Le trois-quarts centre Toulonnais, Mathieu Bastareaud est actuellement en vacances, ou presque.

En effet, l’international français poursuit ses entraînements à Toulon afin de se préparer pour le Mondial. En parallèle, il réalise la promotion de son autobiographie qui est sortie début juin.

Lors d’un entretien accordé ce vendredi à La Provence, le joueur du RCT revient sur son apprentissage du rugby professionnel. Il affirme avoir eu du mal, à une certaine période, à faire la transition et passer du monde amateur à celui de professionnel. Extrait:

« J’ai ma sensibilité. Je sais bien la masquer et cacher mes sentiments. Ceci étant, ce n’est pas un défaut d’être sensible. Désormais, je l’assume. De plus, au fur et à mesure du travail que j’accomplis avec Faïsal Arrami, je dispose des bagages nécessaires pour m’exprimer davantage et être plus en paix avec moi-même. J’ai trop connu trop tôt et très vite. À l’époque , ce qui m’importait, c’était jouer au rugby et m’amuser avec mes copains, alors que le sport professionnel, ce n’est pas du tout ça. J’avais une vision assez naïve du rugby et c’est vrai, j’ai vite déchanté. Pour moi, c’était la première fois où il fallait que je fasse attention à ce que je devais dire et à mon comportement en public. Il y a aussi une obligation de résultat et une justification de son salaire. Je ne savais pas que tout ça existait, car j’avais toujours vécu dans un rêve éveillé. Dès lors, quand tu prends une claque dans la gueule, comme moi je l’ai prise, et que, tout d’un coup, tu ne vois plus personne, que tout le monde te tourne le dos, c’est compliqué… J’ai appris à ne plus donner mon amitié à n’importe qui. Mes amis, c’est un cercle très restreint. »

Par ailleurs, Mathieu Bastareaud a évoqué son arrivée à Toulon. Selon lui, ce fut la décision la plus importante de sa vie. Il ne cache pas qu’il était prêt à tout arrêter avant d’arriver au RCT. Extrait:

« Là-bas, j’ai mes repères, ma famille et mes amis.  Toulon, ça n’a rien à voir. Venir ici fut la décision la plus importante de ma vie. Cet éloignement m’a permis de sortir de ce confort et de ce cocon que j’avais à Paris. Cela m’a surtout donné l’occasion de me mettre en danger et de relever un défi de taille au RCT. Honnêtement, avant d’arriver au RCT, j’avais été à deux doigts de claquer la porte et de tout arrêter. J’en avais marre, car je n’avais plus le rendement que j’avais avant. À cette époque, je me voilais la face et je ne me posais pas les bonnes questions. Je m’en prenais aux autres au lieu de me blâmer moi-même. Le fait de croiser de grands joueurs, de grands techniciens, Bernard (Laporte) et Pierre (Mignoni) au RCT m’a permis de changer pas mal de choses dans ma façon de voir ma vie de rugbyman. »