Guilhem Guirado en hausse, Maxime Mermoz stable avec les Bleus
Guilhem Guirado en hausse, Maxime Mermoz stable avec les Bleus
Le dimanche 20 mars 2016 à 18:06 par David Demri
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Cinquième du Tournoi des Six Nations, le XV de France de Guy Novès n’a été prometteur que par intermittences. C’est l’heure de l’évaluation pour les Bleus.
EN HAUSSE
Guilhem Guirado : il a assumé avec brio le lourd héritage de Thierry Dusautoir, au point d’être conforté dans le rôle de capitaine du XV de Francejusqu’en 2019. Toujours dans l’avancée à l’impact, précieux dans ses lancers jusqu’au match de l’Angleterre, il laissera des images fortes comme l’immense placage asséné à l’ailier irlandais Rob Kearney ou sa partie époustouflante à Cardiff. Auteur de deux essais, il est l’un des rares Français qui pourrait postuler à une place dans l’équipe type du Tournoi.
Maxime Machenaud : remplaçant au départ, le Racingman a profité des hésitations de Sébastien Bézy pour gagner sa place. Mais il le doit surtout à ses performances et à sa précision dans les tirs au but (battant au passage avec 21 points le record pour un Français face à l’Angleterre détenu par Dimitri Yachvili depuis 2004 avec 19 points). Remplaçant ou titulaire, il a donné satisfaction et se place comme l’actuel numéro un à ce poste.
Scott Spedding : c’est en costume qu’il a fêté les deux victoires initiales avec un enthousiasme loué par Guy Novès. Mais c’est avec le même état d’esprit que le Clermontois a saisi sa chance en Ecosse et confirmé face à l’Angleterre qu’il est un atout offensif. Son jeu au pied long et précis a soulagé les Bleus sous la pression anglaise. Seul bémol : il doit améliorer sa faculté à faire jouer après lui.
Jefferson Poirot : la bonne surprise. Le Bordelais a relevé le défi de remplacer Eddy Ben Arous, blessé. Plaqueur, gratteur, porteur de balle, il a joué dans le même registre que son prédécesseur. Il a progressé dans ses attitudes au contact (moins de ballons perdus) et a prouvé qu’il avait la durée d’un match international dans les jambes. Joueur intelligent, il sait où il doit progresser.
Virimi Vakatawa : le pari gagné par le staff, dans l’ensemble. Homme du match face à l’Italie, avant un milieu de Tournoi plus discret, il termine sur une très bonne note face aux Anglais. Puissant, rapide, perforant, il n’a pas déçu sur ses points forts. Il a progressé sur ses points faibles (défense, ballons hauts). Restent les défauts de ses qualités : à réclamer les ballons aux quatre coins du terrain et notamment au ras des rucks, il a parfois parasité ses coéquipiers… Mais quelquefois généré le désordre créatif.
STABLE
Yoann Maestri : même s’il n’est plus « l’intouchable » de l’ère Saint-André, le Toulousain reste un des hommes de base de Novès. « Piqué » et mis sur le banc après avoir été averti sans être suspendu contre l’Irlande, Maestri est resté précieux dans le combat, le travail de fixation, mais aussi en défense. Confronté à une génération montante très talentueuse chez les 2e ligne, comme Kruis, Itoje et les frères Gray en Europe ou les Retallick, Etzebeth et De Jager dans le monde, il doit hausser son niveau pour rester dans ce « club » de moins en moins fermé.
Gaël Fickou : un début de Tournoi miné par des problèmes familiaux et ensuite, une montée en puissance au centre, titularisé et associé à Mermoz pour les deux dernières rencontres. Des franchissements, des inspirations (essai contre l’Ecosse) mais encore du déchet. S’il doit encore élever son niveau d’implication en attaque, il a progressé en défense (8 placages réussis sur 9 tentatives contre l’Angleterre).
Wenceslas Lauret : plaqueur et gratteur, il a répondu aux attentes placées en lui mais a manqué de percussion, faisant rarement la différence en portant le ballon. Reste que son abatage dans les rucks et autour du 10 en font un flancker de niveau international à revoir en bleu.
EN BAISSE
Damien Chouly : pièce maîtresse dans les airs des Bleus, Damien Chouly a depuis longtemps le même problème au niveau international : s’il n’est pas à blâmer sur son engagement, son incapacité à franchir est criarde. Doyen du groupe, le capitaine Clermontois n’apporte pas de solution quand il faut créer des brèches.
Sébastien Bézy : il va devoir surmonter cette première décevante au très haut niveau. Attendu sur son talent, il a pu mesurer la différence entre un Top 14 où il excelle et le niveau international, où il est apparu plus fébrile. Titulaire au départ puis devenu remplaçant, ses problèmes dans l’exercice des tirs au but ne l’ont pas aidé. A lui de trouver les ressources mentales pour s’endurcir.
Rabah Slimani : est-il fatigué ? Celui qui marchait sur l’eau la saison dernière ne fait que surnager. Est-il également victime de l’incompréhension entre la mêlée française et les arbitres internationaux ? Défendu par ses coachs, il semble marquer le pas, au point même qu’Atonio a été titularisé à sa place contre le pays de Galles. N’a pas été à son niveau sur ce Tournoi.
Yacouba Camara : titulaire en début de compétition, le jeune 3e ligne aile toulousain a prouvé qu’il méritait d’être vu en Bleu. Mais il a montré ses limites (trop de ballons tombés à l’impact, de la peine pour franchir) au plus haut niveau, compréhensibles vu son jeune âge. Un potentiel évident mais beaucoup de travail.
Loann Goujon : appelé à la suite du forfait de Louis Picamoles, le Bordelo-Béglais a souffert de la comparaison. Et ce fut d’autant plus marquant face au bulldozer anglais Vunipola, sur sa seule titularisation du Tournoi. N’a pas assez pesé sur le jeu malgré une implication évidente. Doit passer le « cut » du niveau international.
Jules Plisson / François Trinh-Duc : pas franchement mauvais, mais pas non plus étincelants. Au moment où le XV de France cherche son homme idoine à l’ouverture, ils ont montré des carences techniques et tactiques. On le remarque d’autant plus dans ce contexte : zéro sur deux pour Trinh-Duc aux tirs au but en Ecosse et un jeu au pied malheureux de Plisson aboutissant à une pénalité anglaise décisive, comme deux moments symboliques des approximations à gommer à ce niveau. Une qualité pour eux, ils sont conscients de leur bilan personnel. Ont-ils l’orgueil qui fait les champions ? A eux d’apporter la réponse puisqu’ils sont les maîtres à jouer choisis par le staff.
Maxime Médard : va-t-il un jour imposer durablement son talent en Bleu ? Car on reste sur notre faim. Le staff aussi, le faisant passer de titulaire à remplaçant. On oublie presque que ça fait huit ans que Maxime Médard est international et qu’il devrait depuis longtemps être un taulier. Le public espère voir en bleu ses fulgurances toulousaines.
Source: rmcsport.com
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Cette équipe a besoin :
– de plus de puissance en 2ème et 3ème ligne, c’est trop faible actuellement : avancée faible autant en attaque qu’en défense, personne ne fait mal à l’adversaire
– d’un 10 stable et solide : Plisson encore trop tendre, Trinh-Duc trop fragile
– de joueurs qui jouent à leurs places : Fofana n’est pas un ailier, Chouly n’est pas un 8
Pas vu Maxime dans les stables…