Alors qu’il n’avait jamais joué contre Clermont avant la finale de Champions Cup, Bryan Habana, seul titulaire rescapé de l’exploit toulonnais, va croiser de nouveau la route des Auvergnats ce week-end…

La vie est ainsi faite et elle lui convient parfaitement. Comme de nombreux Sud-Africains, il fait confiance à Dieu pour qu’elle ne dévie pas…

Et la perspective d’affronter cette fois des Jaunards revanchards dans leur antre ne semble vraiment pas effrayer l’ailier vedette du RCT. Même à l’arrière et avec une équipe totalement remaniée.

À 32 ans, le champion du monde 2007 en a vu d’autres… Et, avec le retour du soleil, il se sent si bien à Toulon qu’il ne pense qu’à prolonger son rêve européen. « J’ai encore deux ans de contrat, mais si cela continue ainsi, j’espère pouvoir jouer une année supplémentaire », assure l’arme fatale du RCT, en précisant ne pas vraiment sentir le poids des années…

Bien sûr, le serial marqueur a un peu perdu sa pointe de vitesse sur 20 m et ne peut plus rivaliser avec les jeunes, comme l’intouchable Tuisova au RCT. Mais sur 60 m, les défenseurs sont encore bien souvent largués par la puissance intacte de son accélération.

Et que dire de sa férocité en défense ou dans les airs… Comme Bernard Laporte, qui le bade littéralement, on ne peut qu’admirer sa détermination, sa science et son niveau d’engagement.

Si ses débuts en Rouge et Noir, l’an passé, ont été contrariés par des blessures, Bryan Habana a aujourd’hui pris la pleine mesure du Top 14 et de la Champions Cup (9 essais au total). Son meilleur souvenir à ce jour ? L’essai inscrit en contre face au Leinster, qui a propulsé le RCT en finale de coupe d’Europe. Mais le ballon capté en l’air au nez et à la barbe de l’attaque clermontoise sur l’ultime action de la finale valait également son pesant d’or, même s’il estime que Drew Mitchell est le vrai « match winner » de cette rencontre, avec « un essai vraiment fantastique ».

Athlète hors norme, professionnel exemplaire, il se met, même encore aujourd’hui, une pression terrible avant les matches… Bien plus qu’on ne lui demande en vérité !

Mais ce qui peut sembler nouveau ici ne l’est pas pour lui qui a toujours dû en faire plus pour s’imposer dans ce sport trop longtemps réservé aux blancs en Afrique du Sud.

Défenseur sauvageAujourd’hui, l’ailier supersonique et défenseur sauvage, rompu aux plus grands défis, a tout gagné. Perfectionniste comme le sont tous les grands champions, Habana n’est vraiment heureux que s’il se sent utile. Il veut, selon son mot, « contribuer » encore plus au succès toulonnais.

Son objectif en cette fin de saison déjà réussie ? Prolonger le plaisir d’un nouveau titre européen et donner de nouveaux frissons aux supporters varois : « Ces cinq ou six dernières semaines sont très importantes pour nous et pour les supporters. L’hiver est maintenant bien derrière nous et on veut rendre tout le monde fier, assure Bryan Habana. Dimanche, je veux gagner. Ce sera très dur mais c’est très important. Je vais essayer de contribuer encore davantage car les joueurs expérimentés doivent faire encore plus pour aider les jeunes. Ils sont là pour ça… Ce serait formidable de gagner à Clermont, où seules deux équipes se sont imposées en quatre ans. C’est notre nouveau challenge. »

Si, d’aventure, il sort vainqueur de l’enfer du stade Michelin, il s’offrira alors peut-être un bon verre de rouge ou, mieux encore, un ballon de ce fameux rosé qu’il a découvert. Et il trinquera sans doute en Français, une langue qu’il apprend aussi à vitesse grand V… Car Habana a trouvé à son bonheur à Toulon.

Source: lamontagne.fr