S’il est devenu un lieu commun au niveau international de cocher en premier lieu le nom de son buteur, l’identité de celui-ci sera d’autant plus déterminant pour le XV de France… En effet, si certaines pistes (notamment celle menant à l’arrière briviste Gaëtan Germain) ont été évoquées lors des comités de sélection, la composition de la liste des 36+1 ne laisse aucune ambiguïté : le buteur du XV de France sera un joueur de la charnière. Mais qui ? C’est justement toute la question.

Titulaire depuis la fin du Tournoi au poste de demi de mêlée, Sébastien Tillous-Borde ne dispose pas de cette corde à son arc, ce qui oblige à lui adjoindre un ouvreur-buteur. Une perspective qui élimine automatiquement Rémi Tales, mais ouvre des interrogations. Étonnant, sachant que Michalak présente un ratio de 83 % de réussite au but sous le mandat de Philippe Saint-André, et va probablement devenir, dans les prochains mois, le meilleur réalisateur de l’histoire du XV de France ? Oui, et on touche là au cœur du French paradox…

Car si Frédéric Michalak a récemment démontré avec Toulon (notamment lors du quart de Coupe d’Europe face aux Wasps) qu’il demeurait un buteur précis, des doutes subsistent quant à la capacité de ce dernier à tenir le rôle durant l’intégralité d’un Mondial. Son coach à Toulon, Bernard Laporte, se rappelle à ce titre mieux que quiconque
sa faillite lors de la demi-finale de 2003, alors que Michalak était jusque-là le meilleur buteur de la compétition…
Le problème ? C’est que si Michalak n’est pas gage d’assurance absolue, on ne saurait décemment en attendre davantage des inconstants Trinh-Duc et Plisson. Le Montpelliérain n’a en effet jamais présenté un taux de réussite faramineux et ne bute plus en club depuis son retour de blessure, tandis que Plisson n’a pas franchement rassuré dans un contexte de grand match à Twickenham…

Du coup ? L’incertitude est, là encore, plus que jamais de mise. À moins que Saint-André ne décide de tout remettre à plat et de confier les clés du but à un de ses demis de mêlée, à savoir Parra ou Kockott. Une solution qui ne simplifierait pas la donne par rapport au choix des demis d’ouverture… Car si les paires Parra-Trinh-Duc, Tillous-Borde-Michalak et Kockott-Tales ont toutes des automatismes certains à faire valoir, l’expérience du dernier Tournoi a bien prouvé que cette notion n’était pas essentielle aux yeux du staff.

Source: Midi Olympique