Frédéric Michalak: « Depuis 2011, je ne pense qu’à cette Coupe du monde »

Frédéric Michalak: « Depuis 2011, je ne pense qu’à cette Coupe du monde »

Le jeudi 9 juillet 2015 à 19:47 par David Demri

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michalakNon retenu pour la Coupe du monde 2011, Frédéric Michalak apprécie tout particulièrement de faire partie du groupe des 36 pour préparer le prochain Mondial.

Il s’exprime finalement peu et sa trajectoire reste unique. Pour ces deux simples raisons, déjà,  Frédéric Michalak suscite toujours autant la curiosité. Enfant star en 2003, il est aujourd’hui un cadre du groupe France, rappelé de dernière minute après deux années de galère suite à des blessures. A 32 ans, il détaille son rôle et surtout son ambition immense pour ce qui sera forcément sa dernière Coupe du monde.

«En 2003, vous étiez l’animateur du groupe France du haut de vos 21 ans. Aujourd’hui, est-ce toujours vous qui mettez de la moutarde sur les tongs de vos coéquipiers?

Ah non, ce sont les autres qui s’en chargent. Moi, je risque plutôt d’en avoir sur les pieds.

Dans la vie du groupe, vous préférez rester discret?

J’ai envie de bien vivre, de voir des mecs souriants et puis c’est important d’aller vers les autres. Je crois que mon rôle est surtout bon quand je suis sur le terrain. A ma position de 10, c’est là que je sens que j’ai une importance. Je n’aime pas forcer ma nature. Je ne suis pas quelqu’un qui fait de grands discours. Je n’aime pas expliquer aux autres ce qu’ils doivent faire, mais c’est vrai aussi que sur des positionnements ou sur des choses qui concernent le jeu, il est important que j’amène des choses par rapport à mon expérience.

Le poste d’ouvreur était celui avec le plus d’incertitudes avant la liste. Est-ce que l’absence de Jules Plisson, blessé, élimine un concurrent?

Je ne pense pas à ça. Il aurait été là, il aurait fait la préparation comme nous et il aurait mal aux jambes lui aussi. Ce n’est pas une question que l’on se pose. Il faut demander ça aux coaches.

«Pour un buteur, l’important, c’est la régularité. C’est un travail de tous les jours.»

Vous êtes trois ouvreurs (Trinh Duc, Talès, Michalak) aux profils très différents…

Ça aussi, il faut poser la question aux entraîneurs. Ce sont deux super joueurs, talentueux techniquement, avec un très bon jeu au pied. On a l’impression qu’ils pourraient jouer presqu’un peu partout. Ce sont aussi des personnalités intéressantes au quotidien. Après, c’est bien que l’on soit là à se tirer la bourre.

Vous êtes le seul vrai buteur. Considérez-vous cela comme un atout?

Ça l’a toujours été. Le plus dur, c’est de rester sur des statistiques performantes au plus haut niveau, mais avoir conscience aussi, que l’on peut connaître l’échec dans ce rôle-là.  J’en ai eu en 2003, en Coupe du monde, d’autres en club. J’ai connu des succès aussi. L’important, c’est la régularité. C’est un travail de tous les jours. Pour une équipe, si on regarde tous les matches de phase finale, c’est un atout d’avoir de bons buteurs. C’est peut-être le rôle le plus ingrat, mais on a signé pour ça. Donc il faut bosser. C’est aussi simple que ça…

Il n’empêche qu’avec la blessure de Jules Plisson et la mise à l’écart de Camille Lopez du groupe des 36, les cartes sont totalement rebattues à votre poste.

Mais ç’a souvent été comme ça… (Il rigole) En 2003, c’était déjà comme ça. Je suis arrivé le dernier. Avant moi, il y avait Yann Delaigue et Gérald Merceron. C’est comme ça. C’est le haut niveau. Il faut toujours être au top, même si c’est de plus en plus dur, avec nos championnats, le nombre de matches à faire. Et puis il y a moins de stabilité à ce poste-là, en France, que dans d’autres Nations.

Pourquoi?

Je ne peux pas vous répondre. C’est comme ça. Ou il faudrait tout remettre en question: les clubs qui ne font jouer que ceux qui sont dans la liste tous les week-ends. Par exemple. Dans  certains pays, l’équipe nationale est prioritaire et on met ses joueurs dans les meilleures dispositions pour réussir. Après, on est français et on assume aussi (sourire).

«Depuis 2011 et mon retour en France, je ne pense qu’à cette Coupe du monde»

N’est-ce pas frustrant?

Non, pas du tout. On fait avec. C’est une remise en question permanente. Après, chacun doit s’imposer au bon moment. Moi j’ai vécu deux ans de blessures. C’est le corps qui lâche, mais depuis 2011 et mon retour en France, je ne pense qu’à cette Coupe du monde. Je suis revenu pour ça, je me prépare pour ça. Ma femme et mes enfants sont tous autour de ça. Alors ils le subissent aussi. Ce n’est pas que le terrain. Toute la vie est impactée. On prend des coups dans la tête. On se relève. Des hauts, des bas, etc. Et puis on se blesse de plus en plus dans le rugby de haut niveau. Alors il faut être persévérant.

La Coupe du monde apparaît dans votre discours comme quelque chose d’immense, peut-être plus que chez les autres?

Peut-être qu’ils ne veulent pas se mettre de pression supplémentaire, mais c’est le but d’une vie. Quand c’est ta première, tu y vas doucement parce que tu mets juste les pieds dedans, mais quand c’est ta troisième, tu ne te dis pas que tu auras une quatrième chance de la faire, surtout que je vais faire 33 ans. Mais il y a tellement d’étapes d’ici là. Et puis on se dit qu’on est Français et qu’on est capables de tout. Mais j’espère vraiment qu’on aura de la régularité. Ce pragmatisme anglo-saxon, j’adorerais que nous l’ayons aussi.

Est-ce encore plus important parce que vous avez été déçu de ne pas prendre part à l’édition de 2011?

Oui, bien sûr. Dans un coin de ma tête, je faisais une bonne saison en Afrique du Sud, et je pensais être appelé. Il y a eu des blessés et des choix. Je les ai acceptés. C’est comme ça (ndlr: après le forfait de David Skrela, Marc Lièvremont avait choisi d’appeler le demi de mêlée du Stade Toulousain Jean-Marc Doussain).»

Interview vidéo:


Source: lequipe.fr

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5 Commentaires

  1. Remi 9 juillet 2015 at 20h- Répondre

    En gros tu penses cas ta coupe du monde, commence par bien jouer au rct

  2. JP83 9 juillet 2015 at 21h- Répondre

    Et allez c’est reparti avec Fred ….vous en avez pas marre sans déconner ? Joue a sa place toi …………Putain c’est pas vrai de casser nos joueurs comme ça tout le temps au bout d’un moment ça casse les couilles .

  3. sylvère 9 juillet 2015 at 21h- Répondre

    il a rien dit de si terrible, il lui a demandé de juste commencer par bien joué dans son club.

    Il a été beaucoup blessé, mais tu l’as trouvé bon depuis son arrivée ?
    On n’est pas des moutons on a le droit d’avoir un avis sur un joueur (même critique).

    Et allez Toulon, je me languis la reprise du championnat.

  4. bison25 9 juillet 2015 at 21h- Répondre

    La DER des DER , FRED !… Il va falloir tout donner mon grand . Courage à toi , et STP , Surprend nous à cette Coupe du Monde . Tu peux encore le faire , nous en sommes convaincus . ALLEZ FRED !.. ceux qui t’apprécient , croient encore en toi . Envoie nous tout ton talent , sur cette CdM !…