Lors d’un long entretien accordé au Midi Olympique, le président de la commission centrale des arbitres, Didier Mené a évoqué l’évolution de certaines règles du rugby en vue de la saison 2016 / 2017.

Voici un récapitulatif des changements pour cette nouvelle saison:

Davantage de sévérité pour les défenses:

« L’arbitrage n’accompagne pas assez les intentions. Je trouve qu’il y a trop de sévérité sur les attaques par rapport aux défenses. Les statistiques ne le confirment pas, pourtant : 65  % des pénalités sont sifflées à l’équipe qui n’a pas le ballon. Mais il y a tout de même un problème de philosophie d’arbitrage. Il doit devenir plus favorable aux offensives. Par exemple, dans les rucks, il ne doit pas seulement récompenser les gratteurs mais laisser davantage de temps pour attendre le résultat du déblayage. C’est comme tous ces joueurs qui sont hors-jeu de cinquante centimètres et qui ont les mains sur les genoux prêts à défendre, ils doivent être sanctionnés. Il faut un fil conducteur quand tu es au sifflet, sinon tu agis comme un robot. » 

L’arbitrage vidéo pourrait rapidement changer:

 « Le protocole est trop vaste à notre goût. Nous y sommes contre. Ce n’est pas du tout une avancée. Il n’est pas dit que nous ne reviendrons pas aux cinq mètres et à l’en-but. Il y a une consultation de World Rugby en ce moment pour voir ce que chaque Fédération en pense et éventuellement revoir ce point. Mais même si ça ne change pas à ce niveau, nous avons l’intention de revenir à l’ancienne façon de faire. Il est tout à fait possible que, à compter de la saison 2017-2018, soit instauré un protocole franco-français. De manière à être moins emm… » 

Le lynchage des arbitres sera sévèrement sanctionné: 

« Il peut arriver qu’un arbitre gêne. Moi-même, je me suis fait marcher dessus quelques fois. Mais jamais comme ça. Il y a des façons d’écarter l’arbitre mais le balancer de cette manière, c’est inadmissible. C’est la première année qu’on voit ça, il s’agit d’un vrai manque de respect. On le voit déjà au niveau des présidents, qui dérapent de plus en plus, puis des entraîneurs. Ça peut arriver, de déraper, mais quand il y a récidive, c’est qu’on se fout de nous. Comment voulez-vous que les joueurs ne dérapent pas à leur tour ? Si on ne réagit pas, le rugby sera comme le foot dans dix ans. On y va tout droit et ça me fait peur. »

Davantage de sanctions pour les joueurs hors-jeux qui ralentissent le jeu:

« Tout joueur au sol dans le camp adverse, qu’il soit perpendiculaire au ruck ou pas, sera pénalisé. Ces attitudes subtiles freinent le jeu et gênent les relayeurs. Davantage de rigueur sera également demandée aux plaqueurs et assistants-plaqueurs. Il faudra être plus sévère avec la défense qu’avec l’attaque, contrairement à ce que j’observe actuellement. »

Les mêlées ne seront pas disputées à deux reprises:

« L’an passé, les arbitres avaient droit à un joker pour ordonner une deuxième mêlée au cas où la première s’était écroulée sans qu’une faute ne soit avérée. Cette année, il n’y aura plus de jokers. Ou pas plus que les doigts d’une main sur tout un match. Cela a commencé à marcher. Il faut poursuivre pour que changent les comportements. Le but n’est pas de tuer les mêlées mais il n’est plus question d’avoir des mêlées refaites. À vous de transmettre les consignes. »