Les piliers en difficultés

Pour remplacer le monument Carl Hayman, Toulon a fait venir trois droitiers durant l’intersaison: Matt Stevens, Salesi Ma’afu et le jeune Mohamed Boughanmi. Les deux premiers sont des joueurs confirmés mais qui peinent à donner satisfaction. Stevens avait signé comme joker Coupe du monde avant de voir son bail prolongé jusqu’en 2017. S’il a connu quelques difficultés lors des premiers matchs, il a redressé la tête par la suite. Le staff lui fait confiance puisqu’il a participé à 11 rencontres et a été titulaire à 9 reprises. Il alterne cependant le bon et le moins bon et semble être le numéro deux derrière Levan Chilachava.

Salesi Ma’afu a, lui, tout de l’erreur de casting. Arrivé avec quelques kilos en trop, il s’est montré en difficulté lors des trois matchs durant lesquels il est entré en jeu. L’Australien s’est surtout signalé dans la rubrique faits divers puisqu’il a été condamné à 4 mois de prison avec sursis pour une bagarre. Depuis, il a disparu des radars et on ne l’aperçoit même plus lors des entrainements. Pour ce poste, Toulon est toujours en recherche active, mais difficile de trouver la perle rare.

Au talon, Etrillard fait son trou

Guilhem Guirado est sans conteste le numéro un de ce poste à Toulon. Mais derrière, ça pousse. Anthony Etrillard s’est imposé comme le numéro deux. S’il a connu des débuts perturbés à la suite de sa chute en scooter durant l’été, l’ancien Bayonnais a su saisir sa chance en l’absence de Jean-Charles Orioli, opéré d’un pied. Etrillard a disputé 11 rencontres dont 8 comme titulaire. Malgré son match râté face à Agen, il fait figure de satisfaction et le staff compte énormément sur lui pour l’avenir .

Deuxième ligne: Manoa fait parler sa puissance, Lassalle doit faire plus

En deuxième ligne, difficile de passer derrière Botha et Williams. Polyvalent troisième et deuxième ligne, l’Américain Samu Manoa s’est pourtant imposé. Sa puissance et son habilité balle en main l’ont rendu indispensable. Depuis son retour de la Coupe du monde, il a disputé 6 matchs, tous comme titulaire avec un essai à la clé. Malheureusement, il est sorti sur blessure face au Leinster. Touché aux ligaments du genou, il pourrait être absent plusieurs semaines voire mois.

Cette blessure pourrait être l’occasion pour Thibault Lassalle de revenir dans le groupe. L’ancien d’Agen et d’Oyonnax a disputé 7 matchs sous le maillot Rouge et Noir, dont 5 comme titulaire. Mais il a disparu du groupe depuis un mois et un match râté à Grenoble. L’absence de Manoa pourrait le relancer, surtout que Toulon se cherche toujours un sauteur en touche en l’absence d’une autre recrue: Paul O’Connell. Blessé en sélection, l’Irlandais n’a pas encore joué avec Toulon et devrait reprendre durant le mois de janvier.

Troisième ligne: Vermeulen déjà indispensable, Ollivon a encore du travail

C’est certainement le poste où il y a le plus de concurrence. Et sur le papier, la troisième ligne de Toulon impressionne. Avec 7 joueurs pour 3 places, pas le droit à l’erreur. Et en seulement quatre matchs, Duane Vermeulen s’est imposé comme le numéro huit incontournable de Toulon. Référence mondiale, il confirme son statut et fait parler sa puissance ainsi que sa justesse dans le jeu. Le Sud-Africain sera difficile à bouger. Pas facile d’exister, donc, pour un jeune joueur comme Charles Ollivon, notamment quand les concurrents sont Vermeulen, Fernandez Lobbe, Gorgodze, S. Armitage ou Juanne Smith. A l’instar de Lassalle, le Bayonnais est de ces joueurs qui n’ont pas su prendre pleinement leur chance durant la Coupe du monde. Ollivon a disputé 7 matchs, dont trois comme titulaire. Il pourrait, cependant, à nouveau avoir sa chance dans les prochaines semaines. A lui de ne pas la laisser passer.

Demi de mêlée: Un départ canon pour Pélissé

Durant la période Coupe du monde, il a parfois porté l’équipe sur ses épaules. Dès la préparation, Jonathan Pélissé avait montré une très belle forme. Cela s’est confirmé par la suite. Très bon dans l’animation, l’ancien Montpelliérain a également pris le but avec un taux de réussite encore perfectible (72 %). Plus dans le dur lors du déplacement à Grenoble et face aux Wasps, il s’est d’ailleurs blessé en Coupe d’Europe. Il devrait revenir dans les prochaines semaines et faire face à la concurrence de Sébastien Tillous-Borde et Eric Escande qui a assuré l’intérim avec réussite.

Demi d’ouverture: Cooper entre ombre et lumière

Son arrivée est certainement celle qui a le plus fait parler. Finalement bien sur la Rade, l’Australien Quade Cooper a connu une première de rêve lors de son premier match face à Montpellier. Il a alors démontré ses qualités techniques et sa capacité à créer des décalages aussi bien au pied qu’à la main. Une semaine plus tard, ce fut tout l’inverse. Face aux London Wasps, Cooper est passé complètement au travers, Laporte lui reprochant son manque d’agressivité sur les plaquages. Il s’était également signalé par de mauvais choix en attaque. On sait maintenant qu’il avait disputé ce match dans des conditions difficiles puisqu’il était endeuillé. Mais avec un Giteau installé en 10, cela s’annonce compliqué pour Cooper.

Trois-quarts: Le « vrai » Nonu encore attendu, Taylor n’a pas eu sa chance

Il a débuté lors d’un match « facile » face à Agen. Ma’a Nonu a pu prendre ses premières marques dans le collectif toulonnais. Associé une nouvelle fois à Mathieu Bastareaud lors de la rencontre face au Leinster, on n’a pas encore retrouvé le Nonu des All Blacks, étant pour l’instant dans un jeu un peu trop stéréoptypé. La paire de centres n’a d’ailleurs pas encore démontré toute sa complémentarité. Comme Cooper, il a aussi besoin de temps pour donner le plénitude de ses moyens.

Débarqué sur la Rade quelques heures avant le match face à Montpellier, Tom Taylor a alors disputé neuf petites minutes. L’occasion pour lui d’inscrire ses premiers points sur une transformation. Écarté des terrains à la suite d’une douleur sur une ancienne blessure, le Néo-Zélandais est revenu face au Leinster le week-end dernier. Difficile de le juger pour l’instant, même si sa précision au pied est attendue avec impatience.

Source: rugbyrama.fr