Guilhem Guirado: « On est déjà dos au mur »
Guilhem Guirado: « On est déjà dos au mur »
Le vendredi 11 décembre 2015 à 10:12 par David Demri
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Pressenti pour devenir le futur capitaine des Bleus, le talonneur de Toulon Guilhem Guirado était l’invité de l’Access365.
Guilhem Guirado, que pensez-vous de la retraite internationale de ces cinq grands noms du rugby français (Papé, Michalak, Mas, Dusautoir, Szarzewski) ?
Ça fait quelque chose, car ça fait plus d’une décennie qu’ils représentent l’équipe de France, et ils ont fait de beaux résultats avec. C’est une autre page qui se tourne, et ceux qui seront convoqués vont essayer de les remplacer et représenter la France du mieux possible comme ils ont pu le faire.
Vous être pressenti pour devenir capitaine des Bleus, avez-vous dit oui à Guy Novès ?
Non, je n’ai pas eu le temps de lui parler. Beaucoup de médias parlent de moi à ce sujet, mais je ne me projette pas plus loin que le match suivant, et c’est un match important pour le RCT pour notre avenir en Coupe d’Europe. Vous pensez bien que j’ai passé plus de temps à préparer ce match-là qu’à penser à l’avenir.
Quel que soit le nouveau capitaine, ce serait un honneur ou une difficulté de succéder à Thierry Dusautoir ?
La personne qui sera désignée sera forcément mise en avant et aura la difficulté de reprendre tout ce que Thierry a fait pendant beaucoup d’années. C’est lourd de responsabilités, mais j’espère que la personne qui sera désignée aura les épaules et retrouvera la performance que l’équipe de France a eue ces dernières années.
Vous avez prolongé votre contrat de trois ans, vous avez réussi une bonne Coupe du monde : vous avez pris une nouvelle dimension dernièrement, non ?
Tout s’est enchaîné très vite depuis l’année dernière, depuis que j’ai quitté Perpignan. Beaucoup de choses m’ont réussi. J’ai gagné mon premier titre européen avec Toulon, et j’ai enchaîné beaucoup de matchs voire tous les matchs avec l’équipe de France pendant la saison, ce qui me faisait défaut jusque-là. Mais il faut toujours se remettre en question et travailler encore plus dur.
Comment avez-vous vécu le retour en Top 14 après la Coupe du monde ?
La plupart des joueurs a été vexée, humiliée. On avait envie de montrer autre chose, montrer notre vrai visage, pas ce qu’on a montré pendant 80 minutes contre cette équipe des All Blacks. Pour ma part, retrouver ma famille, mes copains de Toulon, ça a été un bol d’air, et ça a permis, pas d’oublier car on s’en rappellera tout le temps, mais de passer à autre chose et se focaliser sur le futur.
« Se remettre en question chaque week-end, c’est un privilège »
Comment avez-vous vécu ce match contre les Blacks ?
J’ai essayé de tout donner, comme la plupart des joueurs, mais notre force collective n’a pas été à la hauteur. Il y avait des larmes de tristesse et de dégoût d’avoir montré ça sur ce match-là, alors qu’on s’était préparé dur pendant trois mois et demi. On est complètement passé au travers, j’espère que ça va nous servir de leçon, nous faire toucher du doigt qu’il faut travailler encore plus dur.
Le RCT a-t-il réussi à remplacer Bakkies Botha, Carl Hayman et Ali Williams ?
Remplacer, c’est difficile car ce sont des joueurs qui ont quasiment tout gagné. Ils ont maintenu le RCT à haut niveau pendant plusieurs années. On fait tout pour que notre force collective, et non pas cette somme d’individualités, soit plus forte. Ça met un peu plus de temps et c’est pour ça qu’on eu du mal au retour de la Coupe du monde. On travaille très dur pour être vraiment une grosse équipe.
Diego Dominguez succèdera l’été prochain à Bernard Laporte, pas facile…
Passer après Bernard, qui a tout gagné, et qui a montré qu’il avait encore de l’enthousiasme et de l’appétit au niveau du rugby, c’est un lourd privilège. Mais on m’a parlé de Diego Dominguez, et j’ai pu parler avec lui au téléphone : c’est un homme qui aime la gagne aussi, c’est un bon point positif.
Ce week-end face au Leinster, le RCT n’a pas droit à l’erreur…
C’est notre deuxième match de Champions Cup et on est déjà sous pression. La saveur de cette Coupe d’Europe, c’est que tout se joue en six matchs. On est déjà dos au mur et on s’est surtout concentré sur nous-mêmes pendant la semaine de préparation. Celui de la semaine prochaine va aussi compter pour notre avenir.
On a vraiment l’impression que vous avez « la dalle »…
Je me suis blessé au bout du troisième match avec Toulon, j’ai travaillé dur pour revenir et quand on voit les copains faire ce mauvais match contre les Wasps, c’est navrant et je suis dégoûté pour eux qui travaillent dur. Et voir ce bon match contre Clermont, ça donne envie de revenir et essayer de trouver sa place dans ce groupe où il y a énormément de joueurs de qualité. On a la chance de pouvoir se remettre en question chaque week-end, c’est un privilège.
Source: rugby365.fr
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