Patrice Collazo: « Le RCT a une politique sportive différente de celle du passé »

Patrice Collazo: « Le RCT a une politique sportive différente de celle du passé »

Le samedi 5 mars 2016 à 15:34 par David Demri

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collazoPatrice Collazo a acquis ses galons de manager de premier plan à la tête de La Rochelle après s’être construit loin de Toulon, où il a été élevé rugbystiquement et qu’il retrouve dimanche en clôture de la 17e journée du Top 14.

« Toulon, ça reste le club de mes débuts. Quand on a été formé dans un club, qu’on y a joué depuis l’âge de 13-14 ans jusqu’à l’équipe première, c’est important », rappelle-t-il. « Mais ça n’entrera pas dans les débats dimanche ».

Parce que Toulon a bien changé depuis son départ en 1996, avec l’arrivée à sa tête de Mourad Boudjellal qui a amené dans son sillage une kyrielle de stars de l’hémisphère sud. « Le club n’était pas ce qu’il est aujourd’hui, il a évolué comme il devait évoluer. Le RCT a une politique sportive différente de celle du passé mais elle s’est adaptée aux tendances d’aujourd’hui », constate Collazo.

D’un port à l’autre, l’ancien pilier âgé de 41 ans s’est surtout construit ailleurs, au contact d’autres méthodes, d’autres visions acquises du côté de Bègles, Paris, Toulouse, du Racing et de Gloucester. Mais ses attaches ne peuvent tromper son monde. « De temps en temps, les joueurs me disent: ‘tu devrais prendre une pilule car là, tu es atteint d’une Toulonite aiguë' », rigole-t-il.

« Il y a des traits de caractère et des mots qui sont encore là« , reconnaît le Varois. « Je parle et il n’y a potentiellement que moi qui peut me comprendre. Maintenant, les joueurs ont l’habitude. On est automatiquement marqué car on a été élevé d’une certaine façon rugbystiquement. On ne peut pas inventer ce qu’on n’est pas. Cette culture reste présente et il faut qu’elle reste présente. On la fait évoluer au gré des rencontres mais la base est toujours là ».

Dénicheur de talents

A la différence d’autres Toulonnais, à l’exubérance soulignée par l’accent, Collazo n’aime pas se livrer. Par pudeur sûrement. Meneur d’hommes au discours porteur – « j’ai souvent répété aux joueurs qu’ils devaient défendre leur club comme leur famille » – ce travailleur méticuleux qui veut tout maîtriser préfère évoquer le jeu, le combat, comme celui qui attend son groupe dimanche face au triple champion d’Europe.

Encore une fois, le stade Marcel-Deflandre affichera complet avec ce public passionné, qui s’identifie à merveille à ses favoris qui ont fait boire la tasse à de nombreux cadors depuis un an et demi. Une fidélité semblable à Mayol? « C’est diamétralement opposé« , coupe-t-il. « Les gens à Toulon vivent le rugby d’une certaine façon, ici d’une autre. Il n’y a pas beaucoup de similitudes ».

La saison dernière, ses hommes, promus dans l’élite, s’étaient imposés 32-29 au terme d’un final haletant, fin avril, face à ceux de Bernard Laporte, qui lui a offert sa seule sélection avec le XV de France en 2000 contre la Roumanie. Collazo avait frôlé l’extinction de voix en poussant ses joueurs à choisir la pénaltouche qui s’était avérée gagnante avec l’essai libérateur inscrit par Malietoa Hingano après la sirène, dans une ambiance indescriptible.

Une ligne de plus à ajouter à sa relation avec les Maritimes, qu’il a rejoints dans l’anonymat de la Pro D2 en 2011. Sous ses ordres, le Stade rochelais a retrouvé l’élite trois ans plus tard, en s’appuyant sur des talents dénichés dans les réserves françaises ou au bout du monde, sur le second marché et devenus depuis internationaux (Uini Atonio et Loann Goujon avec la France, Levani Botia et Kini Murimurivalu avec les Fidji). Eux aussi ont acquis leurs galons loin de chez eux.

Source: rugbyrama.fr

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