Bernard Laporte évoque la gestion de l’ego dans le sport professionnel
Bernard Laporte évoque la gestion de l’ego dans le sport professionnel
Le jeudi 17 septembre 2015 à 18:56 par David Demri
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Pour le site votrecoach.fr, le manager du Rugby Club Toulonnais, Bernard Laporte a évoqué l’ego qui peut régner au sein d’un club professionnel, entre les différents joueurs.
Selon lui, seul les joueurs qui ont un gros ego peuvent gagner car ce sont ces joueurs qui voudront être toujours les plus forts. Extrait:
« L’ego, c’est un sujet qui revient souvent dans le sport. Tous les grands champions ont un ego. Tu ne gagnes pas avec des gens neutres. Ça n’existe pas cela. Pour gagner, il faut des gens différents des autres. Si on me dit que l’ego c’est quelqu’un qui fait des déclarations dans la presse et qui attaque tout le monde, je dis que ce n’est pas cela l’ego. L’ego, c’est celui qui a envie d’être le meilleur, le plus fort, et c’est quelqu’un qui n’accepte pas ce qui ne va pas. Il est toujours à la recherche de la perfection, de la performance et il a le souci du moindre détail. C’est ça l’ego. »
Il estime que le leader a souvent un fort ego. Sans cet ego, le leader ne serait pas leader. Extrait:
« Le leader a un fort ego. Il a cette capacité à transcender les autres. Il faut être sûr de soi et si tu n’as pas cette force interne, tu n’es pas un leader. Un leader se plaint toujours. Il a le souci du moindre détail et il a peur de ne pas avoir tout vu. Donc il a besoin de l’apport du coach qui est là pour l’accompagner. Ce n’est pas sans arrêt qu’il faut être là, mais par a-coups. Les joueurs sentent que tu regardes tout et que t’es là pour le bien de l’équipe. C’est ça que recherche un leader. Puis ça peut arriver de passer à côté. L’entraîneur lui dit que ce n’est rien, que ça arrive à tout le monde. Il a besoin d’entendre cela. Il a besoin d’être accompagné. »
Par ailleurs, Bernard Laporte affirme n’avoir vu que très peu de joueurs égoïstes dans le rugby. S’il comprend les états d’âme de certains joueurs lors de certaines prises de décisions, il explique ne pas accepter une attitude négative d’un de ses joueurs. Extrait:
« L’essence même de ce sport c’est le partage, la solidarité, les autres. Ça m’est arrivé de voir des joueurs égoïstes, mais très peu dans le rugby. On dit que la concurrence est importante, mais je veux qu’elle soit saine. Quand tu ne joues pas, tu dois aussi autant positif que lorsque tu joues. Et je comprends des états d’âme et heureusement qu’ils ne sont pas contents. Mais ces états d’âme, je les veux dans le vestiaire ou dans la salle de vie, et pas dans les journaux. En 2014 avant la finale contre Castres, j’annonce l’équipe et David Smith et Rudi Wulf ne sont pas dans l’équipe et ne sont pas remplaçants. Un entraîneur doit toujours donner des réponses, même si elles sont difficiles à donner parfois. Tu prends ces décisions par conviction, donc il faut leur dire pourquoi. Je leur ai expliqué le pourquoi du comment. Ils m’ont regardé et ils m’ont dit: « très bien, maintenant on va tout faire pour que samedi ils gagnent ». Il faut parler, il faut dire les choses. Si vous ne dites pas les choses, il se créé des malentendus. Que le joueur vienne chercher des explications et qu’il me dise: « je pense que tu n’as pas raison, mais c’est comme ça, c’est toi le coach », c’est déjà arrivé et c’est normal car il y a un ego. Mais si le joueur a une attitude négative, alors là c’est fini. Dans ma tête c’est terminé car c’est quelqu’un qui n’accepte pas les choses et qui ne respecte pas les autres. Pour moi, c’est quelqu’un qui n’a rien à foutre dans un sport collectif. »
Enfin, Bernard Laporte précise que seul un entraîneur qui entraîne pour l’intérêt général du club peut espérer remporter un trophée. Extrait:
« Quand je jouais, j’adorais mon entraîneur mais je savais qu’il ne comptait pas. C’est méchant ce que je dis, mais je pense la même chose de moi. Je savais que mon entraîneur m’aidait. Mais à un certain moment, je lui disais de me laisser car j’allais jouer avec les joueurs. J’étais capitaine et je voulais que mes coéquipiers soient prêts. Le coach a un fort ego, mais je crois surtout qu’il a un besoin réel des joueurs. Mon énergie, ce sont mes joueurs qui me la donne. La technique, c’est très important. Ta crédibilité va venir de ton savoir, de ta connaissance, de ce que tu enseignes. Mais tu réussiras seulement si humainement t’es meilleur que les autres. Si tu ne transcendes pas les joueurs, si les joueurs ne t’aiment et si tu n’aiment pas tes joueurs, tu ne gagneras pas. Et il y en a qui n’ont rien gagné et qui continueront de ne jamais rien gagner. Parce qu’ils entraînent pour eux et pas pour les autres. C’est pareil dans une entreprise. Ce qui fait la force d’une équipe, c’est l’implication de tous. L’intérêt général d’un club et que tout le monde se dise que l’on joue pour ce club. On ne joue pas pour soi au rugby, mais pour les mecs avec qui on est et pour transmettre des émotions à un club, à une ville, à un département, à une région. On joue pour ça. On ne joue pas que pour soi. »
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Que voulez vous rajouter à cela ?:-) … Et ben RIEN !.. Juste :yes: :yes: BERNARD .