De nouveau titulaire au talonnage pour le quart de finale face à la Nouvelle-Zélande samedi prochain à Cardiff, Guilhem Guirado insiste sur la nécessité pour les Bleus de se concentrer sur leur propre jeu. Et sur l’obligation d’oser pour espérer gêner les Blacks.

Guilhem Guirado, avez-vous un petit goût de frustration dans la bouche après le match face à l’Irlande ?
On est un peu énervé par rapport à notre prestation. On avait beaucoup misé sur ce match contre l’Irlande, on a pu voir qu’ils nous ont mis sous pression rapidement et que l’on n’a pas pu faire tout ce qu’on avait prévu. Surtout, on a été dominés dans la zone des rucks. Au final, lorsque l’on fait la somme de tout ce qui n’a pas fonctionné dans ce match, on est très agacés, très énervés et très remontés. On va jouer un très gros match face une des équipes les plus fortes du moment et surtout la plus régulière. Donc, tout ça fait que nous sommes très motivés.

Dans un coin de votre esprit, il n’y a pas la peur de prendre quarante points ?
On se prépare à gagner le match. La peur oui, mais la peur de bien faire. L’important c’est juste de modifier tout ce que l’on a pu rater et ce que l’on a fait de mal. On est vraiment déçus et agacés par rapport à ce sentiment de travail saboté.

La frustration de cette défaite a-t-elle été difficile à évacuer ?
On a passé cette frustration sur les deux premiers jours (de la semaine). On était très abasourdis et très énervés mais on s’est rapidement focalisé sur ce match, ce quart de finale face à la Nouvelle-Zélande. On a de suite positivé en réfléchissant à tout ce qu’il fallait changer, à nos attitudes, que ce soit sur les rucks ou sur les prises de balles, sur l’agressivité dans ces zones-là. Malheureusement on n’a eu que trois ou quatre entrainements donc ça passe très vite. Mais ce qui est sûr, c’est que si on veut gagner on va devoir aller à l’essentiel et dominer ce match dans tous les secteurs.

« Le haka ? Nous n’avons rien de prévu »

Avez-vous identifié des points faibles dans cette équipe néo-zélandaise ?
Ils n’en ont pas beaucoup mais on va surtout se concentrer sur nous, changer tout ce qui n’a pas marché. C’est-à-dire attaquer la ligne d’avantage, l’agresser, être virulent dans les rucks, ne pas faire les petits écoliers à ne pas vouloir faire la petite faute. Parce qu’on voit qu’il existe deux écoles : celle où on peut être briefé par l’arbitre qui nous explique de ne pas faire trop de fautes, d’êtres bons élèves dans les rucks ; et une autre école où, sur le match même, si on ne s’envoie pas, si on n’est pas à la limite, il n’y aura jamais un bon ballon. On peut y aller de bon cœur samedi et j’espère que l’on va tous s’attacher à ça. Si on veut gagner, ça va passer par là, par le fait d’avoir des ballons dynamiques et rapides. Mais tout en étant très propre dans les rucks.

Certains joueurs ont parlé d’une tension supplémentaire, ressentez-vous cette émulation ?
On est beaucoup plus tendus, mais c’est normal car on veut bien faire. Forcément jouer la Nouvelle-Zélande, cela nous pousse à être encore plus forts, à être encore plus soudés entre nous. Nous en auront besoin samedi. Ce qu’il va nous être proposé par les All Blacks va être très dur pendant 80 minutes. On sait que pour gagner cela va forcément passer par un sacrifice de toute l’équipe. Il va falloir passer par des moments très difficiles dans ce match.

Prendre l’ascendant sur ces All Blacks, ça peut se jouer juste avant le match, pendant le haka ? Avez-vous prévus quelque chose pour contrer ce haka ?
Je ne pense pas que c’est ce qui va nous faire gagner. Nous n’avons rien de prévu mais personne ne pense à ça. On réfléchit plus à la manière dont nous allons jouer et comment on va s’engager, plutôt que de réfléchir à faire quelque chose pour essayer de contrarier les Blacks.

Source: rugby365.fr