« Quelle est votre analyse de cette victoire du Stade Français ?

– Au début, on a senti les Parisiens pris par l’événement, alors que les Toulonnais sont rentrés tranquillement dans le match. Ces derniers ont pris le score, en plus, ce qui les a peut-être un peu trop sécurisés. Derrière, on a vu les Parisiens se mettre en place comme ils l’étaient le week-end dernier face au Racing-Métro, avec une bonne conquête, une bonne touche, une super défense, une troisième ligne omniprésente et cette intention d’écarter les ballons, d’aller jouer sur les extérieurs. Ils ont connu du déchet au milieu, mais ils ont beaucoup tenté et se sont montrés opportunistes avec trois essais marqués. Et comme Steyn a mis les points qu’il fallait…

Quel est, selon vous, le tournant du match ?

– Le deuxième essai de Burban juste avant la mi-temps. Là, t’as deux turnovers, les Toulonnais s’emballent un peu en refusant de taper en touche et ils finissent par prendre un essai. Après, en seconde période, le Stade Français s’est contenté de gérer son avance, tout simplement.

Les deux équipes ont perdu beaucoup de ballons sur des fautes de main…

– Les Parisiens ont été brouillons parce qu’ils ont beaucoup tenté. Les Toulonnais, eux, étaient moins performants que d’habitude. On a l’habitude de les voir avancer de cinq ou dix mètres. Là, à part Masoe, les autres n’ont pas avancé, ils avaient toujours un petit temps de retard dans les regroupements, un petit manque de dynamisme. C’était moins propre que d’habitude, ça allait moins vite. Peut-être manquaient-ils un peu de rythme aussi, du fait de ne pas avoir joué la semaine dernière…

La disparition de Jerry Collins, dont certains Toulonnais étaient très proches, a-t-elle pu influer sur la performance du RCT ?

– Non, je ne crois pas, d’autant que Masoe, qui était le plus proche de lui, a été le meilleur côté toulonnais. La défaillance des champions d’Europe a été assez générale. Steffon Armitage n’a pas gratté un ballon, la paire Botha-Williams qui, d’habitude, emporte tout dans les rucks, manquait d’impact, et la mêlée s’est fait bouger. Ils ont été pris physiquement…

Comme le Racing-Métro la semaine dernière…

– Oui, les Parisiens sont vraiment étonnants parce qu’ils avaient déjà explosé le Racing physiquement. Les trois de la troisième ligne (Burban, Parisse, Lakafia) sont hyper complémentaires. Ils ont aussi un milieu de terrain qui les fait avancer et deux deuxième-ligne (Pyle et Flanquart) qui ne sont pas monstrueux mais qui sont très mobiles, qui arrivent très vite dans les rucks et qui courent et plaquent beaucoup.

Ce succès fait-il du Stade Français le favori de la finale ?

– J’attends de voir demain, car Clermont reste une grosse machine. Toulouse, c’est la grande inconnue, mais s’il joue comme il avait joué au Vélodrome contre Toulon (24-34), il peut gagner aussi.»

Source: lequipe.fr