Clermont a fait le service minimum contre Toulon et s’est même fait peur
Clermont a fait le service minimum contre Toulon et s’est même fait peur
Le lundi 18 mai 2015 à 10:47 par David Demri
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Chez lui, Clermont a battu Toulon. Cela peut sembler anodin, face à la large revue d’effectif orchestrée par Bernard Laporte. Vue la tournure des événements, c’est finalement une information qui prend tout son sens. Car au-delà des quatre points bienvenus dans la course aux demies, il ne restera pas grand-chose côté clermontois.
Pire, les Auvergnats n’apparaissent même plus sûrs de véritablement maîtriser réellement leur rugby superbe, dynamique et créatif qui leur valait d’être légitimement encensés il y a un mois seulement. Ainsi vont les choses. Vite, très vite. À Clermont plus qu’ailleurs. Parce que les Auvergnats portent, en plus des autres, le fardeau de ce mental regrettant trop nettement l’orgueil. Ou tout du moins la vexation.
Sans évoquer la revanche, face à cette équipe toulonnaise remaniée bien que toujours sacrément protée, il fut surtout question d’engagement pour les Auvergnats. De renverser à la morgue ces Toulonnais qui leur avaient cassé la tête physiquement à Twickenham. Ne serait-ce que pour se réconcilier avec ce public dont la patience, que l’on pensait éternelle, commence à s’effriter. Au lieu de ça, les Clermontois ont servi l’image d’une équipe fébrile, en proie à des troubles psychologiques qui ressurgissent à la première grosse déconvenue. Combien de passes mal ajustées, d’erreurs de nervosité Beaucoup trop, assurément. Même les schémas les plus simples du rugby, comme sortir proprement de son camp par du jeu au pied, sont impactés par ce délitement du quota de confiance.
JEDRASIAK, L’ORGUEIL BIEN PLACÉ
Ce contexte, pesant jusqu’au point de rupture, a été catalysé par les éléments de jeu. Admettons-le. Quand
rien ne va, Clermont fait les choses en grand. À la demi-heure de jeu, la charnière Radosavljevic-Lopez avait déjà cédé sa place sur blessure au duo Parra-Delany, alors que les premiers « bougez-vous ! » pleuvaient déjà
des tribunes. L’orgueil, il ne restait plus que cela. C’était en tout cas un point de passage obligé pour détourner
la matraque. Et puisqu’aucun cadre, sur la pelouse, ne semblait à même de mener cette révolte nécessaire, c’est du plus jeune qu’est venu l’indispensable. Celui que personne n’attendait.
Paul Jedrasiak, 22 ans et trois titularisations seulement, devait surtout profiter de ce match pour apporter sa science des déplacements, apprendre aux côtés des plus grands et un peu mieux prendre la température du « très haut-niveau » si cher à Philippe Saint-André. Précis dans ses interventions offensives, le jeune Castelroussin a surtout été le plus pressant défensivement. Rattrapant ici un joueur en bout de ligne, chassant là-bas sur un ballon qui traîne, premier soutien de Parra sur l’essai libérateur et haranguant ses coéquipiers comme s’ils étaient de dix ans ses cadets.
Enfin, Jedrasiak a répondu, buste gonflé, à l’engagement supérieur imposé par les Varois. Il a d’abord paru bien seul. Puis il a embarqué ses coéquipiers, avec une aura de fighting spirit qui n’est pas sans rappeler les talents d’un Paul O’Connell. Ce sillage, tout tracé, a permis aux Auvergnats de sortir indemne. Sans toujours jouer juste, mais en jouant au moins la seconde période en avançant.
Balancez ainsi, cette révélation de Jedrasiak au plus haut niveau peut paraître bien peu, dans le contexte d’une équipe qui avait tant des choses à se faire pardonner. Vu le reste de la performance, largement insuffisante, c’est finalement beaucoup. Franck Azéma, qui clame son envie de gérer ses hommes selon les formes du moment et pas les CV, aura au moins trouvé en lui un rayon de réconfort. Et le schéma de la fin de saison catastrophe, trop connu en Auvergne, s’éloigne un peu. Ne serait-ce que temporairement.
Source: Midi Olympique
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« Quand rien ne va, Clermont fait les choses en grand. À la demi-heure de jeu, la charnière Radosavljevic-Lopez avait déjà cédé sa place sur blessure au duo Parra-Delany »
Pas sur qu’ils gagnent si les remplaçants n’entrent pas si tôt…
pechambert aussi a fait le service minimum avant sa retraite :pissedoff: