Dix jours après, quel est votre sentiment après cette victoire en Champions Cup?

Leigh HALFPENNY: J’ai toujours voulu gagner cette compétition dans ma carrière. C’est un grand privilège d’avoir pu prendre part à ce succès qui permet à Toulon de rentrer dans l’histoire, avec trois succès de rang en Coupe d’Europe. Avoir une petite responsabilité là-dedans est un grand honneur.

Durant cette finale, vous avez échoué sur la tentative de transformation de l’essai de Drew Mitchell, qui aurait pu donner huit points d’avance au RCT. Vous avez cogité dans les dernières minutes?

L.H: Je sais ce que j’ai fait de mal sur ce coup de pied. Je ne peux que m’en vouloir, car c’était très important. Heureusement, l’équipe a eu ce caractère pour garder Clermont à distance. Tout le monde a travaillé dur et on a été très solidaires. J’ai été soulagé quand Bryan a attrapé le ballon et que le match était terminé. J’avais cet echec en tête durant les dix dernières minutes et je me disais: « S’il vous plait ne laissez pas marquer Clermont« . Mais encore une fois l’équipe a montré un tel caractère.

Est-ce que le sentiment, après ce succès, est différent d’une victoire dans le Tournoi avec la sélection?

L.H: La joie est la même. Quand tu joues au niveau international, tu veux gagner toutes les compétitions: le Tournoi, la Coupe du monde… Au niveau des clubs, et dans une équipe comme Toulon, tu souhaites gagner la Coupe d’Europe et le Top 14. C’est la même chose. Il y a des objectifs pour chaque. Représenter ton pays est un grand honneur, mais gagner un trophée avec ton club aussi, tu travailles dur pour y parvenir durant toute la saison. C’est le même accomplissement.

Vous êtes venu à Toulon pour gagner des titres, c’est désormais chose faite. Définitivement, le choix de venir au RCT était le bon pour vous?

L.H: La décision n’a pas été facile à prendre. C’était difficile de quitter le pays de Galles et de venir jouer en France. Mais j’ai senti que c’était la bonne chose à faire, car j’avais besoin d’un nouveau challenge à ce stade de ma carrière. Toulon m’offrait l’opportunité de m’entrainer et de jouer avec ce qui se fait de mieux dans le rugby. C’était l’occasion de faire évoluer mon jeu. Par-dessus tout, les ambitions de Toulon de gagner des trophées me correspondaient.

On vous a senti heureux et presque libéré lors des célébrations après le match face à Castres samedi dernier…

L.H: L’équipe a travaillé dur pour atteindre ses objectifs et gagner la Champions Cup. J’étais heureux de cette victoire et de pouvoir faire le tour du stade avec la Coupe et surtout la présenter aux supporters. Il faut profiter de ces moments-là, car on ne sait jamais si on pourra en vivre d’autres. J’étais bien avec tous les gars et les fans.

Par le passé, les Gallois ont souvent eu du mal à s’adapter à Toulon ou même dans d’autres clubs. A l’inverse, vous semblez de plus en plus à l’aise…

L.H: Je suis venu ici pour donner le meilleur de moi-même. Quand tu arrives dans un nouveau club, tu rencontres ta nouvelle équipe et tous les joueurs. Tu es un peu timide. Mais immédiatement tous les gars m’ont fait me sentir bien et m’ont intégré au groupe. Après, il y a toujours le challenge de s’adapter à un nouveau pays, le langage, la culture. Je prends des leçons pour apprendre à parler français. Il y a beaucoup de compétition dans cette équipe et cela pousse à donner le meilleur.

On vous sent bien sur le terrain, est-ce également le cas hors rugby?

L.H: Je suis heureux ici. Si tu es bien dans ton rugby alors ta vie en dehors est bonne et vice-versa. Je pense apprendre et progresser chaque jour à l’entrainement. En dehors du rugby, c’est endroit fantastique pour vivre, c’est très beau. Je connais mieux les environs et j’en profite en faisant quelques balades le long de la côte.

Comment percevez-vous la passion des supporters autour de l’équipe?

L.H: Les fans sont fantastiques ici. La passion qu’ils ont pour Toulon est incroyable. Ils sont toujours nombreux à venir nous voir lors des entrainements. Et l’atmosphère avant les matchs… avec notamment la traversée vers le stade quand nous descendons du bus. Je n’ai jamais vécu une expérience similaire avant d’arriver ici. Puis durant le match, avec le Pilou-Pilou, les chants, les tambours… C’est brillant.

Jonny Wilkinson est régulièrement présent à Toulon. Que vous apporte-t-il?

L.H: C’est important de l’avoir à mes côtés et de pouvoir apprendre de lui. J’ai aussi l’expérience de Neil Jenkins qui a été mon coach. Ils sont deux des meilleurs buteurs de l’histoire du rugby. C’est incroyable de pouvoir bénéficier de leurs conseils. Avec Jonny, je ne travaille pas seulement le jeu au pied mais également les passes et l’agilité. Je pense avoir progressé cette saison. Je me suis beaucoup entrainé pour travailler mon pied gauche et également les passes de la main gauche ainsi que certains aspects de mon jeu comme les offloads.

Source: rugbyrama.fr