La finale du Top 14 ce vendredi (20h45) va opposer Toulon au Racing 92. L’apothéose d’une saison dans le mythique Camp Nou de Barcelone que décryptent pour nous plusieurs spécialistes du monde de l’ovalie. Avec un léger avantage pour le RCT pour soulever le Bouclier de Brennus.

C’est l’objectif, l’accomplissement de toute une saison. Le Bouclier de Brennus est dans toutes les têtes des joueurs du Racing 92 et de Toulon qui s’affrontent ce vendredi (20h45) en finale du Top 14. Le Camp Nou va être le théâtre de la troisième confrontation entre les Franciliens et les Toulonnais. Si l’avantage est en faveur des coéquipiers de Maxime Machenaud (deux victoires contre une), les spécialistes donnent un léger avantage au RCT. « C’est du 50-50 même si je parierais sur l’expérience de Toulon, nous confie Jérôme Thion. Ils ont l’expérience de ces grands rendez-vous ». Même son de cloche du côté de Philippe Saint-André. « Toulon a un léger avantage car ils auront plus de fraîcheur comparé au Racing. Ils ont aussi plus d’expérience à ce niveau de la compétition même si les Franciliens ont joué la finale de la Champions Cup ».

Pour Pierre Rabadan, c’est « impossible de savoir qui va gagner. Il n’y a pas une équipe favorite. Le Racing 92 a perdu une finale, ils n’auront pas envie de reproduire la même chose. Toulon a une plus grande expérience. Cela va être un match costaud car ce sont des équipes denses ». Pierre Berbizier, l’ancien entraîneur du Racing 92, estime que les deux équipes partent sur un pied d’égalité. « D’un côté, on a l’expérience de Toulon sur ces matchs importants. Mais en face, il y a la dynamique du Racing. C’est du 50-50. Les finales se jouent sur des faits de jeu, sur l’arbitrage ».

L’IMPORTANCE DE LA CONQUÊTE ET DES RUCKS

Si une partie donne Toulon légèrement favori, l’ensemble de nos spécialistes retiennent deux choses : la conquête et les rucks. Des secteurs qui reviennent à chaque fois et qui seront déterminants dans l’obtention du Bouclier de Brennus. « Toutes les victoires commencent devant, assurent Jérôme Thion, champion de France en 2005 et 2006. Juan Fernandez Lobbe est le catalyseur du pack toulonnais. En face, il y a un Chris Masoe qui fera tout pour faire avancer ses coéquipiers. Pour les deux équipes, il faudra une grosse conquête ».

Mais la mêlée et la touche ne seront pas les éléments les plus importants pour Pierre Rabadan. Le troisième ligne, champion de France l’année dernière avec le Stade Français penche pour une autre bataille, celle des rucks. « La conquête est toujours un élément déterminant surtout dans ce genre de rencontre, assure l’ancien capitaine parisien. Si une des deux équipes dominent cela peut vite tourner. Mais il y aura surtout une grosse bataille dans les zones de ruck. Celui qui arrivera le plus à retarder et ralentir les sorties de balle sera aussi important ».

Dans les finales, les joueurs d’expérience sont encore plus importants pour leur équipe. « Ce sont deux gros paquets d’avants mais aussi des collectifs avec beaucoup d’expériences, assure Philippe Saint-André. Les grands joueurs sont présents dans les grands rendez-vous. On l’a vu avec Steffon Armitage ou Juan Fernandez Lobbe. Toulon a retrouvé des joueurs clefs qui ont été blessés cette année. Mais le choc Giteau-Carter va être intéressant ».

DES PETITS DÉTAILS, COMME TOUJOURS…

C’est la réponse la plus courante quand on demande sur quoi va se jouer une finale. Ces fameux « petits détails » seront encore cruciaux ce vendredi. « La mêlée, la discipline, la réussite du buteur, entre Carter et Halfpenny, la physionomie du match… Mais aussi la manière de manager. Tout aura un impact sur le résultat, annonce l’ancien sélectionneur des Bleus et entraîneur de Toulon. Cela va se jouer à pas grand-chose. Ce sont deux clubs ambitieux à l’image de leurs présidents. Toulon a eu beaucoup de titres ces quatre dernières années et le Racing 92 a fait la finale de Champions Cup ».

Pour Jérôme Thion, l’approche et la préparation de la finale comptent tout autant que les fameux petits détails. « Je pense que cela peut se jouer aussi sur la préparation et sur l’approche du match comme l’a fait Toulon contre Montpellier en demi-finale, constate l’ancien joueur du BO. Ils ont bien observé cette équipe et ont parfaitement ralenti les ballons. Ils ont contrecarré le MHR sur les mauls pénétrants. Jacques Delmas a de l’expérience et a assimilé un maximum d’informations. En face, il y a aussi des bons entraîneurs. C’est toujours sur un détail que se joue une finale ».

LE CAMP NOU, LIEU IDYLLIQUE

Barcelone, la capitale de la Catalogne, va recevoir la messe française du ballon ovale. Et quelle plus belle cathédrale que le Camp Nou pour la célébrer. « Cela va être une belle fête, un week-end au soleil avec tapas et cerveza, nous confie en rigolant Philippe Saint-André. Voir un match de rugby au Camp Nou, c’est plus qu’un week-end alléchant pour tous les amateurs de rugby. Au niveau stratégique, commercial et marketing c’est aussi bien vu. Il y a tout pour faire un événement exceptionnel et j’espère qu’on va voir un beau match et se régaler. De partout, il y a des joueurs de grandes qualités, sur le terrain, sur le banc… Ce sera une belle finale ».

Le Top 14 va avoir le privilège et peut-être l’unique occasion de connaître une finale à Barcelone. Une première dans l’histoire du championnat de France. « C’est un moment qui sera forcément important, assure Pierre Rabadan qui assistera à la rencontre. Quand on est joueur, l’enceinte on en fait abstraction. Mais cela va rester une finale historique. Ce sera un événement exceptionnel plus qu’au Stade de France. C’est un moment fort pour l’histoire du Top 14 ».

Source: rugby365.fr