Ce vendredi matin, nous vous dévoilions une lettre ouverte publiée par le journaliste Charles Vigier du quotidien La Montagne, adressée au président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal.

Lors de celle-ci, ce journaliste n’a pas hésité à titiller le président Varois en expliquant notamment qu’il n’y avait pas que l’argent dans le rugby et que les nombreux étrangers recrutés par le RCT mangeaient le temps de jeu des jeunes joueurs formés au club. Extrait:

« Qu’il me semble loin, le temps, Mourad, où je vous imaginais en chevalier blanc du rugby tricolore. Celui qui nous sortirait de l’inertie monarchique de notre célèbre Féodalité français de rugby. Vous la dénoncez, et vous n’avez pas tort. Mais comme je me suis trompé en croyant que de votre « fort parler » naîtrait une franche idée commune, fédérant petits et grands. J’y ai cru, Mourad, comme des idéalistes ont cru aux lendemains de mai 68. Mais le but de votre obsession n’a jamais été le rugby français. Parce que Toulon ? Non. Parce que l’argent. Une thématique que vous maîtrisez tellement mieux que le rugby. Votre réussite économique et votre ascension sociale sont des exemples pour tous, Mourad, je les admire. Mais la façon dont vous résumez désormais l’intérêt du rugby français aux euros de ce Top 14 qui semble pour vous devoir décider de tout, pour tout, n’est plus crédible. Car vous vous trompez Mourad. Non, l’augmentation des droits télé, l’obsession quasi-unique de votre assemblée de chefs d’entreprise, qui fut un jour la Ligue Nationale de Rugby, ne résoudra jamais les problèmes du XV de France. Et non, faire perdre invariablement du temps à vos meilleurs jeunes talents français sur des bancs de touche pendant que des stars du monde entier se goinfrent le temps de jeu ne fera jamais gagner la France. Pas étonnant si les derniers internationaux formés à Toulon le sont devenus en quittant le club. Des noms ? Maestri, Fickou, Andreu… Quelle drôle d’idée ont eu les Ollivon, Etrillard, Lassalle, ou Bruni de rester dans cette voie sans issue. »

Suite à l’ampleur qu’a pris cette lettre ouverte depuis ce vendredi matin, l’auteur de l’article a réagi sur son compte Twitter, et a quelque peu calmé le jeu. Extrait:

« Après ma lettre à M. Boudjellal. J’admire sincèrement sa réussite personnelle et professionnelle. Une inspiration pour la jeunesse française. A ceux qui y verrait un message politique, je ne partage en aucune façon des idées extrémistes. Pas peur de l’étranger, bien au contraire. Mon message ne s’adresse pas uniquement au club de Toulon, que je respecte, mais à un système entier qui grève le XV de France. Enfin, j’ai donné la parole dans @lamontagne en janvier 2014 à M. Boudjellal pour qu’il exprime ses idées pour le futur. Et c’est normal. »

Pour l’heure, Mourad Boudjellal n’a pas répondu à Charles Vigier.