Frédéric Michalak: « J’espère qu’on va partager des bons moments »
Frédéric Michalak: « J’espère qu’on va partager des bons moments »
Le mercredi 20 mai 2015 à 9:43 par David Demri
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Sélectionné dans la liste des 36 Bleus appelés à préparer le Mondial, Frédéric Michalak est dans les clous pour disputer une troisième Coupe du monde après celles de 2003 et 2007. Entre blessures, méformes et exil, on a plusieurs fois cru sa carrière avec le XV de France terminée. Phénix de l’ovalie, il la réinvente à chaque fois.
On l’appelait « le petit prince ». On en parlait comme « le futur meilleur joueur du monde ». Nous étions en 2003, à l’orée d’une Coupe du monde où le XV de France et son jeune ouvreur/demi de mêlée en or allaient prendre la quatrième place. Douze ans plus tard, Frédéric Michalak est toujours là. Et bien là. Sélectionné à 32 ans dans la liste de 36 joueurs appelés à préparer la Coupe du monde en Grande-Bretagne (18 septembre-31 octobre) dévoilée ce mardi matin par Philippe Saint-André. Le roseau Michalak plie, parfois. Mais il ne rompt jamais. Insubmersible. Même à 32 printemps, près de 14 ans après sa première cape avec les Bleus, en novembre 2001 contre l’Afrique du Sud. Même au crépuscule d’une saison où il n’a pas toujours (loin de là) brillé avec Toulon. Même après sa blessure à l’épaule en septembre et sa fracture de la main début mai.
« Une main cassée, c’est quatre à six semaines de récupération donc je savais que je pouvais jouer la Coupe du monde, a précisé l’intéressé dans le Super Moscato Show sur RMC. Après, ce sont les choix du staff… On est toujours inquiet car on ne connait pas la liste avant. Et maintenant, je suis content d’y être. » Un choix qui a surpris pour un joueur plus appelé avec les Bleus depuis juin 2014. Mais que le sélectionneur a justifié. « A l’ouverture, on a vraiment été sur des joueurs qui ont du vécu, explique Saint-André. En tant que buteur numéro 1, Fred nous donnait plus d’assurances que Camille (Lopez, absent de la liste des 36, ndlr). Il est 80% avec l’équipe de France. Il a connu une saison difficile mais il a aussi l’expérience de la Coupe du monde car il en a fait deux. » Et Patrice Lagisquet, entraîneur des arrières du XV de France, enfonce le clou : « Quelque part, c’est un pari. Si on pouvait retrouver le Fred qui nous a séduits en 2012, ce serait bien. Il a l’avantage de la régularité en tant que buteur. »
« Ne pas s’effondrer mentalement lors du premier match comme en 2007 »
Polyvalent, avec sa capacité à évoluer à l’ouverture ou à la mêlée (même si ne pas plus se poser à un poste a pu desservir sa carrière sur le long terme), celui qui compte 71 sélections en équipe de France et a déjà disputé deux Coupes du monde (2003 et 2007 en disputant 6 matches sur 7 à chaque fois) pourra partager avec les troupes tricolores son vécu dans les grands rendez-vous. Une position de vieux sage retrouvée dans son discours sur les chances françaises au Mondial.
« Tous les quatre ans, on bataille un peu de tous les côtés, surtout lors des tournées à l’étranger, avance l’ancien joueur des Sharks. Mais chaque fois, tout est différent lors de la Coupe du monde. Les joueurs n’ont plus la pression d’être sélectionnés pour cet événement et on a deux mois et demi de préparation physique. On va passer beaucoup de temps tous ensemble, il va y avoir des connexions, j’espère qu’on va partager des bons moments et qu’on va s’accrocher pour aller chercher cette Coupe du monde. C’est quand même le but. Avec cette préparation de deux mois, on n’a plus l’excuse physique comme on peut l’avoir à chaque fois. L’important est surtout de ne pas s’effondrer mentalement lors du premier match comme on a pu le faire en 2007 par exemple. »
Une histoire d’amour contrariée avec les Bleus
Même son message à ses coéquipiers non retenus respire l’expérience : « J’ai vécu ça en 2011. Quand tu n’es pas pris, c’est un peu dur. Tu remets tout en question… Mais comme je l’ai dit à certains, il y a toujours des blessures, on l’a vu à chaque Coupe du monde. La sélection peut être différente à l’arrivée. » Vieux loup de pré aux quatre victoires dans le Tournoi (2002, 2004, 2006, 2010), Michalak va peut-être vivre à l’automne le dernier grand moment d’une histoire d’amour contrariée avec les Bleus, entre blessures, périodes de méforme et double exil en Afrique du Sud.
« Est-ce que j’ai pensé que l’équipe de France était terminée pour moi ? Oui, à une certaine époque, surtout quand j’étais reparti en Afrique du Sud en 2010, estime Fred. Derrière, le sélectionneur avait changé et j’avais été repris après la Coupe du monde. C’est pour ça que j’étais revenu en France. Après ma deuxième blessure à l’épaule, j’y ai un peu moins cru, forcément. Comme à chaque fois, il faut positiver et retravailler derrière. » Ce mardi, le travail a payé.
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