussi bien sûr d’être le président de la Fédération française de rugby. Je n’ai jamais programmé quoi que ce soit. Si un jour on m’avait dit : « tu seras président de la fédé », j’aurais dit que ça ne m’intéresse pas. Il y a deux ans, cela m’a intéressé en voyant ce monde amateur dans la difficulté, ce manque d’équilibre entre monde le professionnel et amateur. Je me suis dit pourquoi ne pas apporter des solutions, tout au moins une démocratie dans notre Fédé.
Etes-vous surpris par votre score (Bernard Laporte a obtenu 52,56 % des votes) ?
Nous avons eu une organisation formidable. On savait depuis hier le nombre de clubs qui montaient, qui votaient ou qui portaient des procurations, les clubs qui étaient engagés avec nous. Surpris non, mais on ne sait jamais.
On vous a senti très ému au moment de votre discours devant les clubs, après un combat dans lequel vous vous êtes lancé à fond…
Cette campagne m’a permis de découvrir ces clubs (amateurs). Quand vous êtes dans un monde pro, vous êtes loin du monde amateur. Là, j’ai vu vraiment la difficulté, j’ai vu des gens passionnés, engagés, généreux mais à bout de souffle. J’ai vu des gens qui me parlaient avec la larme à l’œil. Cela vous donne de la force de les défendre.
Vous irez une fois par semaine sur le terrain…
Oui, j’ai pris l’engagement d’aller une fois par semaine faire un entraînement, une réunion avec un club. Je veux garder ce contact avec eux.
Il y a aussi ce problème du match de Top 14 du dimanche après-midi…
Il faut faire quelque chose. Ce n’est pas chercher à porter préjudice au monde pro, mais le monde amateur est en train de mourir. Un club qui a 50 000 euros de budget qui vous dit : « je faisais 15 000 de buvette sur la saison passée mais aujourd’hui je fais 5 000 euros parce que personne ne vient car ils regardent le match. » C’est énorme, considérable pour ces clubs-là. Si on ne leur donne pas les moyens, c’est difficile pour ces clubs de créer des écoles de rugby, de transmettre la passion. Il est question d’équilibre entre la ligue et le monde amateur. 99% des réunions (avec les clubs amateurs) que l’on a faites, cette question est revenue sur la table.
Le Grand Stade, c’est un projet qui n’existe plus ?
Dans nos têtes, non, il n’existe plus. Au départ, c’est une bonne idée d’avoir son stade, personne n’a dit le contraire. Mais quand vous vous organisez pour apporter 200M d’euros et que vous n’apportez que 320 000 euros, vous comprenez qu’il y a quelque chose qui ne va pas, qui n’est plus crédible. Ils auraient dû dire stop, on ne peut pas. On n’a pas les moyens. L’idée était bonne mais on n’a pas les moyens. Ça fait 7-8 ans que ce dossier est sur la table, ça n’avance pas. Maintenant, on nous dit qu’un autre partenaire va rentrer, que ce ne serait plus un dossier de la fédé. Peu importe, pour nous, ce n’est pas viable.
L’abandon de ce projet est aussi une occasion de délocaliser les matchs des Bleus ?
Je suis pour un panachage. Le France-Samoa a été une réussite. J’ai eu le privilège, en tant qu’entraîneur du XV de France, d’aller jouer à Marseille à Nantes, c’était à chaque fois des réussites. Bien sûr que les gros matchs contre Blacks ou l’Angleterre, il faut les jouer à Paris car c’est symbolique, qu’il y a 80 000 places et donc la recette compte aussi, mais vous avez vu France-Australie ? On est obligé de brader à 40% quinze jours avant le match. Vous ne croyez pas qu’il vaut mieux aller jouer à Lyon ou à Marseille dans un stade plein ? L’équipe de France doit aller à la rencontre des supporters.
Avez-vous pensé à votre première discussion en tant que président avec Guy Novès ?
Non pas du tout, je ne vais pas faire un discours. Je vais parler avec Guy comme on se parlait lorsque j’étais entraîneur. Je n’ai rien contre Guy, absolument rien. Il a été nommé entraîneur de l’équipe de France. Comme je le disais, je n’ai pas pris un engagement devant les club en disant : « je vais changer l’entraîneur ». Je ne vois pas pourquoi je le ferai. Il n’est pas du tout question de cela. Il a un staff, ils font du bon boulot. Il faut regagner, il le sait, les joueurs le savent aussi. On ne peut pas se satisfaire d’une équipe de France qui perd. Ils ont une belle mission, ils sont compétents.
On sent qu’il y a beaucoup plus d’homogénéité, beaucoup plus une notion d’équipe, il faut aller plus loin. La preuve, on ne gagne toujours pas. Nos engagements, c’est d’avoir les joueurs sous contrat pendant 6 mois et de les laisser aux clubs pendant 6 mois.
Si vous résumiez votre programme en trois mesures fortes, quelles seraient-elles ?
Redonner la parole aux clubs, mettre le vote décentralisé en place dès le début. C’est ce que je ferai. Je veux que les clubs décident de leur avenir, je veux que l’on puisse les interroger en permanence.
Aller plus loin pour que cette équipe de France redevienne l’une des meilleures nations du monde, ce sera notre objectif.
Reprendre le dossier initié par Pierre Camou de l’organisation de la Coupe du monde 2023 en France. On a du retard aujourd’hui, je le comprends, il y avait une élection en jeu. Les énergies étaient focalisées dessus. Nous devons reprendre dès lundi le dossier pour le porter haut et fort et faire en sorte que la France gagne l’organisation de cette Coupe du monde 2023. Nous tiendrons tous nos engagements.
Source: rmcsport.com
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J’espère que les choses vont bouger avec Laporte… En tout cas, ca pourra pas être pire.