Et si Benjamin Dambielle avait passé la pénalité de la gagne à la sirène mercredi soir ? La fin de semaine du RCT n’aurait peut-être pas été des plus agréables et la préparation du déplacement à Brive sans doute perturbée par le -mauvais- goût d’une nouvelle défaite. Avec trois revers en quatre matches, la situation d’urgence aurait été décrétée, mais les Varois n’en sont pas encore là. Au-delà du classement décevant (8e à trois points du Stade Français), au regard des ambitions de début de saison, c’est le jeu toulonnais qui n’a pas convaincu. État des lieux.

Une attaque en berne
Avec seulement trois essais inscrits depuis le début de saison (seul Bourgoin a fait moins bien), l’attaque du RCT ronronne. Difficile dans ces conditions de prendre le dessus sur ses adversaires. Ce fut le cas à La Rochelle, notamment en première période. «On se crée des occasions, dans nos temps forts, mais on ne parvient pas à marquer des essais, avoue Aubin Hueber. Seulement des pénalités par Jonny (Wilkinson). C’est toute la problématique du début de saison. J’espère que cela va aller mieux en travaillant.» La ligne de trois-quarts peine à franchir le rideau adverse et la perte de Sonny Bill Williams ou la blessure de Malifeo Kefu ont leur importance dans la mécanique souhaitée par Philippe Saint-André.

La discipline fait défaut
Sur la pelouse de Marcel-Deflandre, les partenaires de Pierre Mignoni ont été sanctionnés dix fois en seconde période. Des lacunes qu’il faudra absolument gommer pour espérer des jours meilleurs, car Jonny Wilkinson ne sera pas toujours au top et les buteurs adverses sans doute plus réalistes que les Rochelais mercredi soir. Une indiscipline qui résulte également d’un manque de confiance, de maîtrise. «On pouvait tuer le match, mais on s’est mis à douter, lance Philippe Saint-André. On a subi et pris un jaune.» Toulon doit gagner en constance dans ce secteur de jeu pour éviter de donner des points faciles et se rendre la tache plus aisée.

Wilkinson, l’arbre qui cache la forêt
Jonny Wilkinson n’est plus à présenter. L’international anglais a avoué dans la presse ces derniers jours sa joie et son bonheur d’évoluer au RCT et de retrouver toutes ses sensations qui ont fait de lui le meilleur joueur du monde en 2003. A trente et un ans, le natif de Frimley rayonne en ce début de saison, à l’image de son 100% au pied (dont trois drops) à La Rochelle ou sa séduisante performance à Biarritz (3-13) quelques jours plus tôt. Le métronome n’a rien perdu de sa superbe et remplit parfaitement son rôle de leader au sein du groupe varois. Mais sa science du jeu au pied ne pourra pas toujours sauver la mise et masquer les difficultés du jeu varois.