Philippe Saint-André a dévoilé ce mardi matin la liste des 36 joueurs retenus pour préparer la Coupe du monde avec le XV de France. Des retours marquants, des absences remarquées et une surprise… voici ce qu’il faut retenir des choix du sélectionneur national.

Papé n’est jamais sorti de la tête de PSA

C’est l’un des retours forts de cette liste: Pascal Papé, suspendu dix semaines pour un mauvais geste contre l’Irlande lors du dernier Six Nations, retrouve le groupe France. L’agression sur Heaslip et les longues semaines sans compétition qui ont suivi n’ont pas constitué une entrave au retour du Parisien dans la tête de Saint-André. « Pascal faisait partie des trois deuxième ligne qui se détachaient avec Maestri et Flanquart. Il est vice-capitaine de ce groupe, il a un gros vécu. Il sait les ingrédients qu’il faut mettre dans la préparation d’une Coupe du monde. Ce n’est plus un joueur très jeune et il a pu récupérer et se ressourcer durant sa suspension. Il sera prêt pour faire les phases finales avec le Stade français ». Papé est en effet requalifié depuis lundi et pourra montré lors de la dernière journée et durant les phases finales s’il a retrouvé son meilleur niveau.

La recherche d’une charnière stable a été le chantier vain de l’ère PSA (16 différentes sous son mandat). Le patron des Bleus avait fait de Camille Lopezson numéro 1 depuis la tournée d’automne. Le voilà aujourd’hui banni et privé de Coupe du monde après un Tournoi des Six Nations décevant, notamment dans le secteur du but. Saint-André lui a préféré François Trinh-Duc, Rémi Tales et Frédéric Michalak. Et il assume. « François est une évidence du fait qu’il revienne en grande forme avec Montpellier et qu’il a aussi connu une Coupe du monde. Rémi Tales est avec nous depuis 3 ans et connaît bien le groupe. Et à partir du moment où nous avons pris Tillous-Borde, on a voulu énormément de garanties au niveau du but. Fred Michalak est celui qui nous en a donné le plus depuis trois ans, plus que Camille. Sa saison est compliquée mais il a l’expérience du Mondial et on a voulu de l’expérience et du vécu à ce poste. Camille reste dans une liste de 50 joueurs. Il a été blessé et en difficulté et il a besoin de retrouver toute sa sérénité ».

Pas sûr que cette mise à l’écart soudaine lui en laisse vraiment la possibilité, d’autant plus que le staff tricolore a avoué suivre de près l’évolution de la blessure du Parisien Jules Plisson.

Ouedraogo, Picamoles, Szarzewski : l’expérience à la rescousse

Absent du Tournoi des VI Nations, Louis Picamoles et Dimitri Szarzewski étaient pressentis pour intégrer la liste des 36. Revenu à un très bon niveau avec le Stade toulousain, le numéro 8 possède ce profil atypique de troisième ligne centre perforateur, rare en équipe de France. Le capitaine du Racing-Metro n’avait, lui non plus, pas beaucoup de soucis à se faire dans la mesure où il est établi que le staff tricolore emmènera trois talonneurs en Angleterre.

Moins attendu, le retour du Montpelliérain Fulgence Ouedraogo, qui avait disparu des radars depuis la Tournée d’été 2014 en Australie. « Il était régulièrement avec nous puis il a connu énormément de blessures », rappelle PSA.« Il revient en forme avec son club, a une grande expérience et peut être un leader de touche comme Nyanga et Chouly ». Ajouté à celui de Pascal Papé (34 ans), les retours de Ouedraogo (28 ans), Picamoles (29 ans) et Szarzewski (32 ans) apportent une certaine expérience au paquet d’avants français.

Les trois joueurs crèvent l’écran en Top 14 depuis quelques semaines mais se contenteront d’une place dans la liste cachée des 14 réservistes. Sauf blessure, les trois Maxime regarderont la Coupe du monde à la télévision.« Mon rôle est de prendre des décisions. Bien sûr que si j’avais donné une liste de 50, ils seraient tous les trois dedans mais il faut faire des choix. Il y a des joueurs en grande forme et d’autres qui ne le sont pas mais qui sont dans les 36. Pour Ménini aussi, c’est difficile, et pour Lauret, c’est aussi difficile. Je le comprends car j’ai aussi été joueur. Nous avons fait des choix et nous les assumons ».

En ce qui concerne le demi de mêlée francilien, le sélectionneur national semble presque désolé de le laisser à quai. « S’il y en a un qui peut être déçu, et il l’est, c’est Maxime Machenaud. Cela a été un choix très difficile. Je suis le premier à l’avoir pris il y a trois ans pour une tournée en Argentine. C’est un grand joueur qui a énormément progressé. On lui avait demandé d’être plus taulier et il le démontre en cette fin de saison avec le Racing. À partir du moment où on a été content des trois demis de mêlée depuis le mois de novembre, il était difficile d’en éliminer un et on est resté cohérent par rapport à cela ».

Les spéculations allaient bon train quant à l’identité du lapin que Philippe Saint-André sortirait de son chapeau pour nous étonner. Xavier Chiocci n’arrivait pas vraiment en tête des possibles surprises. C’est pourtant le pilier gauche toulonnais qui est sorti de la boite. « Xavier est devenu le titulaire à son poste au RCT. Il a été titulaire lors de la demi-finale et de la finale de Champions Cup. On l’avait vu en novembre et on sait qu’il est très fort en mêlée. C’est également un bon joueur de ballon. J’ai la conviction qu’il peut s’améliorer sur ses points faibles avec six semaines de préparation ». Chiocci est ainsi passé devant son coéquipier Alexandre Ménini ainsi que le Clermontois Thomas Domingo. Partira t-il en Angleterre ? C’est une autre question.

Source: rugbyrama.fr