La titularisation de Sébastien Tillous-Borde ne fait plus débat

La titularisation de Sébastien Tillous-Borde ne fait plus débat

Le dimanche 11 octobre 2015 à 12:45 par David Demri

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tillousSi vous ne savez pas à quoi ressemble le diable Vauvert, demandez à Sébastien Tillous-Borde, il en revient. On repense à lui, en mars 2009. Il avait 23 ans et 8 sélections, jouait à Castres et partageait le poste de demi de mêlée en équipe de France avec Morgan Parra. Blessé après un « Crunch » de sinistre mémoire à Twickenham (défaite 34-10, avec Sébastien Chabal en flanker), le Béarnais avait été remplacé par un certain Frédéric Michalak pour la fin du Tournoi des Six-Nations. Il l’ignorait alors, mais il allait disparaître des écrans radars internationaux pendant… plus de 5 ans et demi ! Presque une génération, à l’échelle du sport professionnel.

L’hiver suivant, on bavardait avec lui. Une opération à l’épaule suivie de complications l’éloignait encore du terrain et de ses ambitions. On lui parlait de la Coupe du monde à venir, deux ans plus tard en Nouvelle-Zélande, lui n’osait pas en rêver tout haut. « J’ai juste envie de vivre un truc », nous disait-il. Mais à l’époque, sa seule référence dans la catégorie « Trucs à vivre », c’était une demi-finale de championnat avec le Biarritz Olympique, à la Mosson, où il était la doublure de Dimitri Yachvili et n’était même pas entré en jeu (victoire sur Perpignan, 12-9). « Depuis j’ai gagné quelques titres », souriait-il hier midi au pays de Galles, sans fanfaronner. Passé de Castres à Toulon en 2011, il a été de toutes les conquêtes du RCT : trois titres de champion d’Europe, un titre de champion de France. « Sébastien a énormément travaillé. C’est un grand professionnel, un perfectionniste, qui n’a rien à envier de ce côté-là à des mecs qu’on bade dans les autres nations », observe l’ancien demi de mêlée international Pierre Mignoni, désormais entraîneur à Lyon, qui a passé quatre saisons avec « Titi » à Toulon. « Le club l’a aidé à grandir, il y a côtoyé de grands joueurs qui l’ont fait progresser. Mais sa place en Coupe du monde aujourd’hui, il ne la doit qu’à lui-même. Il a fait ce qu’il fallait pour transformer et enrichir son jeu. » L’ancien champion du monde des moins de 21 ans (2006) échange toujours des textos avec Jonny Wilkinson, avec qui il s’infusait à Mayol des séances supplémentaires d’une rare exigence.

Le psaume 91

Aujourd’hui, sa titularisation ne fait plus débat dans l’encadrement du XV de France. À la question « Avez-vous eu une hésitation au poste de numéro 9 ? », hier, Philippe Saint-André a simplement répondu : « Non. » Puis martelé : « Non, non. On a une charnière qui fonctionne bien. » Réaction du demi de mêlée : « Vous me dites que Philippe n’a pas hésité, c’est bien pour moi. Mais s’il a envie de changer d’un coup, il changera d’un coup, c’est lui le coach ! »

En attendant, Morgan Parra est son remplaçant : « Ça se passe bien, sourit Tillous-Borde. On ne s’est pas encore battu, si c’est ce que vous voulez savoir ! On s’aide, on se parle, on mange ensemble. » Que Parra ait un statut de star et pas lui, que leurs notoriétés auprès du grand public soient incomparable, l’ancien joueur de l’Entente Monein-Lasseube et du FC Oloron semble s’en ficher royalement. « Il ne faut pas les opposer, relève au passage Mignoni. Ils sont complémentaires dans leur concurrence. » Ce que Tillous-Borde résume à sa façon : « Morgan me remplace à la 60e minute en général, je dois donc tout donner jusqu’à la 60e. »

Lui qui n’osait rêver d’un retour en bleu lorsqu’il était au creux de l’hiver et de la vague, il y a six ans, peut aujourd’hui exprimer clairement une ambition inégalable : « J’ai un objectif dans la tête. Depuis quatre ans, je travaille pour être là. Pas comme figurant, mais pour ramener la Coupe du monde. » Derrière le bras droit, Sébastien Tillous-Borde s’est fait tatouer une phrase de la Bible, en anglais. C’est le verset 1 du psaume 91 : « Celui qui demeure sous l’abri du Très-Haut repose à l’ombre du Tout-puissant. »

Source: sudouest.fr

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