Titularisé à l’ouverture face à l’Italie (32-10), pour l’entrée en matière du XV de France au Mondial, Frédéric Michalak a encore marqué des points. Et on ne parle pas seulement des 19 inscrits face aux poteaux.

«Talent gâché». «Trop fragile». «Jeu au pied pas au niveau international». On pourrait ainsi continuer sans fin la liste des reproches adressés à Frédéric Michalak depuis ses débuts au plus haut niveau. Sauf que l’ouvreur toulonnais est celui de l’équipe de France pour la Coupe du monde, la troisième qu’il dispute depuis 2003. Et face à l’Italie (32-10), il a livré un match solide.

Besoin d’évacuer le stress
On l’a senti timoré en première période, il était surtout stressé, de son propre aveu. Et dans ce cas, il vaut mieux faire des choses simples. Alors on n’a pas vu le Michalak totalement imprévisible de ses débuts, mais celui qui sait se fondre dans un plan de jeu. Pas le jeune homme, mais bien l’homme mûr. Solide, il s’est contenté de faire jouer ses coéquipiers dans le bon tempo et de dégager son camp quand cela était nécessaire. Mais ne manquant aucune occasion d’emballer le jeu lorsque c’était possible. Cherchant surtout à rassurer ses coéquipiers et à aider tout le monde à évacuer le stress inhérent à l’entrée dans la compétition.

A l’origine du premier essai
En seconde période, alors que les Bleus avaient fait le trou au tableau d’affichage (15-3 à la pause), on l’a vu plus hardi. On a retrouvé ses appuis, ses passes instantanées. Le strap posé sur sa cuisse gauche y était-il pour quelque chose? En tout cas, Michalak a donné un peu plus d’allant aux Bleus et c’est sa vision qui lui a fait préférer le coup de pied rasant à la passe au près pour Rabah Slimani et le premier essai français. S’il n’a pas brillé, c’est que Michalak ne cherche plus à gagner le match à lui tout seul. Il n’est plus ce genre d’ouvreur. Sa prestation solide face à l’Italie le prouve une nouvelle fois. On pourra cependant lui reprocher un faible nombre de plaquages (3), bien que cela n’ait pas eu de conséquences.

7/9 face aux poteaux
Philippe Saint-André avait expliqué à propos de Michalak qu’il serait son buteur n°1. Et on connaît les exigences du sélectionneur à ce niveau. Encore une fois, Michalak n’a pas déçu. Il y a certes ces deux pénalités qui touchent les poteaux. Mais le reste sera un sans-faute (19 points, 5 pénalités et 2 transformations). Quant à son jeu d’occupation, il a également été correct. Il n’a jamais cherché la touche sans raison et préféré garder le ballon en jeu. Face à une autre équipe, l’option sera peut-être différente. Mais encore une fois, le bilan italien de Frédéric Michalak est largement positif.

Source: lequipe.fr