Invité de l’Access365 mardi soir, Vincent Clerc est revenu sur sa dernière au Stade Ernest-Wallon sous le maillot toulousain ce samedi. Il a aussi expliqué les raisons de sa signature à Toulon avant de parler de ses ambitions pour la fin de saison.

Vincent Clerc, lors de votre entrée sur la pelouse du Stade Ernest-Wallon ce dimanche, on vous a senti très ému…
C’est remonté, j’ai essayé de le contrôler mais il y avait trop de choses, trop d’émotions. C’était une belle journée, j’ai eu un super accueil, il y avait tous les gens que j’aime qui étaient présents pour ce match. Au moment de me dire que ça serait sûrement la dernière sur cette pelouse, il y avait quand même beaucoup d’émotion.

Dernière à Ernest-Wallon sauf si vous terminez quatrième du Top 14…
Il reste une petite possibilité mais, quand même, les autres équipes ont quand même l’avantage par rapport à nous de recevoir en barrages. Il faudrait qu’on gagne et qu’il y ait une maladresse, une contre-performance d’un autre club pour espérer un barrage à la maison. Les pronostics sont quand même défavorables pour recevoir un barrage à domicile.

Mourad Boudjellal a dit que vous alliez faire un an au moins à Toulon. Qu’est-ce que cela signifie ?
C’est-à-dire qu’à 35 ans, on fait année après année. Ce sont les jambes et la tête qui commandent. Je me sens bien, je me sens de faire une très bonne saison l’année prochaine. Physiquement, je crois qu’il faut prendre les années les unes après les autres et ne pas faire de plans sur la comète.

CLERC : « ÇA SE PASSE TRÈS BIEN AVEC UGO MOLA »

Vu votre carrière et votre palmarès, est-ce que c’est difficile de sortir un grand moment ?
C’est vrai qu’il y en a beaucoup. J’ai eu de la chance d’avoir du mal à choisir car il y en a eu énormément. Les premières fois, arrivée au Stade Toulousain, titres, ont quand même une saveur particulière parce que c’est vraiment la découverte. J’arrivais de Grenoble, je n’étais pas forcément parti pour faire une carrière professionnelle. C’était un peu une surprise inattendue et ça a décuplé les émotions. On va dire que les premiers titres et mon arrivée au Stade Toulousain ont été particulièrement riches en émotions.

Il y a différents départs au Stade Toulousain entre Imanol Harinordoquy ou vous. Est-ce qu’il y a un problème avec Ugo Mola ?
Ça se passe très bien avec Ugo Mola. On a fait une super saison sportive, la preuve est qu’à la mi-saison, il m’a dit qu’il voulait que je reste un an de plus. Ensuite, les choses ont fait que ça ne s’est pas fait. Je devais rester au Stade Toulousain et jusqu’en avril-mai, je m’étais encore projeté de faire une saison de plus au club et rester. Après, c’est vrai que ça a un peu dérapé sur la fin et, du coup, mi-mai, on m’a dit que je ne pourrais pas faire une année de plus au Stade Toulousain. Ce n’était pas une question d’argent, il n’y a pas eu de proposition donc on n’a même pas bataillé sur ces questions.

Est-ce que vous l’avez compris ?
Je peux comprendre qu’on ne veuille pas garder un joueur. J’ai 35 ans, il y a des choix, des trucs à gérer et peut-être que ça n’a pas pu se faire. Ce qui m’a un peu désolé dans l’histoire, c’est de l’apprendre aussi tard. Je l’aurais su début janvier, février ou mars, on a le temps d’anticiper. De le savoir à la mi-mai, ça m’a mis en difficulté surtout avec ma femme au niveau professionnel, j’ai une petite fille qui va à l’école… C’est vrai que tout gérer dans l’urgence, et les émotions de se dire que ça va être la dernière et de changer de club puis gérer toute la logistique, c’est ça qui a été un peu compliqué. Le choix en lui-même, je crois que je pouvais le comprendre. Après, comme j’avais envie de jouer au rugby, comme je me sens bien et que ça passe vite, quand on raccroche les crampons, c’est pour la vie… D’avoir l’opportunité de jouer une saison de plus dans un très grand club…

CLERC : « C’ÉTAIT ASSEZ FACILE DE ME CONVAINCRE »

Ça s’est fait au dernier moment avec Toulon ?
C’est une superbe opportunité et c’est vrai que, pour ça, je suis très reconnaissant envers Mourad Boudjellal qui m’a donné l’opportunité de faire une saison de plus à un très haut niveau et, ça, c’est quand même une chance et ça sera une expérience très enrichissante.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans le discours de Mourad Boudjellal ?
C’était assez facile de me convaincre. Il n’y avait plus aucune chance que je reste au Stade Toulousain et c’est lui qui est arrivé, qui m’a accordé sa confiance, tout simplement. Je fonctionne beaucoup à l’affect et il m’a donné sa confiance, il m’a dit qu’il aimerait que je vienne au RCT pour apporter quelque chose, pour vivre une aventure, relever un challenge sportif pour aller chercher des titres. Il ne m’en fallait pas plus.

On a vu Guy Novès dans les tribunes. C’est pour la famille (Novès est le beau-père de Clerc, ndlr) ou parce ce que vous allez revenir en équipe de France ?
C’est surtout parce que si j’ai fait quatorze ans au Stade Toulousain, c’est en grande partie grâce à lui. C’est lui qui m’a recruté au départ avec Jean-Michel Rancoule, qui m’a fait venir, qui m’a fait progresser, qui m’a donné la chance de faire quatorze ans au Stade Toulousain. Mon destin au club a été beaucoup lié à Guy Novès depuis le départ donc j’avais envie qu’il soit dans les tribunes. Il a compté pour beaucoup de joueurs donc il y avait beaucoup de joueurs qui avaient envie de le voir dans les tribunes.

Est-ce que Toulouse peut être champion ?
On se bat pour, en tout cas. On fait une saison intéressante. On a eu un petit coup de moins bien pendant le Tournoi des VI Nations mais, globalement, le début de la saison et depuis la fin du Tournoi, on est bien, on a une très bonne conquête, une défense qui est plutôt solide.

Suffisamment pour viser le titre ?
Je pense qu’on en a le potentiel. Après, on est beaucoup à avoir le potentiel mais si on se retrouve en barrages, c’est qu’on a le potentiel pour aller au bout, j’en suis sûr !

Source: rugby365.fr