La victoire ou, sauf miracle, la porte dès la phase de poules, ce qui constituerait un accident industriel: le RCT (12 pts) doit absolument battre les « Guêpes » londoniennes (14 pts) pour reprendre la main dans la terrible poule 5 et s’offrir un dernier match à enjeu à Bath le week-end prochain.

Problème: le triple tenant du titre n’aborde pas gonflé de confiance ce rendez-vous capital, après deux victoires pénibles contre Pau en Top 14 (21-17) et surtout Bath (12-9) en Coupe d’Europe, à chaque fois à la maison. « Défensivement, on est en place mais offensivement il y a encore des choses à régler« , reconnaît le centre Mathieu Bastareaud.

Et le grand chef d’orchestre Matt Giteau, qui sera opéré des adducteurs lundi, n’est pas là pour remettre de l’ordre. Il faudra pourtant faire sans lui pendant plusieurs mois. A son absence se sont ajoutées pour dimanche celles du capitaine et troisième ligne Juan Martin Fernandez Lobbe, touché aux côtes la semaine dernière et du polyvalent arrière James O’Connor, en pleine forme avant de recevoir un coup face à Bath.

Les joueurs aptes donnent aussi du souci au manager varois Bernard Laporte. Surtout deux des « Quatre Fantastiques » recrutés par son président Mourad Boudjellal à l’intersaison: Quade Cooper et Ma’a Nonu.

Rendre la « fessée »

Les performances de l’ouvreur australien, de nouveau titulaire dimanche malgré la bonne entrée en jeu de Frédéric Michalak contre Bath – il a passé la pénalité de la victoire – et du centre all black sont très décevantes, mais ils sont défendus par leurs coéquipiers. « On essaie de communiquer beaucoup avec Quade, assure son compatriote et arrière Drew Mitchell. Les joueurs autour de lui doivent lui donner les informations afin qu’il puisse jouer le mieux possible. On compte sur lui pour et on va l’aider ».

Quant à Nonu, « il lui faut du temps », plaide Bastareaud, qui forme avec lui la paire de centres. « C’est compliqué pour lui depuis son arrivée, mais il n’y a pas d’inquiétude à avoir (…) C’est un grand joueur et il le reste à vie ». Le centre toulonnais a également critiqué le public de Mayol, qui a fait selon lui la fine bouche en sifflant ses joueurs contre Pau et Bath.« Cela m’a agacé », a-t-il tonné. « Je ne vois pas pourquoi on devrait les épargner (les spectateurs, ndlr) alors qu’eux ne le font pas ».

Le groupe toulonnais essaierait-il de se souder contre les éléments extérieurs? Il pourrait en tout cas aussi tirer dimanche sur une autre vieille ficelle, le fameux « esprit de revanche » après avoir été balayé chez les Wasps à l’aller (6-32). « On a pris une fessée là-bas, on a une petite revanche à prendre sur eux, mais aussi sur nous-mêmes », martèle Bastareaud. « On a été pris à la gorge et on n’a pas su réagir alors que les années précédentes cela faisait notre force ».

« Il y aura un peu de revanche chez certains joueurs qui sont passés au travers lors du match aller », abonde Laporte. « Ça peut amener de la motivation, mais ça ne fait pas tout ». Il faut aussi du jeu.

Source: rugbyrama.fr