Mourad Boudjellal, le président du Rugby Club Toulonnais, explique pourquoi il veut se rapprocher du club de Pro B de Hyères-Toulon.

Le « Pilou-Pilou » est-il soluble dans le basket ? L’hymne un peu déjanté du Rugby Club Toulonnais résonne un peu plus fort depuis quelques semaines aux portes du Hyères-Toulon Var Basket, étonnant deuxième de la saison régulière de Pro B cette saison avec de maigres moyens financiers (1,2 million d’euros, seizième de Pro B) mais un outil, le palais des sports (4 700 places), digne de l’élite. Comme en 2011 lorsqu’il avait atteint les quarts de finale des play-offs de Pro A sous la direction d’Alain Weisz, le HTV a été approché par Mourad Boudjellal, le boss du RCT, triple champion d’Europe de rugby.

« Pour un deuxième club, exister à Toulon est difficile. On avait déjà évoqué le sujet avec Mourad, on s’est revus et on est prêts à y aller, même si les questions politiques bloquent un peu les choses car rien ne peut être fait sans l’aval des deux villes, Hyères et Toulon », confirme Roland Palacios, le président du HTV. « Mais on n’est pas dans l’impasse, le club est en pleine restructuration et les choses peuvent bouger », ajoute-t-il.

Mourad Boudjelal, lui, indique que le projet est « au point mort » mais il a bien voulu expliquer pourquoi il était attiré par le basket.

« Confirmez-vous que vous souhaitez vous rapprocher du basket pro et du HTV ?

– On a eu quelques réunions de travail, mais aujourd’hui c’est au point mort. (Silence.) On n’est pas encore convaincus d’avoir la capacité de développer (un projet).

Pourquoi seriez-vous intéressé par le basket ?

– Paradoxalement, j’ai joué au basket et pas au rugby. (Il s’esclaffe.) Cela me permettrait, pour une fois, de dire que c’est un sport auquel j’ai joué même si ce n’est pas à un très haut niveau.

Vous y avez joué jeune…

– Oui, jusqu’à quinze/seize ans et je suis toujours un peu l’actualité. Je l’ai surtout beaucoup suivie quand j’étais jeune, dans les années 1970-1980, à l’époque d’Antibes quand Berck gagnait tout, que Le Mans avait ce joueur extraordinaire qu’était Lloyd King, l’ASVEL d’Alain Gilles, l’épopée de Limoges… Le basket m’interpelle car je trouve que malgré le fait qu’on ait des stars en France, aux États-Unis, des joueurs qui ont une notoriété comme il n’y en a pas au rugby, il n’a pas l’audience qu’il mériterait. C’est un peu vexant qu’on regarde davantage la NBA que la Pro A. Ce n’est pas normal.

Que vouliez ou voulez-vous faire avec le HTV ?

– Développer le partenariat et l’image. L’idée au départ était de faire un RCT multisport. Cela imposerait de changer de nom, de couleurs, ce ne serait plus le club de Hyères-Toulon mais le club de Toulon car le RCT c’est Toulon. Du coup, c’est un peu compliqué.

Vous y renoncez…

– Comme Sean Connery, il ne faut jamais dire jamais. »

Source: lequipe.fr