Mourad Boudjellal a décidé d’attaquer en justice World Rugby

Mourad Boudjellal a décidé d’attaquer en justice World Rugby

Le vendredi 15 mai 2015 à 19:15 par David Demri

5 Commentaires

Publicité

boudjellalLe président Toulonnais Mourad Boudjellal a décidé d’attaquer en justice Wold Rugby au sujet du non-dédommagement des internationaux lorsqu’ils sont laissés à disposition de leur sélection. Extrait:

Le 7 avril, vous avez envoyé une lettre de mise en demeure à World Rugby (document ci-contre). Quel en était l’objet ?

Nous avons en fait effectué le calcul du coût de l’absence de nos internationaux depuis 2011, à l’exception des Français pour lesquels le club est dédommagé car il existe une convention avec la FFR. La somme avoisine tout de même 1,7 million d’euros. Dans cette lettre, il était simplement demandé à World Rugby de nous rembourser cette somme.

Avez-vous obtenu une réponse ?
Oui. Malheureusement, il n’y avait pas de chèque dans l’enveloppe mais un texte risible et évasif. Ils se sont contentés de répéter les textes en affirmant qu’il nous fallait libérer nos joueurs et qu’ils n’avaient rien à payer. L’instance s’est réfugiée derrière cette législation qui appartient à une autre époque. Elle a été édictée quand le rugby était encore amateur. À l’époque, elle pouvait se concevoir. Mais plus maintenant. Dans le même ordre d’idées, il faut aussi aborder la question des congés et des blessures des internationaux qui sont des poids pour les clubs.

Quelle suite comptez-vous donner à cette affaire ?

Nous avons l’intention d’aller prochainement devant les tribunaux. Ce sera à la justice et au tribunal du commerce de trancher dans cette affaire. Je suis impatient de voir ce que le droit français dit à propos des entreprises qui se voient dépossédées de leurs salariés mais qui doivent tout de même continuer à les rétribuer. Je n’ai aucun problème avec le principe de libération de mes joueurs et je continuerai à m’y résoudre tant qu’il n’y aura pas de décision allant contre cette règle. Mais il n’est pas question que je porte sur mes épaules le poids de l’économie du rugby mondial.

Quelles solutions apportez-vous à ce que vous jugez comme une incohérence du système ?

Quand nos internationaux évoluent avec leur sélection, ils jouent bien sur un terrain avec des tribunes pleines autour. Les recettes que génèrent la billetterie et tous ses à-côtés ne pourraient- ils pas permettre de payer les joueurs justement présents sur la pelouse ? J’entends parler de résultats nets considérables, de dizaines et de dizaines de millions d’euros, pour la Coupe du monde, par exemple. Je dis : « Bravo, belle opération commerciale, les gars, mais il est facile de dégager des bénéfices quand vous ne payez pas. » C’est comme pour le Tournoi des 6 Nations qui a une très bonne rentabilité. Mais l’organisateur paye juste le vin et le champagne des banquets. Au théâtre, les premières personnes rémunérées sont bien les acteurs, non ?

Dans ce bras de fer, n’avez-vous pas le sentiment d’être David face à Goliath ?

Bien sûr que ce sera dur, je le sais. Mais ce n’est pas parce que vous êtes moins fort que vous devez rester les bras croisés. Le plus grave serait justement de ne rien essayer. Même si je perds, je sais que quelqu’un finira par changer ce système. Car c’est juste une question de bon sens.

Avez-vous reçu des soutiens dans cette croisade juridique ?

Il y a deux ou trois jours, j’ai envoyé une copie de mon courrier à tous les présidents de Top 14 et de Pro D2. Tous les soutiens seront les bienvenus. Si nous arrivons à nos fins, tout le monde sera reconnaissant.

En toile de fond, le problème ne vient-il pas de l’organisation des instances ?

Oui, le problème est que les clubs ne sont pas du tout représentés au sein de World Rugby. Ses dirigeants ont les tenants et les aboutissants. Comme il n’y a pas de contre-pouvoir, ils prennent les décisions qui les arrangent. Il serait temps que les clubs soient invités à la table des discussions, d’autant qu’ils ont pris du poids dans le rugby moderne. Imaginez que le budget de trois clubs de Top 14 peut atteindre celui de la FFR…

Publicité

5 Commentaires

  1. ALBERT83 15 mai 2015 at 19h- Répondre

    Bien Président!

    Hé les gros plein de soupe: faut cracher les sousous!

  2. Rpat 15 mai 2015 at 19h- Répondre

    le Miguel de CERVANTES du rugby notre prez ne se bat pas contre des moulins à vents mais contre les plus grandes instances du rugby mondial quel courage Et dans le fonds c est moumou qui a raison. Au fait DAVE les salaires des arbitres n ont t ils pas evolués et les indemnitées des joueurs EDF n ont t elles pas evolués aussi. Finalement son conbat sert aussi à tous les clubs de rugby et fait evoluer le systeme et les mentalités

  3. bison25 15 mai 2015 at 20h- Répondre

    Ce qui est vraiment dommage et un peu agaçant aussi sur ce fait , encore une fois , c’est que c’est toujours le même Mr Mourad Boudjellal qui se manifeste corps et âme pour le bienfait de tous les autres qui grognent tout simplement par derrière sans bouger un seul orteil . Il défend son entreprise lui au moins , quoi de plus normal que de se montrer dynamique et énergique à cet effet . Les lois sont les mêmes et votées pour tout le monde sans distinctions . BRAVO Président :yes:

  4. Didier de Sète 15 mai 2015 at 21h- Répondre

    Bien sur que MB a raison de raler sur la non indemnisation des internationaux étrangers et surtout sur les conséquences des « accidents du travail » en dehors de « l’entreprise ». Mais plutôt que d’attaquer World Rugby dont je doute fort que cela les dérange vraiment, même si un tribunal de commerce local leur donne tort, MB ferait mieux de convaincre ses hoimologues à changer d’optique dans les contrats « internationaux étrangers » …vous venez dans le championnat le plus rémunérateur ET haut en compétition (ce que ne peut offrir le Japon), mais en contrepartie il y aura pas de salaires pour les pèriodes où le joueur est sélectionné avec son pays!!(sachant qu’ils touchent des primes de leur nation en plus de leur salaire du club!!) Sinon à 1 ou 2 exceptions pres(Habana et Halfpenny) tu ne recrutes pas d’internationaux étrangers en activités!! Le problème se pose quand tu recrutes un ancien international et qu’ensuite comme Botha ou peut etre Giteau il est reselectionné par son pays.
    Apres est ce qu’Halfpenny serait venu s’il n’avait pu jouer avec le Pays de Galle j’en doute fort…comme Sexton, Charteris, Parisse, les interntionaux argentins etc !!
    Au final MB rale pour un problème qui serait valable que s’il n’est pas informé AVANT la signature du contrat de travail des conditions de sélectionnabilité du joueur!! Les pèriodes avec le Pays de Galle sont à priori dans le contrat qu’Halfpenny (ou Habana) ET mourad ont signé…il ne peut rien reprocher à World rugby…par contre il peut le faire sur Botha, sur Giteau et Mitchell, sur Armitage.

  5. Rpat 16 mai 2015 at 02h- Répondre

    DIDIER DE SETE tu as raison les contrats sont signés avec la clause de jouer avec son pays MB est au courant bien sur mais pourquoi ne pas soulever ce probleme tot ou tard il peux avoir gain de cause si tous les presidents du top 14 font la meme demarche